Chère Cassandre,

C’est Antoine, je vais bien, je ne retournerai plus jamais à la fête foraine.

Je suis rétabli mais avec deux fractures.

Je dois néanmoins encore me reposer.

Je voulais savoir si toi aussi, tu allais bien.

Tu comptes pour moi. Ta sœur fait toujours du rap ?

Je ne pourrais plus jamais pratiquer de la danse.

Mes parents disent que cet évènement est une mauvaise passe.

« Ce qui ne tue pas, rend plus fort. »

Je crois en moi, j’ai perdu du poids.

J’ai bien du courage.

Dis-moi, tu as déménagé. C’est bien ton nouveau chez toi ?

Ça fait quoi de changer de logement, d’un bon quartier à un HLM ?

Reste sur tes gardes, par rapports aux trafiquants de stupéfiants.

Je me sens légèrement mieux.

Souvent il pleut là où suis-je.

Je voudrai que ta sœur m’envoie des textes de rap, toujours par courrier.

J’espère qu’on pourra se revoir assez vite.

Je n’ai plus de nouvelles de Valentin qui avait des problèmes avec des gens de cité lui aussi.

Il avait un putain de talent pour le street-art.

Pourquoi les gens de cité sont tant marginalisés ?

En tout cas, j’ai un arrêt du collège bien pour deux trois mois à cause de cette fête foraine.

Je me rattraperai au prochain trimestre.

Je voulais tant que cela n’arrive pas pour reprendre le « Breakdance ».

Il faut garder l’espoir, la vie est pleine de surprises.

J’espère qu’on arrêtera les trafics, c’est agaçant.

Dernier paragraphe, j’espère un peu trop sans doute, tu as des nouvelles de ton père ?

Où tu préfères ne pas en parler ?

Je sais que tu m’avais dit qu’il y avait eu des violences.

Mais toi et ta sœur, vous avez une certaine humanité.

Je ne veux pas entrer dans les détails.

Un divorce, c’est toujours dur à vivre.

Je ne veux pas te gêner où quoi que ce soit.

Sache que je connais des flics dans mon entourage, il faudrait que ton père et ta mère puissent discuter.

À chaque problème, sa solution.

Soit courageuse Cassandre !

Mes sincères sentiments ...

Antoine, ton meilleur ami.