Chapitre premier
Blottie contre moi, la jeune Victoria effleurait ma peau de son souffle, provoquant moult frissons qui n’étaient pas sans réveiller mon appétit. Je laissais ma main se perdre dans sa chevelure dorée, les yeux rivés sur les livres qui ornaient l’étagère nous faisant face. Je découvrais ainsi de nombreux titres qui ne m’étaient pas inconnus, quand je ne les avais pas carrément écrits moi-même. Ce qu’elle ignorait bien entendu,car j’usais de nombreux pseudonymes afin de conserver un certain anonymat. Les déplacements à travers le pays ou les discussions avec les lecteurs, si appréciés ou détestés, c’était selon, de mes confrères et consœurs m’étaient épargnés. Je décalai lentement la jeune femme de mon côté, me glissai hors du lit sans un bruit. Elle remua légèrement, étreignit son oreiller pour se rendormir profondément. Je n’aurais su dire qui du soulagement ou de la déception était le plus présent en moi en cet instant, mais haussai les épaules pour me défaire de ces sentiments. Je pris l’un des livres de sa bibliothèque et le feuilletai d’un œil habitué et connaisseur. Un jour de plus de Christian Layort, un sacré connard celui-là. Aussi faux à l’oral qu’à l’écrit, menteur comme pas deux et voleur avec ça. En bref, une sacrée pourriture… Je parcouru le livre, m’attardai sur quelques pages et étouffai un grognement. C’était l’un de mes romans qu’il avait détourné ! Le fils de…
Non, non, du calme, ne deviens pas vulgaire. Je reposai le livre avec délicatesse… Enfin, c’était prévu ainsi. Car en réalité, j’en profitai pour l’écraser contre un autre bouquin de cet odieux personnage, ce qui fit remuer ma conquête de la nuit dans ses draps avec un bref gémissement, mi-plaintif, mi-suggestif. Je jetai un œil vers elle et me renfrognai en constatant qu’elle dormait toujours. Mon regard se posa sur le réveil qui indiquait trois heures vingt sept minutes et je soupirai intérieurement. Mon appétit se réveillait doucement. Mais pas celui que je pouvais contrôler. L’autre… Je me mis en quête de mes vêtements, tâche rendue ardue par le manque de luminosité dans la chambre et l’éparpillement de nos affaires que nous avions jetées pêle-mêle dans notre désir ardent de profiter du corps de l’autre. Je parvins néanmoins à me revêtir entièrement et à quitter la chambre sans un bruit. Après avoir longuement pesé le pour et le contre, je décidai de ne pas laisser de petit mot ou de numéro à mon amante du soir. Il valait mieux pour elle que nos routes ne se recroisent plus jamais, ma vie n’était pas à la portée de tous.
Je me déplaçais, comme une ombre, dans les rues de Paris, recherchant de quoi me sustenter. Ce n’était pas le plus évident à cette heure-ci, si on ne savait pas où chercher. Fort heureusement, ce n’était pas mon cas. Je passai devant un bar pour le moins miteux, le contournai pour lorgner la petite ruelle qui se trouvait derrière. Une odeur d’urine fortement incommodante me parvint et me retourna l’estomac. Je fronçai le nez avec dégoût, mais ne fis pas la moindre remarque, observant les badauds qui se trouvaient là et essayaient tant bien que mal de ne pas rendre le contenu de leur estomac. Sur les cinq présents, trois échouèrent. Pauvres choux. L’idée de sentir le vomi ne me tentant pas outre mesure, je décidai de me concentrer sur les deux restants. Ceux-ci titubaient, louchaient fortement et avaient le pantalon trempé. Et pas parce qu’ils s’étaient renversé un verre dessus manifestement. Ma faim continuait de me tirailler et je commençais à désespérer de pouvoir la satisfaire ici quand la porte s’ouvrit. Un homme en sortit en volant à travers la ruelle, un autre à sa suite, bien en équilibre sur ses pieds. Le premier s’écrasa dans les ordures avec un cri quand le second crachait et roulait des muscles.
— T’as rien à faire là, pédale !
Ooooh, un homophobe, macho, viril, mauvais… Tout à fait mon genre.
Le premier se releva maladroitement. Il était fluet, un gamin comparé à l’autre colosse.
— Attendez… (fit-il en titubant.) Je veux pas…
Colosse s’avança, tapa du pied, le visage déformé par une haine palpable.
— Dégage !
Le gamin eut l’intelligence de ne pas insister et prit ses jambes à son cou sans demander son reste. Il n’était pas idiot au moins. Son agresseur me regarda… me lorgna serait plus exact, avec avidité. Une habitude, surtout dans ce genre d’endroit. Aucun respect pour les homosexuels, alors pour une femme, il ne fallait même pas y compter.
— T’es mignonne toi… Pour une négresse.
Je fis claquer ma langue devant un tel sens des convenances. Négresse… Je n’osai imaginer l’aversion que j’aurais provoquée en lui si je n’avais pas été métissée ! Mais je passai outre. Après tout, c’était ce que j’étais venue chercher, non ?… Il me zieutait avec insistance… avec un désir tout à fait évident. Je l’aurais deviné, même sans les gestes obscènes qui accompagnaient ses regards lubriques. Au moins, il n’y avait pas le moindre doute possible quant à ses intentions. Il m’indiqua un coin à l’écart, au fond de cette ruelle sordide et puante. Mon regard se posa sur l’endroit désigné, puis sur les badauds qui nous entouraient. Je lui offris ce qui pouvait s’apparenter à un regard embarrassé. Il n’en fallut pas plus pour que mon Colosse fasse de nouveau jouer ses muscles, aboyant sur les badauds pour les chasser, comme un bon toutou. J’aurai pu voir là quelque galanterie… Si j’en venais à oublier ses regards concupiscents et son signe de tête impératif m’invitant… m’ordonnant de le rejoindre maintenant que la rue était vidée. Je minaudai un peu, pour la forme, avant de lui emboîter le pas, me retrouvant prise entre lui et des caisses de bières vidées et dégoulinantes. Je préférai ne pas savoir ce dont il s’agissait et me tournait vers mon Colosse, un sourire enjôleur sur les lèvres.
— T’es bonne…
Que de charmants compliments. Un vrai poète s’il en fut. Je papillonnai des yeux en réponse. Je ne lui en offrirais pas plus niveau charme. C’était déjà beaucoup. Nul besoin de faire plus pour un tel type… Ce serait perdre du temps et de l’énergie pour rien. Il m’attrapa par le poignet, me tira à lui avec force. Je lâchai un gémissement mi-plaintif mi-suggestif en réponse, imitant Victoria, quittée précédemment. Manifestement, ça lui plaisait beaucoup. Il se colla à moi. Je pouvais sentir sa raideur contre mon bas-ventre tandis qu’il me soulevait pour me poser sur une poubelle dégoûtante. J’avais envie de refuser, mais je n’en fis rien. Il faudrait que je lave mon jean en rentrant…
Il attrapa mes seins, les malaxa sans aucune douceur avant de déchirer mon chemisier d’un coup sec, dévoilant mon soutien-gorge rouge brodé. Colosse arracha mes bonnets sans attendre et prit mes tétons en bouche. Je devais reconnaître qu’il savait y faire… Je les sentis rapidement durcir sous ses coups de langues, me procurant de doux frissons de plaisir. Il défit son pantalon tout en mordillant mes tétons et sortit son membre bien dur. Je savais très bien ce qu’il attendait de moi. Mais je ne me sentais pas d’humeur à m’agenouiller, surtout pas dans pareille crasse. Je l’empêchai de reculer en refermant mes jambes autour de sa taille, posant sur lui un regard aguicheur. Regard qui fit mouche. Sortant une lame, ce qui bien sûr, me fit un peu sursauter et m’inquiéta durant une demi-seconde, il découpa mon jean et ma culotte avec. Le bon côté des choses ? Je n’aurais rien à relaver derrière au moins… Ses doigts vinrent entre mes cuisses. J’étais chaude, mouillée… Et il ne se retint pas de le commenter.
— J’savais que t’étais une belle salope.
Toujours aussi subtil. Pauvre con.
— Ta salope ? (minaudai-je.)
— Putain ouais !
Il explora mon intimité quelques secondes de ses doigts mal entretenus, puis attrapa sa queue, la branla, avant de me pénétrer sans aucune douceur. On pouvait même dire qu’il venait de me faire mal cet abruti.
Il commença des va-et-vient qui ressemblaient plus à des coups de boutoir, aucunement préoccupé par mon plaisir mais uniquement par le sien. Il émit assez rapidement quelques râles, mais cela ne retira rien à sa vigueur. J’aurais même pu commencer à apprécier nos ébats, passé la douleur initiale… S’il ne prenait pas la peine de commenter, et de me demander de faire la même chose en retour.
— Oh ouais ! T’aimes ça hein ! Oh putain, c’est bon ! Dis-le !
Je soupirai intérieurement.
— Oh oui, c’est bon… (dis-je d’une voix lancinante.)
Je n’étais pas très motivée, ce qui ne semblait nullement le déranger ni l’émouvoir. Je me concentrais sur autre chose, prenant mon pied comme je pouvais. Mes pensées m’emmenèrent bien loin de notre petite ruelle crasseuse, m’accrochant à des images que je trouvais particulièrement érotiques, ou repensant à ma compagne précédente… La chaleur inondait peu à peu mon bas-ventre et pas grâce à lui ! Bon, il n’y était pas forcément totalement étranger non plus mais… Je le sentis frémir, tendre ses muscles, proche du point de rupture. Mes mains, jusqu’ici passives, prirent son menton en coupe. Nos lèvres s’unirent dans un baiser sauvage ! Je sentais sa langue essayer de forcer l’entrée. Mais j’attendis de le sentir jouir en moi pour l’accepter. Il m’entraîna dans un tourbillon violent et sans passion. J’avais l’impression qu’il essayait de m’arracher la langue. Mais alors que ses muscles se détendaient, qu’il se ramollissait en se laissant reposer contre moi, j’entrai en action, commençant à me nourrir. Me nourrir de lui… Au début, il poursuivit le baiser, insouciant. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que quelque chose clochait. Il n’était pas aussi idiot qu’il le laissait paraître. Mais je n’étais pas décidée à le relâcher. Colosse essaya de se défaire de mon étreinte, je le lui refusai. Il essaya ensuite de reculer la tête. Je le lui refusai de nouveau, enlaçant son cou de mes bras, le bloquant contre moi. Il avait de la force et il me fallut user de mes talents pour le maintenir. En d’autres termes, user de mes capacités surnaturelles. Je le sentais qui s’agitait, qui paniquait tandis que son énergie s’échappait de son corps pour rejoindre le mien, s’écoulant de ses lèvres pour pénétrer les miennes, me liant directement à son cerveau en ce moment unique de relâchement complet. Ses tentatives se firent de moins en moins virulentes. Il ramollissait de plus en plus. Et même, il rapetissait un peu. De vagues gémissements s’échappèrent de sa bouche, étouffés par mes lèvres, par nos langues mêlées, par la mienne, qui menait désormais la danse. Une danse sensuelle et délicate. Je me sentais merveilleusement bien, me nourrissant avec appétit de sa force vitale. Ma peau frémissait, des picotements agréables la parcoururent tandis qu’une onde de chaleur me traversait de part en part. Je me cambrais, gémissais silencieusement. Le plus puissant des orgasmes. L’extase ! Il n’y avait pas d’autres mots pour le décrire. Colosse ne luttait quasiment plus, pratiquement vidé de toute substance. Si je continuais notre étreinte, il en perdrait la vie… Ce n’était pas forcément une mauvaise chose au vu de l’individu et de ce que je parvenais à voir dans sa tête, ses pensées et souvenirs, souvent sordides, traversant mon esprit, mais je n’aimais pas l’arrière-goût que laissait l’ultime étincelle de vie. Je relâchai mon amant de circonstance. Il laissa échapper un faible râle et s’effondra, sans force. Il avait perdu énormément de poids, son corps n’avait plus aucune ressemblance avec celui d’un colosse. Il était peut-être même devenu plus frêle que le gamin qu’il avait martyrisé tout à l’heure. Je le dominais de toute ma taille et il me regardait avec horreur, terrifié. Cela pouvait se comprendre. Je venais de le priver de sa force vitale, ne lui laissant que de quoi survivre. Et bien entendu, je n’avais plus du tout la même apparence qu’avant nos ébats. Deux cornes ornaient désormais mon front et une gemme de lumière mauve dansait entre elles. De larges ailes avaient poussé dans mon dos, des ailes que j’étirais afin de me donner plus d’allure et de l’effrayer davantage non sans en tirer un plaisir malsain. Mes yeux luisaient dans l’obscurité d’une teinte orangée. Un corset de cuir recouvrait mon torse et mes seins, les bombant plus qu’ils n’en avaient besoin. Et une queue s’enroulait autour de ma taille, puis de mes jambes, dansant et fouettant l’air, terminée en pique. Je me léchais les babines, dévoilant une langue bien plus longue que d’ordinaire, fendue en deux à son extrémité, comme celle d’un serpent.
— C’était bon. (dis-je d’une voix suave.)
Il tremblait à mes pieds, recroquevillé. Et j’aimais le voir ainsi, j’aimais le dominer de toute ma taille, le sentir impuissant entre mes doigts, à ma merci. Mon type d’homme… Le type que j’aimais déposséder de leur énergie. Des ordures sans âme. Enfin, presque… Sans, ils n’auraient aucune utilité. Je me penchai vers ma proie, posai un doigt sur son front. Il frémit davantage.
— Tu ne vas pas mourir. (le rassurai-je.)
Du moins, normalement. Il était déjà arrivé bien entendu que certains ne survivent pas au processus de captation énergétique. Mais au fil des siècles, j’avais appris à me contenir, à ne pas prendre au-delà du seuil acceptable par les mortels. Je fermai les yeux, connectai une nouvelle fois nos esprits afin de changer sa mémoire, ses souvenirs. D’effacer ma présence et cette nuit. Il s’endormit à mes pieds et je laissai échapper un gémissement de contentement. J’étais repue, gavée d’énergie. Mon épiderme crépitait, ce qui amplifierait plus encore mes dons pour quelques temps. Jusqu’à une douzaine de semaines dans le meilleur des cas. Après une inspiration, j’usai de cette nouvelle énergie pour reprendre mon apparence originale, vêtements déchirés compris. Je soupirai. Quelle brute écervelée! Je pris une inspiration, puisai un peu plus dans cette énergie pour alimenter mes pouvoirs et me couvrir. Rien d’extravagant, un simple t-shirt accompagné d’un jean, même pas de sous-vêtements. Il ne s’agissait bien entendu que d’une simple illusion, n’importe qui me touchant pourrait s’en rendre compte, mais je ne comptais pas avoir de contact physique dans l’immédiat ni laisser qui que ce soit me tripoter. Je quittais donc la ruelle, prenant soin de me recoiffer à la hâte. La nuit serait bientôt finie, mais je n’étais pas fatiguée. Je décidai donc de flâner un peu tout en prenant la direction de mon quartier. Bien entendu, toutes les boutiques étaient fermées en cette heure avancée de la nuit. Seuls les bars et les discothèques étaient toujours ouverts, et encore, pas tous ! Mais les vitrines étaient pour beaucoup allumées, ce qui me permettait de faire un peu de lèche-vitrine sans aucune gêne. J’admirais les sacs à mains, les robes de soirée, les bijoux… Tout ça me faisait très envie. Peut-être valait-il mieux qu’il fasse nuit, sans quoi, j’aurai cédé à cet autre désir : l’achat compulsif. Et je disposais de suffisamment de vêtements chez moi, au point que mon armoire débordait. Oui, la nuit avait de nombreux atouts pour moi. Je frissonnais soudainement. Comme si il y avait eu un courant d’air… Je regardai autour de moi, quelque peu inquiète, mais ne vis rien à même d’éveiller mes craintes, aussi continuais-je à marcher, accélérant néanmoins le pas, au cas où. Non pas que j’eusse grand-chose à craindre de quelques mortels, en théorie, mais on n’était jamais assez prudent, je l’avais appris à mes dépends. Je tournais à un coin de rue quand une ombre traversa mon champ de vision. Je poussais un cri de stupeur. Une fumée noire, épaisse et huileuse se matérialisa devant moi et un homme en sortit. Nous nous regardâmes, sans qu’aucun de nous ne bouge. Il arborait des lunettes de soleil. Je me raclai la gorge et il m’offrit un large sourire amical.
— Brooks ! Je suis content de te voir !
— Léonard.
Il nota mon agacement et rit. Je secouai la tête et lui souris en retour. Léonard était un vieil ami, qui faisait partie du même monde occulte que moi. Enfin, pas tout à fait, mais je me comprenais. Mais malgré les années, je ne m’étais jamais faite à sa manière d’apparaître subitement dans les ombres et ne parvenais pas à m’empêcher de sursauter. Et non seulement il le savait, mais il en jouait en plus. De quoi bien me pourrir la soirée ! Sauf quand je venais de me nourrir, comme ce soir.
— J’ai quelqu’un pour toi que… (Il s’arrêta et m’inspecta un moment.) Tu es rayonnante à ce que je vois…
— Ça m’étonnerait, tu es aveugle. (déclarai-je en lui retirant ses lunettes de soleil, affrontant ses orbites vides.) J’aurai du mal à croire le moindre compliment sur ma beauté venant de toi.
Il m’arracha les lunettes des mains et je lui offris un sourire sardonique.
— Tu sais très bien ce que je veux dire ! (fit-il en les remettant sur son nez.)
Oui, je savais, effectivement. Mais ce n’était pas aussi amusant…
— Tu t’es déjà nourrie ? (reprit-il d’un ton neutre.)
— Et c’était… délicieux !
— Ah oui ? Un bon amant ?
— Piètre ! Mais son énergie était puissante et enivrante. La seule chose qu’il avait pour lui.
— Ça ne change pas tellement de tes habitudes en somme. (me railla-t-il.) C’est dommage, je t’en avais trouvé un dans tes critères…
— Mes critères ou les tiens ?
— Qu’est-ce que ça change ?
Pas grand-chose, c’était vrai...
— C’était pour me rendre service à moi ou à toi ?
Il m’offrit un sourire contrit. Nul besoin d’en dire plus.
— Tu es libre demain soir ?
— Je ne suis pas libre avant deux à trois mois ! (lâchai-je en reprenant ma route.)
Bien entendu, ça ne suffit pas à l’arrêter et il m’emboîta le pas. Si seulement je savais dissimuler mon aura…
— Allez, s’il te plaît ! Il va bien te renforcer celui-là !
— Je n’en veux pas ! Tu me refiles toujours des coups tordus !
— Pas du tout !
— Et en plus, tu oses dire que je te suis redevable après ça !
Il tapa son poing dans sa paume.
— Eh bah c’est moi qui te serai redevable alors !
À ces mots, je m’arrêtai pour considérer Léonard.
— Précise.
— Ah, je sens que tu es intéressée.
— Nullement. Mais un bon larbin, ça prête à réflexion.
— Larbin, larbin, faut ptête pas exagérer ! Mais on pourrait s’arranger…
— Une journée entière à répondre à mes seuls ordres. (dis-je d’une voix ferme, les bras croisés sous mes seins, ce qui, bien évidemment, mettait ma poitrine en valeur ! Un de mes numéros de charme préférés ! Auquel Léonard n’était pas du tout sensible, étant donné qu’il était aveugle…)
Je suis idiote parfois…
Léonard maugréa, pesant le pour et le contre, sa tête dodelinant sur ses épaules.
— Une demi-journée !
— Une journée ou rien du tout.
— Rah ! Bon, d’accord !
Je souris d’un air bravache, pensant déjà à la façon dont j’allais user de cette journée. Je voyais déjà tout un déroulé, commençant tôt le matin. Mais le raclement de gorge de Léonard me força à me concentrer sur le moment présent.
— Alors, tu en es ?
— J’accepte de t’écouter. Et je veux tous les détails.
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