Antoine : C’est ma faute, et ?
Je suis resté en contact avec mes parents quand je suis parti en Angleterre (plus particulièrement avec ma mère) et ils m'ont appris ce que Willy avait fait pour finir au placard. Il n'y a aucun doute possible, je suis responsable de cet acte de rage, c'est en partie ma faute si un pauvre gars s'est pratiquement fait tabasser à mort.
J'ai essayé de me convaincre du contraire en m'inventant des exscuses, du genre: «Willy est un bargeot responsable de ses actes», « Basile est plus à désigner que moi dans l'affaire, il n'a rien fait pour l'arrêter».
Mais tout ça, c'est bidon. C'est moi qui est fait passer William de colérique dangereux à fou furieux.
Est-ce que ça m’empêche de dormir ? Absolument pas. William est né violent, je n’y suis pour rien. J’ai juste attisé sa flamme. Il aurait attiré en taule à un moment de toute façon.
C’est tout moi ça, quand je sais que j’ai fait un truc immorale ou répréhensible, je liste toutes les raisons qui font que ce n’est pas si grave, ou que finalement ce n’est pas tant ma faute que ça. Et vous savez quoi ? Ça marche du feu de dieu.
En revanche, je m'en veux d'être un non-consciencieux.
Il est là, présent en moi: le remord de ne pas en avoir.
Cette impression me laisse un trou dans la tête, mais aucun au cœur. Alors tous va bien, pas de quoi hurler à la famille.
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