Sur le parking de la villa Fouettard

  Debout à côté de la Ford T, Le soldat Jacques surveillait les environs quand il vit le commissaire Dartagnan sortir de la villa et venir vers lui. « Que vient-il faire ici ? » pensa-t-il en vérifiant que le matériel installé à l’arrière était bien dissimulé sous un plaid.

— Bonsoir, vous êtes Jacques Soldat, le représentant en jouets, celui qui… accompagne la fille du Père Noël ? Pourquoi rester dehors, il ne fait pas très chaud ?

— Bonsoir commissaire, j’attends Rose justement pour la raccompagner chez elle.

— Vous nous quittez déjà, quel dommage !

— Eh bien oui ! Tout à une fin ! Tenez, la voici qui sort avec ses deux amies, je pense qu’elles vont peut-être repartir avec nous.

— Bonsoir commissaire !

— Bonsoir Mesdames, pourquoi partir à cette heure ?

  Pendant qu’il lui tournait le dos, Jacques avait pris une arme et une paire de menottes dans la voiture, il saisit une main et plaça les menottes tandis que Thalina lui prenait l’autre et attachait les deux.

— Mm..maaiiis ! Que faites-vous ? — Et Jacques lui plaça un bâillon sur la bouche avant qu’il ne puisse ameuter tout le monde.

— Je suis la capitaine Fleur d’Interpol, vous êtes en garde à vue, nous allons vous enchaîner à la voiture avant d’arrêter tous vos complices. D’ailleurs d’ici une minute un car de police va arriver. Ne tentez pas de vous échapper d’ici vous aggraveriez votre cas.

  Ils s’équipèrent rapidement et au moment où ils entraient dans la maison, le bus fit irruption sur le parking. On entendait l’hélicoptère qui s’approchait rapidement.

  À l’intérieur l’effet de surprise fut total, ils étaient tous assis en train de parler quand l’équipe surgit les armes à la main, seul le général Mordor manquait, le sergent Yaëlle et son équipe n’avait plus qu’à passer les menottes à tout ce joli monde. L’agent spécial Thalina se fit un plaisir d’attacher les mains baladeuses de jean Balthasar bien serrées dans le dos en le gratifiant d’un grand sourire :

— chacun son tour de menotter l’autre... alors, quel plaisir éprouves-tu maintenant ?

— Chacun son tour ? Tiens, tiens ! — Lui lança la capitaine sur un ton railleur avec un grand sourire.

— Oui, ce malade se prenait pour Christian Grey, mais je ne m'appelle pas Anastasia Steele je suis plutôt du genre John Steed, ses deux orphelines s'en souviennent sans doute ! — rétorqua Thalina en riant tout en le poussant devant elle pour l'amener dans le bus.

  Les gobelins privés d’ordres ne réagirent pas en voyant tout ce chambardement. Rose les regardait pensive, elle s'adressa à Fleur :

— Il va falloir retrouver le général Mordor très vite avant qu'il n'apprenne ce qu’il vient de se passer, les gobelins sont à ses ordres, il peut très bien nous occasionner des ennuis, je crois que c'est lui avec le conseiller Brian qui organise le trafic et qui dirige toute cette, cette... "mafioserie" monstrueuse.

— Ne t'en fais pas, Rose, j'ai déjà fait le nécessaire, Mordor est près de chez toi sur l’aéroport, il attend le conseiller et l'ingénieur qui devaient l'accompagner au cours de son voyage vers les USA. Notre hélico est en train d'atterrir en ce moment même avec une section des forces spéciales qui ont ordre de les appréhender et de les ramener ici lui et ton père. Je crois que ton père ignore tout de cette histoire, il ne semble coupable que d'avoir fermé les yeux pour ne rien voir. Mais il a quand même encaissé l'argent sans trop se poser de questions. En tant que chef d'État, étant protégé par le statut diplomatique, nous ne pourrons rien faire d'autre que lui ouvrir les yeux, de même pour le père Fouettard dès qu'il rentrera de ses vacances à Bali où une équipe d'Interpol est chargée de le mettre au courant et de l'accompagner jusqu'ici. Tu vois, tu n'as pas à t'inquiéter.

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Arlington au Siège de la DEA

  En voyant entrer deux femmes dans le hall, le fonctionnaire chargé de l’accueil quitta son écran du regard et ébaucha un semblant de rictus censé représenter un sourire. Mais en ajustant ses lunettes, il blêmit, reconnaissant l’une des filles, celle qui lui avait valu une dent cassée en retombant lourdement sur son pupitre, le mois dernier, en tentant de récupérer la convocation...

— Bonjour ! — lui lança Bella avec un grand sourire, un peu moqueur il faut l'avouer — inutile de vous déranger, je connais le chemin, nous sommes attendues.

— Mais, mais, att... ! Tenta le malheureux agent d'accueil, décontenancé et abasourdi par un tel culot dont il n'avait manifestement pas l'habitude…

  Trop tard, elles étaient déjà passées devant le garde qui les avait saluées en reconnaissant Bella, et se dirigeaient vers les ascenseurs.

  Au quatrième étage, devant le bureau 407, un petit comité d’accueil les attendait, applaudissant et leur faisant la haie d’honneur. Ronald Trumpet et le directeur venant en personne les accueillir avec un discours pompeux et une remise de médailles pour hauts-faits et services rendus à la nation.    

  Quelques minutes plus tard, une flute de champagne dans une main, une soucoupe pleine d'amuse-gueules dans l'autre, Mélula regardait Bella de façon insistante, n'osant rien dire. S'en rendant compte, Ronald prit l'initiative d'aborder le sujet qui leur brûlait les lèvres :

— maintenant que vous êtes habituées aux traversées sous-marines, au froid polaire et aux techniques de transport utilisées par les trafiquants, en accord avec la direction internationale d'Interpol, nous souhaitons vous intégrer dans notre organisation le temps d'éradiquer une autre tentative de pénétration de notre système antidrogue par un groupe mafieux basé en Transnistrie qui a déjà œuvré dans notre précédente affaire et qui est en liaison avec les mafias chinoises et russes aux confins de la Mongolie, où ils produisent de l'héroïne par tonne. L'aviation russe a détruit leur laboratoire, mais plusieurs dépôts ont été répartis dans des sites en Mongolie, en Chine et en Birmanie. C’est dans ce dernier pays que sont cultivés les pavots à l’abri des investigations internationales. Il semble que la drogue transite par l’Afghanistan, la Turquie, on perd sa trace en Albanie mais on retrouve les consommateurs en Belgique, en Hollande et en France dans la région Lyonnaise. On surveille l’aéroport de Lyon qui est l’un des points d’arrivée.

  Justement, le siège d’Interpol est à Lyon, nous envisageons de vous y envoyer, si vous acceptez cette mission. Votre dragon à vapeur est déjà dans les cales de l’avion avec vos malles. Qu’en pensez-vous ?

  Avant qu’elles ne puissent parler, le directeur intervint :

— Les indemnités qui vous sont dues ont été transférées sur vos comptes ce matin, les conditions et rémunérations seront les mêmes que précédemment pour cette mission, tenez ! — dit-il en leur tendant les billets d’avion, il consulta brièvement sa montre— départ de l'avion dans une heure quarante cinq, un véhicule vous attend dans le parking souterrain numéro trois, un agent va vous y mener, vos combinaisons de vol sont à l’intérieur où vous pourrez vous changer, il s’agit d’un van. Bon voyage et tâchez de revenir par des moyens naturels… si vous pouvez !

— Mais qui vous a laissé croire que nous acceptions ? — Répliqua enfin Bella indignée par autant de désinvolture.

— Oui, parce qu’il n’en est pas question ! — ajouta Mélula furieuse d’être traitée par-dessus la jambe, comme un pion.

  Le directeur les regarda en souriant :

— qui ? Le capitaine Fleur d'Interpol qui va diriger cette enquête et vous veut dans son équipe, ses propres mots sont : On ne change pas une équipe qui gagne ! — Il regarda la porte derrière elles — dépêchez-vous, l’agent vous attend, à bientôt !

— Mais, mais… !

— Laisse tomber, Mélula, allons-y, suivons ce jeune homme !

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JI 26/08/19