Pousse d'île
Dieu convoqua un représentant de chaque peuple afin de définir ce qui le distinguera des autres.
Le premier à prendre la parole fut le Grec superbe et arrogant.
" Je choisis la philosophie, dit-il avec grandeur
Dieu le toisa. De son trône, il tonna :
- Les premiers seront les derniers.
L'Anglais l'air pincé ainsi que le petit doigt couina :
- Sa majesté optera pour le commerce
Le Français rétorqua immédiatement avec préciosité :
- Nous, ce sera la Littérature
L'Africain opta pour l'oralité alors que l'Italien mimait avec les mains un dialecte que personne ne saisissait. Dieu trancha :
- La comédie pour l'Italie
Le Transalpin se jetta à genoux implorant le pardon de la Madone.
Le Russe arrivé en retard eut droit à la tragédie et le Japonais au travail.
Dieu, pas jaloux, réserva la religion au muet Tibétain, la terre au Chinois et le nomadisme aux Indiens.
Ne restait plus que le Maohi.
Dieu dit alors :
- Ne demeure plus que l'Océan pour exprimer ton essence... tu seras donc marin
Celui-ci répliqua :
- Je serai marin si je peux faire pousser des îles
- Ainsi soit-il, et Dieu se rendormit.
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