Derniers Mots
05 février 1943
Ma Tendre,
A l'heure où je couche ces quelques mots sur le papier, il est déjà trop tard. Pardonne la médiocrité de mon écriture, car c'est sur mon lit de mort que je prends le temps de rédiger.
Ma Douce, je ne sais pas si ce sont des secondes, des minutes ou des heures qu'ils me restent, mais je ne peux pas m'en aller sans prendre le douloureux temps de te griffonner mes adieux.
La photo de ton si jolie visage m'accompagne. Je ne cesse de la regarder, tu es si belle avec tes longues boucles. J'aurai aimé partager ces derniers instants en ta charmante compagnie. Mais la mort plus que la vie, en a décidé autrement.
A cet instant, je pense à notre première rencontre. Te souviens-tu comme je te dévorais du regard ? Tes grands yeux bleus m'envoutent, m'ensorcellent. Je ne cesse de t'imaginer dans cette robe, la rouge, celle qui épouse parfaitement ton corps.
Je n'ose imaginer ta réaction quand tu recevras ma lettre. Cela me brise le cœur. Promets-moi mon ange, de ne pas me pleurer éternellement. Sois forte, le fruit de notre amour fleurit en toi. Tu ne manqueras pas de lui confier qu'à travers les cieux, son père déborde d'amour pour sa famille.
Ma Louise, c'est sur ces derniers mots que je termine cette missive, car le temps me manque. Pour notre futur foyer, sois courageuse.
Ton Paul, qui t'aime et ne cessera de t'aimer.
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