Emilie

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16 Mai

Il fait beau, je suis bien, détendue. 10 h du matin, je marche le long du Canal St Martin en direction du Square Eugène Varlin. J’aime bien ce petit parc ombragé, traversé par une écluse. Je viens de passer une très belle soirée, et une nuit de folie. Il s’appelle Eric, ça faisait deux mois que nous nous fréquentions.

Oui, je parle au passé, nous avons rompu ce matin, après un petit dej et un dernier baiser. Après avoir baisé une grande partie de la nuit aussi, avec une douche coquine au matin.

J’aime beaucoup Eric, mais je ne suis pas de celles qui s’attachent, il le savait dés le début. Par contre, même si je collectionne les amants, et les amantes, c’est toujours avec un minimum de sentiments et je suis toujours fidèle. Il faut un peu d’affinité, de complicité pour qu’une relation physique s’installe. Sauf dans les soirées libertines, là, je viens juste pour le sexe, et la sensualité des échanges. Je les choisi d’ailleurs avec rigueur, et je fais maintenant parti d’un cercle de privilégiés qui ont accès à des soirées très chics.

J’atteins l’entrée du square et pénètre sous les arbres. L’ombre fraiche de cette journée de mai me fait du bien. Je pose mon sac à main sur un banc et m’assoie.

Ha oui, je ne me suis pas présentée.

Moi, c’est Chloé, 29 ans, et je mords la vie à pleine dents. J’aime rire, rêver, aimer. Je suis conceptrice de site web, je travaille à mon compte, chez moi, pour des clients triés sur le volet. J’aime changer d’apparence. Suivant mes envies je suis femme fatale ou working-girl, bohème ou chic. La seule chose que je ne change pas, ce sont mes longs cheveux bruns.

Je suis donc assise sur un banc, profitant du beau temps avant de rentrer travailler à mon appartement. Cet après midi, je dois mettre en ligne une soirée libertine sur le site d’un club privé. Cette soirée doit ce dérouler début octobre, j’ai donc le temps de préparer la page à partir des instructions que j’ai reçu.

Toute à mes pensées, je n’ai pas vu la jeune femme s’assoir sur le banc en face de moi, de l’autre côté de l’écluse. Elle lit un livre de poche. C’est une belle blonde, les cheveux noués en queue de cheval. Elle porte une robe bleue claire qui s’ouvre sur le devant. Dans sa position actuelle, les jambes croisées, le livre posé sur les cuisses, elle m’offre la vision de ses genoux, des mollets fins. Mes yeux descendent jusqu’à ses pieds enfermés dans des ballerines bleues foncées. Je remonte vers son visage, passant sur une poitrine attrayante légèrement dévoilée par les deux boutons ouvert de son décolleté.

Peut-être a-t-elle senti mon regard, elle lève la tête et nos yeux se croisent. Les siens sont bleus, profonds, voilés par de longs cils. Elle replonge dans son livre.

Je me lève, et traverse l’écluse pour passer de l’autre côté du canal. Doucement, je passe derrière elle faisant glisser ma main sur le dossier du banc, frôlant son dos. Un frisson me remonte dans le bras.

23 Mai

Je suis de nouveau au bord du canal, dans le square Eugène Varlin. Je l’attends, assise au milieu du même banc où elle se trouvait la semaine dernière. Il est dix heures, il fait un peu gris aujourd’hui.

Elle m’a hanté toute la semaine. Elle a peuplé mes rêves, envahi mes soirées. Je l’ai imaginé mille fois nue dans mes bras.

J’ai terminé la page web pour la soirée d’octobre, les invitations ont été lancées, ce sera un bal masqué dans un hôtel-château au sud de Paris, réservé par le club pour le week-end.

J’ai pensé à elle en créant cette page, et je l’ai faite douce, sensuelle, coquine, comme je l’imagine. Est-ce qu’elle aimerait ce que j’ai réalisé ?

J’ai envie de la voir, lui parler peut-être. Faire connaissance, la découvrir, la séduire.

Je ne l’ai pas vu arriver. Elle a stoppé à quelques mètres du banc et me regarde, regarde autour. Elle semble contrariée. Les sourcils froncés, elle s’approche.

- Excusez moi, ça ne vous dérange pas si je m’assois ?

Mon dieu, qu’elle est belle. Elle porte un jean et un tee-shirt rouge. Il moule ses seins, je veux les toucher. Sa queue de cheval est un peu plus basse que la semaine dernière. Je me pousse un peu, pour lui laisser de la place et ne pas envahir son espace personnel, pas tout de suite.

- Je vous en prie.

- Merci.

Elle s’assoit, sort son livre de son sac et entame sa lecture. « Les gens heureux lisent et boivent du café », d’Agnès Martin-Lugand. J’irais l’acheter cet après-midi, ça me donnera une occasion de discuter avec elle la semaine prochaine. Elle est entièrement à sa lecture, concentrée.

- Vous venez souvent ici ?

Surprise, elle lève la tête, me regarde, regarde autour d’elle, me regarde à nouveau.

- Pardon ?

- Je vous ai vu sur ce même banc samedi dernier. Vous venez tous les samedi matin ?

Elle rougi. J’ai envie de l’embrasser, de lécher ses lèvres.

- Heuuu. Oui, j’aime cet endroit.

Elle revient à son livre.

- C’est vrai que c’est sympa, la lumière y est agréable pour lire.

Elle ne lève pas la tête de son livre.

- C’est un coin tranquille, on y est rarement ennuyé.

Et pan, prend ça Chloé. Polie mais ferme, avec un brin de colère. J’adore, je la veux, il me faut cette femme.

- Et bien, je vais vous laisser à votre livre. Bon week-end.

Cette fois elle me regarde avec un léger sourire.

- Merci, à vous aussi.

30 Mai

J’attends au Resto, quai de Valmy. Je suis passée au Crazy-Cake, j’ai pris deux viennoiseries, elles y sont délicieuses. Elle arrive part l’aval de l’écluse et entre dans le parc, elle se dirige vers son banc. Je commande rapidement deux cafés à emporter, je paye et j’entre à mon tour dans le square.

Je m’arrête à l’entrée. Il est un peu plus tôt que la semaine dernière. Est-ce qu’elle est venue en avance pour être sure qu’il n’y ait personne sur le banc ? Non, elle regarde autour d’elle, me voit. Un sourire, fugace, et elle se remet à lire.

Je m’approche, m’assois à sa droite.

- Bonjour, vous allez bien ?

Elle lève la tête et ferme son livre. Cool, ça commence bien.

- Oui, merci. Vous aussi ?

Je lui fais mon plus beau sourire, qu’elle me rend.

- Très bien depuis quelques instants.

Son visage s’éclaire, j’adore.

- Je vous ai apporté un café et un croissant. Ca vous tente.

- Heuuu. Merci, il ne fallait pas.

- C’est pour me faire pardonner de prendre votre banc. Et de vous importuner. Et puis, il parait que les gens heureux lisent et boivent du café.

Elle rit. Un rire clair, cristallin, magique. Je suis amoureuse.

- Excusez-moi, je n’ai pas été très polie samedi dernier. J’étais à un passage important du livre et …. Je m’appelle Emilie.

- Tu es toute excusée Emilie. Moi, c’est Clhoé.

Elle me tend la main, je la prends. Mon cœur accélère. Sa main est fraiche. Je la caresse avec mon pouce, juste un allé retour, elle est douce.

- Tu attends quelqu’un ?

Elle rougit un peu, je craque.

- Non, pourquoi ?

- Tu es un peu maquillée aujourd’hui, comme si tu venais à un rendez-vous galant.

Le rouge lui monte aux oreilles, elle baisse les yeux.

- Heuuu. Non, je n’attends personne. J’en avais envie aujourd’hui.

Je passe à autre chose, le ventre plein de papillons. C’est pour moi qu’elle s’est faite belle, j’en suis sure. Je fonds.

On discute ainsi pendant une bonne heure, de Paris, de l’été qui arrive, des gens qui passent. On rit beaucoup, comme deux amies.

Elle regarde sa montre.

- Ho ! Je dois y aller.

Elle semble un peu perdue tout à coup. Je me lève, me penche vers elle et dépose un baiser sur sa joue. Elle sourit, moi aussi.

- J’ai passé une très belle matinée. Merci Emilie.

- Merci, moi aussi. On se reverra ?

- Je l’espère bien.

Je lui fais un clin d’œil coquin, lui redonne un baiser, un peu plus prêt du coin des lèvres.

- A samedi prochain ? Même lieu, même heure ?

Ses yeux pétillent.

- Oui, à samedi. Et encore merci pour le café.

Je pars, le cœur léger.

06 Juin

Quand j’arrive au square, elle est sur le banc. Elle me voit arriver et se lève en souriant.

- Bonjour Emilie.

Je lui prends les deux mains et la regarde. Elle porte une petite robe d’été verte avec des petites fleurs blanches, adaptée à la chaleur parisienne. Ses cheveux ne sont pas attachés et elle est maquillée aussi légèrement que la dernière fois.

- Tu es superbe. C’est pour moi ?

Elle vire à l’écarlate.

- Heu… Bonjour Chloé. Je… c’est …

Elle reprend contenance et se tourne vers le banc sur lequel est posée une petite glacière.

- J’ai apporté un petit déjeuner, tu en as envie.

- Bien sur, je comptais aller chercher du café, mais je voulais te voir avant.

Elle rougie encore, adorable.

- On ne se fait pas la bise ?

Elle a posé cette question comme si ça lui manquait, les joues encore plus rouges. Je m’approche d’elle et dépose un baiser sur ses lèvres, léger. Elle a les lèvres pleines, qui appellent les miennes. Quand je me recule, elle a les yeux clos et sert sa lèvre inférieure entre ses dents.

Elle les rouvre, me regarde avec un sourire et se tourne pour ouvrir la glacière. Elle en sort une nappe orange, deux assiettes, deux verres, deux couverts, une bouteille thermos et une boite en plastique.

- Il y a du jus d’orange frais, et des pancakes à la banane, tu aime ?

- Oui. Tu as fais ça pour moi ?

Je suis à la fois étonnée et flattée.

- C’est pour te remercier du café de samedi, et du croissant.

Nous dégustons son petit déjeuner en discutant de nos semaines. Elle est institutrice, en CP. La fin de l’année approchant, le travail augmente et elle a peu de temps. Le repas terminé, je profite de l’aider à ranger pour me rapprocher d’elle, pour la frôler, la toucher. Ma main sur un bras, mon épaule contre la sienne. Alors qu’elle pose la glacière au sol, je me rapproche encore, au plus prêt. Quand elle se relève, nos visages ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle se fige, sa respiration s’arrête. Puis, elle sourit quand je pose mes mains sur ses hanches.

- Je voudrais te remercier pour ce petit déjeuner.

- Ha ? Comment ?

Ses yeux pétillent de malice. Je vais la bouffer si je ne me retiens pas.

- Comme ça.

J’approche mes lèvres des siennes, elle ferme les yeux. Je lui laisse faire l’autre moitié du chemin. Nos bouches se touchent, nos lèvres se frôlent. Elle passe les bras dans mon dos, je la sers contre moi. Ma langue caresse sa bouche, ma main droite remonte dans ses cheveux, doux, soyeux. Une main se pose sur ma nuque. Nos lèvres s’entrouvrent, nos langues se cherchent, se découvrent. Le baiser se fait plus appuyé. Nos langues dansent, tendrement, voluptueusement. Mes mains parcourent son dos, ses fesses. Les siennes font de même, l’une d’elle passe sous mon tee-shirt, découvre ma peau, me faisant frissonner de plaisir. Ma main gauche passe sous sa jupe, caresse sa cuisse. Je la sens trembler dans mes bras. Et le baiser n’en fini pas, tendre, passionné, avec un goût de reviens y, à l’infini.

13 Juin

J’ai reçu un SMS d’Emilie ce matin.

« Impossible de venir, ne m’en veux pas. Je t’appels dés que possible »

Rien de plus, je n’ai pas répondu. On avait échangé nos numéros de portables samedi dernier, entre deux baisers. Elle semblait pourtant avoir envie de plus, mais on n’est pas allées plus loin, il a fallut qu’elle parte.

J’ai été frustrée. J’étais vraiment excitée, j’avais envie d’elle, de découvrir son corps, de lui donner du plaisir. Et je le suis encore plus maintenant, frustrée et triste de ne pas la voir aujourd’hui.

Et en plus, je me mets à me poser des questions, ça ne me ressemble pas. Je suis d’habitude assez détachée de ces questionnements, si une tentative de séduction ne marche pas, je n’en prends pas ombrage. Mais là …

Je ne sais pas grand-chose d’elle en fait. Où habite-t-elle ? Pas très loin du square certainement. Est-ce sa première relation avec une fille ? Est-ce pour cela qu’elle recule ? Est-ce qu’elle est en couple ? Avec un homme, une femme ? Je me surprends à être jalouse. Va-t-elle m’appeler comme elle l’a écrit ?

J’ai tourné en rond toute la journée, incapable de penser à autre chose. Je dois avouer que ça me pose quelques soucis. J’ai toujours eu des sentiments pour mes amants ou amantes, mais jamais je n’ais été autant perturbée par un simple SMS. Qui ne dit pas grand-chose en plus. Mais j’ai tellement envie de la revoir.

Plus le temps passe, plus je me morfonds. A midi, je n’ai toujours pas quitté mon appartement, alors que dehors il fait un temps superbe. J’ai essayé d’en profiter pour m’avancer dans mon boulot, mais impossible de me concentrer. J’ai regardé cent fois mon portable, pour être sur de ne pas avoir manqué un appel, ou un SMS. Des messages, j’en ai écrit cinquante, que je n’ai pas envoyé.

A 15 h, j’ai finalement décidé de sortir, juste pour faire un tour. Alors que j’étais dans l’ascenseur, j’ai reçu un appel d’un ancien amant, il avait envie de me revoir. J’ai accepté, et nous nous sommes retrouvés au « pavillon du Lac » aux buttes Chaumont. J’ai passé mon temps à regarder mon portable, pas très sympa de ma part. Je ne sais même pas de quoi on a parlé. Il me l’a fait remarquer d’ailleurs, comme quoi je n’étais pas avec lui. Je me suis excusée, j’ai essayé d’être plus attentive. Je crois qu’il a compris quand mon téléphone à sonné, vers 17h, c’était elle. J’ai bondi sur ma chaise, j’ai répondu avant la fin de la première sonnerie.

- Allo ? Emilie ?

- Oui, bonjour Chloé.

Mon dieu, que sa voix est douce !! Mon ami s’est levé, m’a embrassé sur la joue en me disant au revoir, et il est parti.

- Bonjour, tu vas bien ?

- Oui, oui, ça va. Je n’ai pas beaucoup de temps, je t’expliquerais, promis.

- D’accord, on se dit à samedi prochain alors ?

Dis oui, s’il te plait, dis oui !!!

- Hé bien, c’est que…

Et merde !!!

- Tu ne veux plus ?

Pourquoi ais-je si mal au cœur ?

- NON !!! C’est pas ça. Je voulais …

- Oui ?

Espoir, sourire.

- On ne pourrait pas se voir mercredi après-midi ?

Le temps s’arrête, je n’arrive pas à répondre.

- Chloé ? Si tu ne peux pas, ce n’est pas grave.

Le ton est un peu triste, alors que moi, je jubile.

- Oui, mercredi après-midi, ça me va ? Au même endroit ?

- Oui, au même endroit. A quelle heure ?

- Ca te dirait que l’on déjeune ensemble ?

Dis oui Emilie, dis oui.

- Heu, oui, mais j’ai classe le matin.

- D’accord, disons 13 h Au Méditerranéen. Tu connais ?

- Oui, je connais, j’y vais souvent ave… Heu, c’est d’accord, à 13 h, bisous.

Et elle raccroche. Sans dire au revoir, avec ce ton gêné. Et puis est-ce que j’ai bien entendu ? Elle va dans ce resto avec quelqu’un ? Elle n’a pas dit j’y suis allée, mais bien j’y vais souvent. C’est un ami, une amie ? Plus ? Putain, voilà que la jalousie revient. Et du coup, je n’ose pas lui envoyer un SMS. Qui sait, peut-être qu’elle est en couple, je ne veux pas non plus la mettre dans une mauvaise situation.

Malgré cette pointe de jalousie, le reste de l’après-midi ce passe à merveille. Je suis sur un nuage. Il sera bien temps de poser des questions mercredi. Et comme le resto n’est pas loin de chez moi, peut-être que…

17 Juin

Aujourd’hui, c’est « Opération séduction d’Emilie ». Si elle ne passe pas l’après-midi dans mon lit, je ne m’appelle plus Chloé, mieux, je me fais none.

Alors, levée 7 h, et c’est parti.

Un bon bain, bien chaud. Revoir mon épilation, les jambes, les aisselles, et bien sur, mon minou, entièrement. J’aime cette sensation due à l’absence de poils à cet endroit. Ca décuple le plaisir du toucher. D’ailleurs, en parlant de toucher…

J’imagine ses doigts, les remplace par les miens. Sur ma peau, sur mes lèvres, sur mon petit bouton, en moi. C’est déjà divin par la pensée, et je jouie en quelques courtes minutes. Cette femme me fait vraiment de l’effet.

Et puis gommage, tout le corps, et de la crème, pour être toute douce. Je coiffe mes longs cheveux en un chignon lâche, qui laisse quelques mèches libres sur ma nuque. J’espère qu’elle le déferra en y passant les doigts.

Je change les draps de mon grand lit, on ne sait jamais. Ou plutôt si, je veux y croire. Je range rapidement mon appart.

Et maintenant, la tenue. Je me veux femme, elle m’a toujours vue en jean.et tee-shirt, je veux qu’elle sache que c’est une femme qui lui fait la cour, pas un garçon manqué. Alors, d’abord, les sous-vêtements. Un tanga blanc, en dentelle de coton, fin et léger. Pas de soutien-gorge, mes seins se portent très bien sans. Et puis comme ça, elle verra mon excitation. J’hésite entre la working-girl et la bobo chic pour la tenue. J’opte finalement pour une robe d’été très prêt du corps. Un tissu léger, bleu imprimé de fleurs mauves qui me descend à mi-cuisses. On devine bien mes seins, mes hanches, et surtout mon petit cul. Je me maquille un peu, juste un trait sur les yeux, un peu sur les cils pour allonger mon regard. Une pointe de gloss sur les lèvres pour qu’elles brillent. Je passe des sandales en toile et me voilà prête pour partir à la conquête d’Emilie.

Un coup d’œil à la pendule du micro-onde. Mince, il est tout juste midi, j’ai largement le temps. Je tourne en rond, excitée comme une puce. Vers midi et demi, mon portable vibre.

« Je pars de l’école, je serait au resto dans 15 mn, hâte de te voir. »

Je m’affole, c’est bizarre comme sensation. Moi qui suis si sure de moi d’habitude. Je me dépêche de descendre, traverse la place, et arrive devant Le Méditerranéen. Bien sur, elle n’est pas là, je trépigne. Si j’étais fumeuse j’aurais… La voilà.

Tout s’efface autour de moi. Je ne vois qu’elle. Elle est magnifique dans sa robe rouge, ses cheveux blonds détachés qui ondulent autour de son visage.

Quand elle m’aperçoit, elle se fige un instant. Elle regrette ? Non, elle accélère le pas et arrive devant moi, elle s’arrête à peine à trente centimètres. Mes yeux se perdent dans les siens. Des secondes inoubliables. Pour la première fois je ne sais pas quoi faire. Elle est tellement belle.

J’arrive à me reprendre rapidement. Même si mon souffle est un peu court.

- Bonjour Emilie. Tu vas bien ?

Un son rauque qui sort de ma bouche. C’est ma voix ça ? Et la sienne, si claire qui me répond, timidement.

- Oui, ça va. Et toi ?

Aucune de nous deux ne semble vouloir bouger.

- Très bien, je vais très bien ?

Embrasse moi, EMBRASSE MOI !!

- Tu ne m’embrasse pas ?

D’habitude, je ne demande pas, j’agis.

Et ses yeux qui scintillent de plaisir à ma question. Qui se ferment quand ses lèvres se tendent vers moi. Nos lèvres qui se frôlent, se devinent. Nos bras qui entourent, nos corps qui se pressent. Nos langues qui jouent doucement ensembles. Le baiser le plus sensuel que l’on ne m’a jamais donné, je suis trempée. Et toujours cette voix rauque qui sort de ma bouche quand on se sépare.

- Tu es sure de vouloir aller manger ?

Ho bordel, ce sourire, coquin, espiègle.

- Oui, j’ai très faim, mes élèves étaient déchainés aujourd’hui.

Merde, j’ai faim moi aussi, mais d’elle.

- Ha, d’accord. J’ai réservé, on nous attend.

Ben oui pauvre cloche, si t’as réservé, on nous attend forcément. Il faut vraiment que je reprenne pied, c’est pas normal.

Elle passe devant moi et pousse la porte du resto en me tenant la main. Juste avant de rentrer, elle tourne la tête et me regarde dans les yeux. Et toujours ce sourire coquin.

- Et puis, j’ai toute l’après-midi, je suis libre jusqu’à 19 h.

J’ai failli jouir sur le trottoir. Et cette pointe de jalousie qui revient. Pourquoi jusqu’à 19 h ? Pourquoi pas toute la nuit ? Qui l’attend chez elle ?

Je vous passe le repas, je ne sais même plus ce que l’on a mangé. Ha si, moi, je l’ai bouffé des yeux, je ne pouvais pas détacher mon regard d’elle. Et elle aussi, ce qui m’a encore plus excité. On a à peine parlé, quelques banalités, la commande au serveur, ou à la serveuse, j’en sais rien. Et nos mains qui se touchaient tout le temps, et nos jambes, nos pieds qui n’arrêtaient pas de se frôler. Pas de dessert, juste un café pour faire bonne figure. Je la voyais se tortiller sur sa chaise, et je ne devais pas être mieux. Tellement de désir, j’en avais mal au ventre. Et puis cette phrase, qui m’est sortie de la bouche sans que je ne puisse la retenir. Toujours avec cette putain de voix rauque.

- J’habite à 5 minutes.

- On y va ?

J’ai bondi de ma chaise, je suis allé à la caisse demander combien je devais, la voix pleine d’urgence. J’ai posé les billets, je n’ai pas attendu la monnaie. Elle est déjà à la porte, me regarde avec une telle envie dans les yeux que je tremble de désir.

On sort, et on prend à gauche, notre marche est rapide, je la tiens par la main. On fini les derniers mètres qui nous séparent de mon immeuble en courant presque. Je dois m’y reprendre à deux fois pour taper le bon code, je l’entends pouffer derrière moi. Je me retourne, le regard noir. Elle se fige, étonnée.

- C’est pas marrant Emilie, j’ai trop envie de toi là.

Ses yeux se font doux, puis s’emplissent de nouveau de désir, avec une pointe de crainte.

- Tu sais Chloé, se sera la première fois pour moi.

Hein ? La première fois que quoi ?

- Ce sera la première fois avec une femme. Et puis, il y a des choses que je dois te dire avant.

Je m’apaise, je ne veux pas lui faire peur.

- Je serais douce, ne t’inquiète pas. J’ai vraiment envie de toi, mais on va prendre notre temps.

J’ai complètement occulté la deuxième phrase. On entre dans le hall, la porte se referme, je me tourne vers elle et je la prends dans mes bras, enfin. Je l’embrasse, elle me rend mon baiser. Dans la fraicheur du hall, notre désir remonte, redevient urgence. Les mains passent sous les robes, les souffles se font plus rapides. J’appel l’ascenseur dont la porte s’ouvre immédiatement. On entre, on s’embrasse toujours, du au long de la montée. Je me calme un peu devant ma porte, le temps de l’ouvrir et de la faire entrer. Je ne veux pas l’affoler.

Arrivées dans le salon, je me tourne vers elle. Calme-toi Chloé, reste cool.

- Tu veux boire quelque chose ?

Et là, la foudre.

- Si tu as une bouteille d’eau, on pourrait l’emporter dans ta chambre.

Elle me regarde avec de grands yeux ronds, étonnée par ce qu’elle vient de dire. Je cours au frigo, je prends une bouteille, reviens vers elle et l’entraine dans mon antre. La porte passée, je vais poser la bouteille sur la table de nuit.

Et voilà, nous y sommes. Nous y sommes et je ne sais pas comment me comporter. Je ne me suis jamais senti autant empotée. C’est elle qui s’adresse à moi, avec un ton presque triste.

- Chloé, j’ai très envie de toi, vraiment. Mais il faut que tu sache….

Ha non, pas maintenant !! On verra ça plus tard, rien ne gâchera ce moment.

Je pose un doigt sur sa bouche.

- Chut. Plus tard, je veux juste t’aimer.

Ses yeux s’embrasent de nouveau, et je pose mes lèvres dans son cou en la prenant dans mes bras. Elle gémit, je remonte sur la mâchoire, la joue. Je trouve ses lèvres, les ouvre de la langue. Notre baiser est doux, tendre au début. Puis plus fougueux, plus appuyés. Je baisse la fermeture éclair dans son dos et m’écarte d’elle le temps de faire glisser sa robe à ses pieds. Elle ne porte qu’un minuscule string noir, coquine. Je découvre une poitrine magnifique, des seins blancs, des tétons tout roses, tendus. Je lève les mains, les pose doucement ces deux globes, elle ferme les yeux, s’avance pour accentuer la caresse.

Je la pousse vers le lit, je la fait s’allonger et je m’allonge à côté d’elle. Je reprends ses lèvres, doucement, la main sur ses seins. Elle s’écarte.

- Déshabille-toi, s’il te plait.

Putain, elle va me rendre folle. Tant de timidité, et tellement d’envie à la fois. Je me lève, retire rapidement ma robe et reviens m’allonger. On s’enlace, on s’embrasse, on se découvre. Sa peau chaude et douce, ses seins fermes, ses fesses rebondies. Ses doigts qui provoquent milles décharges électriques sur ma peau. Je descends, suce son cou, lèche une clavicule, embrasse un sein, puis l’autre. Je prends un téton entre mes dents, elle est tendue, elle respire de plus en plus vite. Ma main droite précède ma bouche sur son ventre, elle vibre.

- Hhhoooo, Chloé …

Ma main atteint le triangle de tissu entre ses cuisses, elle est trempée. Je descends encore, m’agenouille en posant mes mains sur ses hanches. J’entends qu’elle ouvre les yeux et me regarde.

- Tu es sure ma douce ?

Un oui, chuchoté, juste soufflé. Je retire doucement le string, elle m’aide en soulevant le bassin, en levant les jambes. Le string enlevé, je découvre un buisson blond, fourni, seules ses lèvres sont dégagées, roses et trempées. Je prends un pied, l’embrasse sans la quitter des yeux. Je remonte sur le mollet, le genou, l’intérieur de la cuisse parsemant sa peau de baisers et de coups de langue. Elle frémit, tremble, se tend vers moi. Et enfin ma bouche atteint sa vulve.

L’après-midi a été fantastique. Emilie déborde de sensualité, et bien que pour elle ce fût une première expérience, elle m’a fait jouir comme rarement. Jusqu’à 19h, nous avons mêlé nos plaisirs, ce fût à la fois très chaud et très tendre.

Nous avons aussi beaucoup parlé, et, entre deux étreintes, elle m’a parlé de lui.

- Amour, il faut que je t’avoue quelque chose.

Nous sommes enlacées, encore essoufflées de notre dernier orgasme. Mon cœur, qui commence à se calmer, sursaute.

- Je suis avec quelqu’un, depuis deux ans. Nous vivons ensembles.

Je reste muette, attendant la suite. C’est une première pour moi, je me suis toujours assurée que la personne que je convoitais était libre avant de me lancer. Et cette fois, je me suis laissée aller à mon seul désir d’Emilie. Bien sur, je ne peux pas lui en vouloir, elle a essayé d’en parler, je n’ai juste pas voulu écouter.

- Tu ne dis rien ?

- Tu veux vraiment en parler ?

- Oui, j’en ai besoin. Cette après-midi, nous deux, ce n’est pas anodin pour moi.

- Tu l’aime ?

Une larme coule sur ma joue. Elle ne peut pas le voir, nous sommes toutes les deux à regarder le plafond de ma chambre.

- Oui, c’est l’homme de ma vie. Celui que je désire comme père de mes enfants. Je serais incapable de me passer de lui.

- Ha.

- Mais il y a toi maintenant.

Elle se tourne vers moi, elle pleure elle aussi. Ses beaux yeux bleus me fixent.

- Je suis perdue Chloé. Je l’aime, mais je t’aime aussi.

Je soupir.

- Je ne sais pas quoi dire ma douce. Je t’aime aussi, vraiment, je comprendrais que tu ne veuille pas continuer. Mais j’en serais triste.

- Ce n’est pas ce que je veux. Mais je ne veux pas lui faire de mal.

- Je ne peux pas prendre cette décision pour toi. Je respecterais ta décision.

Elle s’est collée contre moi, le visage dans mon cou.

- Et si… ?

- Dans le mensonge ? Tu supporteras ?

- Pour un temps, mais je lui en parlerais.

- Quand ?

- C’est bientôt les vacances pour moi. Et pour lui à la mi-août, je lui en parlerais à ce moment là.

Elle avait l’air déterminée, j’ai cédé.

- D’accord. Et en attendant ?

- On ne change rien, le samedi matin, et le mercredi après-midi. Juste pour nous. Tu veux bien ?

Bien sur que je voulais bien. Et puis si elle était en vacance fin juin, j’espérais encore plus. Pour lui signifier mon accord, je l’ai embrassé, longuement. Et nous avons de nouveau fait l’amour, avec fougue.

04 Juillet

Aujourd’hui, Emilie est en vacances. Aujourd’hui, pour la première fois depuis notre rencontre, je ne passerais pas mon samedi matin avec elle. Depuis un mois et demi, c’est devenu un rituel, le samedi matin, le mercredi après-midi, nous le passons ensembles. Et plus ça va, plus je suis amoureuse.

Je l’envie, lui. Lui qui passe ses soirées et ses nuits avec ma douce Emilie. Lui qui profite de sa présence plus que moi, de ses bras, de sa tendresse, de son amour, de sa fougue. Parce qu’elle l’aime, énormément, je le sens rien qu’à son regard quand elle me parle de lui.

Lui, c’est Thomas. Elle m’a montré une photo, il n’est pas mal du tout. Il doit faire dans les 1,75 mètre, sportif. C’est d’ailleurs grâce au sport que je peux voir ma douce le samedi matin. Elle le décrit comme quelqu’un de doux, d’attentif, d’amoureux. Je sais qu’elle ne le quittera jamais.

Bizarrement, je me suis prise d’affection pour lui, il a l’air sympa, et puis il la rend heureuse.

Je me contente de ce qu’elle m’offre, et je fais en sorte de profiter au maximum des moments que nous partageons. J’appréhende les vacances de Thomas. Elle veut tout lui avouer à ce moment là. Je risque donc de la perdre, ou de la récupérer brisée.

Elle sait ma vie, ma façon de voir les relations amoureuses. Elle sait mes participations à des soirées libertines. Elle sait ma bisexualité assumée. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que depuis qu’elle a fait irruption dans ma vie, je ne pense plus à tout ça, je ne pense qu’à elle. Je suis devenue dépendante de ces instants en sa compagnie, dans ses bras. Bien sur, je lui ai dis des milliers de fois que je l’aimais, mais pas plus, je ne veux lui mettre aucune pression.

En fait, seul son bonheur est important, et je suis enchantée de la savoir heureuse. De voir son bonheur, sa joie de me retrouver. Je ne me lasse pas de la séduire, de lui préparer des surprises. Je suis toujours émerveillée par le plaisir qu’elle prend avec moi, et par celui qu’elle me donne. Je lui ai fais découvrir l’amour entre femmes, et elle y a vraisemblablement prit goût. Je lui ai fait découvrir le plaisir des jouets, magnés par une main féminine. Le gode ceinture a été un grand moment pour elle comme pour moi.

J’ai découvert avec elle le bonheur d’aimer vraiment, d’être amoureuse.

Mais aujourd’hui, je suis triste, triste de ne pas la voir. Ils doivent passer ce premier week-end de vacances tous les deux, ils sont partis au bord de la mer, en Normandie, en amoureux. Il lui a fait la surprise hier soir, et elle a juste eu le temps de m’appeler quelques minutes lors d’un arrêt sur un aire d’autoroute, elle semblait gênée, mais tellement heureuse.

J’imagine leurs balade sur la plage, serrés l’un contre l’autre, les baisers échangés, les mots doux, et mon cœur se serre. J’imagine leur complicité, leurs rires, leurs regards amoureux, et mes yeux se mouillent. J’imagine leurs étreintes, leur plaisir quand ils font l’amour, et ça m’excite.

Des images d’Emilie nue, de Thomas la tête entre ses cuisses. Le plaisir que j’ai vu maintes fois monter sur le visage de ma maitresse, donné par un autre. J’imagine la bouche d’Emilie autour du sexe de Thomas. Je les vois dans toutes sortes de positions faire l’amour tendrement ou plus bestialement. J’entends les soupirs, les gémissements, les cris de ma douce amante sous les coups de boutoir de son homme.

Je ne suis pas une voyeuse. Je trouve que l’acte sexuel est beau, et il m’arrive, dans une soirée libertine de jeter un œil à un couple en pleine action. Mais ça ne m’a jamais vraiment excitée. Là, les images qui me traversent l’esprit me font mouiller, et c’est tout naturellement que ma main vient caresser mon sexe. Que mes mouvements s’accordent avec ceux du couple dans mon imagination. Et c’est avec eux que je jouie, intensément.

C’est une révélation, je veux les voir, même sans participer.

Emilie m’a appelé en début de soirée. Ils rentrent dimanche soir, et elle voudrait que l’on se voie lundi, toute la journée.

06 juillet

J’attends, je suis prête et impatiente. C’est la première fois que nous allons passer une journée entière toutes les deux. Alors, j’ai prévu quelques petites surprises pour Emilie.

Mais bien sur, rien ne va se passer comme prévu. Elle arrive vers 8 h 15, je ne suis même douchée quand j’entends la sonnerie de l’interphone.

- Emilie ?

- Oui, c’est moi.

C’est moi ou sa voix est un peu tendue ?

- Monte, tu connais le chemin.

J’ouvre la porte d’en bas, puis celle de mon appartement. Je l’attends, en nuisette. Elle me saute au coup en arrivant, collant ses lèvres au miennes dans un baiser passionné.

- Tu m’as manqué Amour.

Elle est tout sourire, joyeuse, fraiche et tellement belle. Elle porte un jeans moulant et un petit top blanc.

- Ho, tu n’es pas prête ? Dépêche toi, il fait un temps magnifique, on sort.

Je ris de sa fraicheur.

- Laisse-moi prendre une douche et j’arrive.

Je me précipite dans la salle de bain. Elle a l’air tellement excitée que s’en est communicatif. A peine suis-je sous le jet que je la voie entrer. Elle m’observe quelques instants, le regard fiévreux. Alors, je décide de l’exciter. Je me savonne les seins, sensuellement, le ventre, les cuisses. Mes yeux rivées dans les siens, je me lèche les lèvres. Ma main droite passe entre mes cuisses, caresse mon sexe. La gauche s’occupe de mes seins, les presse. Et ce que je souhaitais ne met pas longtemps à arriver. Emilie de dévêt rapidement et viens me rejoindre sous le jet chaud.

- Finalement, nous sortirons plus tard.

Nos corps se pressent, nos bras enlacent, nos mains caressent. Nos bouches ne se lâchent pas, nos langues dansent ensembles. Je m’agenouille, ouvre son sexe de la langue pour dénicher son clitoris. Je l’entends gémir, ses mains dans mes cheveux. Je la fouille, la déguste, et la mène à l’orgasme en quelques petites minutes. Appuyée contre la paroi de la douche, elle reprend son souffle sous mes baisers. J’aime la faire jouir.

Quand elle ouvre de nouveau les yeux, son regard est plein d’amour, de désir. Elle me retourne dos à elle, et pose ses lèvres dans mon cou, déclenchant des frissons.

- A moi maintenant.

Sa langue descend le long de ma colonne vertébrale, traçant un chemin électrique sur ma peau. Quand elle arrive sur mes reins, je me cambre et ouvre les cuisses. Sa bouche embrasse les globes de mes fesses. Je me penche en avant, m’appuyant contre le mur. J’ouvre encore plus les jambes pour lui faciliter l’accès à ma vulve. Sa langue atteint mon périnée, je gémis plus fort. Elle trouve mes lèvres intimes, les ouvre. Un doigt vient se poser sur mon bouton, le presse, tourne autour. Sa langue pénètre plus avant, un deuxième doigt trouve ma rosette, la caresse. Je suis au bord de l’explosion, je me tends vers ses doigts et sa bouche. Sa bouche aspire, me mange, son doigt sur mon clito appuie un peu plus fort, celui sur mon anus pénètre.

Le plaisir m’envahit, une boule de chaleur part de mon sexe, remonte dans mon ventre, envahit ma poitrine, fait gonfler mes seins, et fini par exploser dans ma tête en un millier d’étoiles. Je cris mon plaisir sous le jet de la douche alors qu’Emilie le boit à la source. Mes genoux lâchent. Nous nous retrouvons toutes les deux assises sous l’eau qui continuent à tomber en pluie.

Nous avons finalement quitté la douche, nous nous sommes séchées, tendrement, en échangeant des dizaines de baisers. Nous nous sommes préparées et nous sommes sorties. Nous sommes allées prendre un petit déjeuner, nous nous sommes baladées le long du canal, main dans la main. Nous avons discuté, de ses élèves, de mon boulot, comme un couple, et j’ai adoré ça.

A 13 h, nous avons déjeuné aux buttes Chaumont, de salades et de cookies. Nous nous sommes allongées sur l’herbe, côte à côte.

C’est Emilie qui a commencé à parler de lui.

- Tu sais, j’ai passé un week-end merveilleux. Je l’aime tellement. Il est mon ange, il prend soin de moi, partout, toujours.

J’avais le ventre serré, le cœur en morceaux.

- On a fait de longues balades sur la plage, on a beaucoup parlé. Je ne lui ai rien dis, je ne voulais pas briser ces moments. On veut tout les deux la même chose, une vie ensemble, des enfants, trois.

Le cœur piétiné, le corps douloureux, la gorge sèche.

Elle s’est tournée vers moi.

- Je l’aime Chloé, il fait parti de ma vie, de mon avenir.

Et puis, alors que je ne pouvais prononcer un seul mot, que les larmes commençaient à envahir mes yeux.

- Mais pas sans toi amour, pas sans toi. Je t’aime toi aussi, tout autant. Ce week-end avec lui m’a confirmé combien je t’aime, et cette journée avec toi combien je l’aime lui. Je ne pourrais pas me passer de toi, ni de lui. Il faut que vous vous rencontriez, que vous vous apprivoisiez, que vous vous aimiez. Et j’ai une solution.

L’espoir qui revient.

- Il va nous falloir préparer tout ça, nous avons un mois et demi.

Et elle m’a expliqué, et j’y ai cru. Je saurais apprivoiser Thomas, faire de lui un homme heureux, j’apprendrais à l’aimer, il apprendra aussi. Elle m’a tout décri, elle m’a montré sa vision de l’avenir, et nous en avons ri, de joie.

Nous sommes rentrées chez moi, nous avons encore discuté, de lui, du mois à venir, de ce qu’il allait nous falloir faire. Nous nous sommes réparti les tâches. Nous agirons dans l’ombre, pour le surprendre. Elle dit qu’il aime les surprises. Tout ce jouera le 14 août.

Exaltées, nous avons refait l’amour, fougueusement.

Quand elle a été partie, je me suis mise à rêver. Je me suis dis que son projet pouvais aboutir, et que pour elle, j’allais tout faire pour que ce soit le cas. Cette nuit là, mes rêves sont devenus les siens.

Le mois qui a suivi a été une folie. Une folie amoureuse. Nous avons mis au point des centaines de scénarios. Nous avons battu en brèche tous les arguments possibles. Au fil de nous rencontres, nous nous sommes préparées.

Nous nous sommes aussi aimées bien sur. Et nos discutions nous menaient souvent à des ébats torrides ou tendres. Tout au long de ce mois, mon amour pour elle n’a cessé d’augmenté. J’ai oublié les soirées libertines, j’ai oublié de mater les hommes et les femmes que je croisais. J’ai aménagé mon emploi du temps autour d’elle, travaillant uniquement quand elle ne pouvait pas venir me voir ou le soir quand elle était partie.

Petit à petit, nous nous sommes dirigées vers les vacances de Thomas, et vers ce jour où tout allait changer.

14 août

C’est excitée que j’arrive chez Emilie vers 14h. J’ai, comme prévu un gros sac de voyage à la main. Thomas ne devrait pas rentrer avant 18 h d’après Emile, nous aurons donc le temps de nous préparer.

Emile ouvre au premier coup de sonnette et elle m’attend devant sa porte lorsque j’arrive sur son palier.

Elle me saute au coup et m’embrasse voluptueusement.

- Tu as tout ?

- Oui ma douce, ne t’inquiète pas.

- Entre vite, il faut que l’on soit fin prêtes à son arrivée.

Nous entrons donc dans le salon, et elle me prend la main pour m’entrainer vers la chambre.

- Dépose ton sac derrière le lit, il ne le verra pas s’il passe ici.

Je pose le sac et me retourne vers elle.

- Tu es vraiment sure de toi ? Plus j’y pense, et plus je trouve ça dangereux.

- Oui, je suis sure. Il acceptera facilement la première partie. Pour le reste, nous verrons là-bas. Viens, on va boire un verre avant de tout revoir.

Elle saute partout, elle semble heureuse, sure d’elle. Après tout, elle le connait bien son Thomas, elle doit donc avoir raison.

Elle apporte deux grands verres et un limonade maison, et nous nous installons dans le canapé. Elle rempli les verres et commence à récapituler le « plan de bataille » comme elle dit.

- Alors, on est bien d’accord, je te présente comme une amie rencontrée il y a peu. Je t’ai invité à dîner ce soir. Tu dois lui faire du charme, il faut que tu le drague.

- J’ai carte blanche, tu me l’as dis.

- Oui, plein pot. Mais avec finesse, il n’aime pas non plus le rentre dedans.

- Et tu dois à un moment t’en rendre compte, et paraitre d’abord amusée, et ensuite excitée. Mais tu es sur qu’il ne va pas me renvoyer à dix mètres ?

- Non, c’est un gentleman mon Thomas. Et puis si je vois que ça risque, je me lance dans la dance.

- Et là, c’est toi qui me drague.

- Oui, dans tous les cas, il doit comprendre que je suis intéressée par toi, avec lui. Que j’ai envie d’une soirée coquine.

- Il acceptera ?

- Il n’est pas de bois, et c’est moi qui vais proposer.

- Je suis un peu perplexe, mais si tu le dis.

- Ensuite, on passe doucement aux choses sérieuses.

- Et on baise comme des fous tous les trois.

L’excitation est montée rapidement en décrivant comment nous allions toutes les deux nous occuper de Thomas. Et comment Emilie lui proposerait ensuite de m’amener avec eux en vacances. Et de fils en aiguille, de continuer une vie à trois.

Nous étions tellement excitées, que nous nous sommes jeté l’une sur l’autre, nous embrassant fougueusement. Elle s’est levée et m’a entrainée dans leur chambre.

Nos vêtements ont volé, nos corps nus se sont mélangés. Nous avons fait l’amour longuement, en imaginant Thomas avec nous, Remplacé par un sex-toy sorti de mon sac. Sans nous en apercevoir, nous nous sommes endormies, éreintées mais heureuse.

C’est le bruit d’une porte qui claque qui nous a sorties du sommeil.

Emilie a sursauté, nous avons regardé l’heure, 16 h. Elle a totalement paniqué.

- Merde, pourquoi il rentre maintenant ? Vite, habille-toi.

Nous avons sauté sur nos fringues, et nous étions en train de nous habiller quand elle s’est bloquée, pâle.

- Chloé ?

- Oui ?

- Je n’entends plus de bruit.

- Et ?

- On devrait l’entendre bouger non ? Il devrait m’appeler. Ce n’est pas normal.

Elle s’est précipitée hors de la chambre, en culotte et tee-shirt. Je l’entendais courir partout, j’étais complètement figée. Jusqu’à ce que je l’entende hurler.

- NOOOONNNN ! THOMAS !!!!!!!

J’ai sauté par-dessus le lit, et je l’ai trouvé à genoux devant la porte face à celle de la chambre.

- Emilie ?

Je me suis doucement agenouillée à côté d’elle. En regardant dans la pièce devant laquelle nous nous trouvions, j’ai constaté que c’était une sorte de dressing.

Je n’osais pas la toucher, elle était effondrée, des larmes inondaient son visage.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Il… Il… Il est …. Il est parti.

- Comment ça il est parti ?

-Ses aff.. Ses affaires.

- Quoi ses affaires ?

- Elles sont… Sont plus là.

- Ho merde !!

J’avais réussi à passer mon jean, et c’est avec mon seul soutien-gorge en haut que je me suis précipitée vers la porte d’entrée. Personne sur le palier, j’ai descendu les marches quatre à quatre. Personne dans l’entrée de l’immeuble, je me suis retrouvée en soutif sur le trottoir. La porte s’est refermée derrière moi. J’ai eu beau chercher dans la rue, je n’ai pas vu Thomas.

J’ai du sonner longuement avant qu’elle ne m’ouvre. Perdue je n’avais pas conscience d’être à moitié nue sur le trottoir.

J’ai retrouvé Emilie en pleur sur le canapé, son portable à la main.

- Il ne répond pas.

J’étais moi aussi effondrée, rien ne s’était passé comme prévu. Thomas avait du nous trouver nue dans leur lit. Il n’avait pas apprécié.

Emilie a encore essayé de l’appeler, de lui envoyer des textos, laissant messages sur messages pour lui demander pardon, le supplier de revenir. Elle lui a dis la vérité, plus de plan foireux, tout depuis le début.

Je nous ai servi un verre, et nous avons patienté. Emilie a fini par s’endormir dans mes bras, son téléphone à la main. Toute la nuit, elle a gémi, se réveillant au moindre bruit. Elle n’a pas voulu quitter le canapé, pour être sur de le voir arriver s’il rentrait.

Au matin, nous sommes allées chez lui, elle était sur de le trouver dans son studio, pas encore vendu. Il n’y avait personne. Le gardien de l’immeuble nous a dit l’avoir vu partir très tôt. Je lui ai demandé de nous contacter dés qu’il serait rentré, et si dans un premier temps il a refusé, les pleurs d’Emilie ont l’on finalement convaincu.

Nous sommes donc rentrées chez elle, et nous avons attendu.

Les jours qui ont suivis ont été un calvaire pour Emilie. Je faisais tout mon possible pour la soutenir. Elle refusait de quitter l’appartement, au cas où. Elle l’appelait toute les heures, et comme je la voyais laisser messages sur messages, j’ai bien compris qu’il devait effacer les précédent, la boite aurait été pleine sinon. Bien sur, je n’en ai pas parlé.

J’ai essayé de la rassurer, mais que dire suite à un tel fiasco.

Le 31 août, il devait reprendre le travail. Nous avons attendu devant son immeuble. A 19 h, j’ai réussi à convaincre Emilie de rentrer. Elle est montée déposer une enveloppe sous sa porte et nous sommes parties.

18 septembre

Je me suis fait couper les cheveux, pour qu’il ne me reconnaisse pas, on ne sait jamais. Depuis quelques jours, je le piste à la sortie de son travail. Emilie ne sait rien de ma démarche.

Emilie traverse une très mauvaise période, et j’ai décidé de lui ramener son Thomas, à ma façon cette fois. Au risque de la perdre, je dois essayer de lui faire retrouver Thomas. Je la vois dépérir, elle n’arrête pas d’essayer de l’appeler. Je la surprends parfois à lire un courrier, mais elle le cache quand j’arrive. Je n’ose pas lui demander de quoi il s’agit, mais à chaque fois, elle est encore plus triste.

Aujourd’hui, je mets à exécution mon plan pour au moins qu’ils puissent se revoir et discuter. Et dans un contexte détendu et coquin, ce sera mieux. Dans un premier temps, je dois séduire Thomas, pour l’amener la où je veux.

J’entre donc dans ce bar où il passe tous les soirs avec ses collègues. Je m’assoie au comptoir et commende un thé. Je me tourne vers le groupe et croise le regard de Thomas. Malgré la tristesse et la douleur dans son regard, il me fixe avec des yeux étonnés. Dés qu’il tourne la tête, je m’éclipse.

21 septembre

Je repasse au bar. Il m’a remarqué, j’en suis sure. Il n’a pas arrêté de me regarder. J’espère juste qu’il ne sait pas qui je suis.

22 Septembre

Je laisse mon prénom et mon numéro de portable sur un bout de papier au patron, en lui demandant de le remettre à Thomas quand il sortira.

25 septembre

Mon portable sonne, c’est lui.

- Hé bien, tu en as mis du temps. Tu es timide Thomas?

- J’aurais préféré vous parler face à face, mais vous n’êtes pas repassé au bar. Comment connaissez-vous mon prénom ?

- Mystères. J’ai envie de te voir. Tu m’invite au restaurant ?

- Bien sur, avec plaisir. Disons demain soir ?

- Ho, je suis déçue. Tu n’as pas l’air impatient de me connaître.

- Qui êtes-vous ?

- Si tu veux le savoir, je serais au restaurant « le plaisir des sens » à 20 heures.

Et voilà, poisson ferré. Aléa jacta est.

26 Septembre

Il est charmant, vraiment. Je comprends qu’Emilie soit amoureuse. En passant sur le fait qu’il est plutôt bien fait, ce qui n’est pas désagréable, il a de la conversation.

Je m’étais faite belle et sexy pour cette soirée, robe fourreau rouge, bien moulante, et hauts talons. Une vraie bimbo. Je lui ai fais du pied toute la soirée, en lui expliquant que j’étais actuellement amoureuse. Sa confusion m’a beaucoup amusé. Il est vraiment craquant.

Emilie me croit en train de bosser chez moi, et moi, je drague son mec pour le lui rendre. C’est du vaudeville.

On a surtout parlé de moi, je connais déjà beaucoup de lui.

On s’est quitté devant le resto, non sans que je ne lui donne un léger baiser au coin des lèvres.

J’ai fini par l’inviter à manger chez moi, par texto, dans deux jours.

28 Septembre

Ce soir, j’ai orienté la conversation sur lui, pour petit à petit me diriger sur sa décision de quitter Emilie. Pourquoi n’a-t-il pas rejoint le couple de femme dans son lit ? Sa surprise m’a permis de lui expliquer ma vie « amoureuse », ma façon de voir et de vivre ma vie sexuelle. Ma bisexualité, ma fidélité à mon amant ou maitresse du moment.

Je lui ai expliqué que j’avais une relation amoureuse en cours, et j’ai commencé à lui laisser entendre que j’aimerais l’y inclure.

Je ne pense pas qu’il ait compris. Il s’est levé et m’a dit qu’il devait rentrer.

Je n’ai rien dis. Je l’ai accompagné à la porte, je l’ai serré dans mes bras et je lui ai demandé de me rappeler. Il a souri, mais tristement.

J’ai quitté mon appartement peu de temps après pour rejoindre Emilie.

02 Octobre.

Rien pendant la semaine qui a suivi. Il ne m’a pas appelé. J’ai pris soin d’Emilie qui n’arrive pas à remonter. Il me faut accélérer si je veux qu’il vienne à la soirée au château. J’ai donc pris le taureau par les cornes si je puis dire.

Je lui ai envoyé un texto, avec la ferme décision d’être plus directe.

« Je serais ce soir à ton bar habituel, à 19h. Si tu veux de moi, je t’attendrais ½ heure. »

Il est là lorsque j’arrive, ses collègues sont déjà partis. Il se lève, et m’embrasse sur les joues, un peu tendu. J’attaque.

- Ho, c’est un peu froid comme accueil. Tu vas bien ?

- Oui, ça va. Que me veux-tu ?

- Le texto n’étais pas assez clair ? Qu’est ce que tu ne comprends pas dans le « si tu veux de moi » ?

- Je ne sais pas, je t’écoute.

- Bon, je vais être plus claire, mais ne m’interromps pas. D’accord ?

Il se fige et ne répond pas. Je continu donc.

- D’abord, tu me plais, et je te veux. Je ne te promets pas une liaison longue durée, ce n’est pas vraiment mon genre et tu l’as certainement compris l’autre soir. Ensuite, oui j’ai actuellement une histoire avec une autre femme, et j’aimerais que nous nous retrouvions tous les trois. Je ne veux pas non plus te forcer la main pour la rencontrer. Alors voilà ce que je te propose. J’ai, pour demain soir, deux invitations pour un bal costumé, c’est à la campagne. On y va ensemble, on fait plus ample connaissance, et suivant l’évolution que ça prendra, on avisera pour la suite. Ca te convient ?

- Donc tu ne vois ça que sous le jour de l’aventure sexuelle ? Ok. Ca me va, de même pour l’invitation. Comment faisons-nous pour demain ?

- Je passerais te prendre chez toi à 17h, trouves toi un costume. Et surtout, n’oublie pas de prendre un costume et un masque. Et prévois des affaires de toilette, on y passera le week-end.

- Je te donne mon adresse.

- Inutile, je sais où tu habites.

- Comment ... ?

- Je te l’ai dit, je sais beaucoup de chose sur toi. Allez, je dois partir, à demain.

Là, je sais que j’ai éveillé sa curiosité, et peut-être son envie. Maintenant, il me faut préparer Emilie. J’ai loué deux costumes pour le week-end, je passe les prendre chez moi et je file chez elle.

Quand j’arrive, elle est encore sur son canapé, le fameux courrier à la main, les yeux dans le vague. Et bien entendu, elle le repli en me voyant et le range dans son sac à main. Le sourire qu’elle m’envoie et un peu triste, mais sincère. Je me lance.

- Ca va ma douce ?

- Doucement, je n’ai toujours pas de nouvelles.

- Il ne faut pas que tu reste comme ça, il faut que tu te reprennes un peu, j’ai préparé un week-end spécial pour nous deux. Tu n’as pas le droit de refuser.

- Chloé. Non je….

- Tut tut tut. Pas d’objection, ce week-end, on va faire des coquineries toutes les deux.

Elle sourit encore. J’adore, elle me fait vraiment craquer. Surtout que là, le sourire est espiègle.

- Tu sais que je m’occupe d’un site libertin. Et que je participe a certaines de leur soirée. Et bien ce week-end, ils donnent un bal costumer, on y va.

- Mais, je ne veux pas de quelqu’un d’autre que toi ou Thomas, comment peux-tu imaginer que …. ?

- Chut, écoute-moi s’il te plait. C’est un jeu pour nous deux. Nous irons séparément, et nous ferons comme si nous nous rencontrions pour la première fois. Ce sera plein d’érotisme, tu verras. Et puis nous serons toutes les deux, et nous n’inclurons personne si nous n’en avons pas envie. Ce sont des soirées très sensuelles, très excitantes, et très correctes. Personne ne nous embêtera, c’est promis. Dis moi oui, s’il te plait, je suis sure que tu vas apprécier et t’amuser.

- Juste nous deux, tu promets ? Mais je n’ai pas de costume.

- Oui, juste nous deux si ne nous voulons personne d’autre. Et pour le costume, j’ai déjà ce qu’il faut. Et on va se faire belles toutes les deux. Et dés ce soir.

Je lui prends la main et l’entraine dans la salle de bain. Elle rit de mon enthousiasme alors que je la déshabille. Quand nous sommes nue toutes les deux, je la fais assoir sur le bord de la baignoire.

- Je vais te raser le minou.

- Hein !!

- C’est un ordre.

Elle sourit, excitée par mon ton qui n’a rien d’exigeant. J’aime la voir de nouveau les yeux pétillants. J’attrape la mousse et un rasoir, et je me précipite entre ses cuisses. Je ne lui laisserais qu’une petite touffe de poils sur le pubis, et nous avons fini par faire l’amour dans la baignoire, puis de nouveau dans la chambre.

03 Octobre

Et voilà comment nos nous sommes retrouvés tous les trois dans cette salle. L’entrée d’Emilie fût un grand moment. J’ai tout de suite vue qu’elle avait compris, et qu’elle ne m’en voulait pas. Elle était même excitée par la situation.

Thomas, ce fût autre chose. Je voyais bien qu’il ne suivait pas totalement. Je l’avais fait jouir dans notre chambre, en prétextant qu’il devait relâcher la pression, mais en fait, j’en avais juste envie. Le sentir dans ma bouche, puis en moi. Il n’a pas vu mon plaisir, j’ai joui en silence.

Quand Thomas est parti nous chercher à boire, ça a été le moment des explications avec Emilie. Elle a vite compris, et elle a joué le jeu quand je lui ai « présenté » Thomas. Elle n’a pas parlé. Elle est maintenant dans mes bras, la tête sur mon épaule.

- Tu vas le récupérer ma douce, lundi, tout sera pour le mieux, je te le promets.

- Si tu es avec moi, avec nous.

- C’est vraiment ce que tu souhaites ?

- Oui, je t’aime, je l’aime.

- Alors, il va nous falloir jouer serré. Tu dois me faire confiance.

- Oui. Depuis quand prépares-tu cette soirée ?

- Depuis mi-septembre, tu étais trop malheureuse.

- Excuse-moi amour.

- Il n’y a rien à excuser, je ne veux que ton bonheur.

- Mon bonheur, c’est toi, et lui.

Je vois Thomas qui revient, je lui fais signe de ne pas venir de suite. Je glisse encore quelques mots à l’oreille d’Emilie.

- Il va bientôt venir, ne dis rien, laisse moi faire. D’accord ?

Je l’embrasse, langoureusement, et je sent son désir monter d’un cran quand je passe les mains sous sa jupes pour exposer son cul à la vue de Thomas.

Je la caresse, doucement, prolongeant un peu ce moment de tendresse et d’excitation entre nous seules. Puis, je la tourne dans mes bras, relève de nouveau la jupe pour exciter un peu plus l’homme qui nous observe. Je la caresse devant lui, suce mon doigt qui vient de récolter le désir d’Emilie. Je lui fais signe de nous rejoindre, il a bu les trois coupe qu’il devait nous apporter, il doit être excité.

Il arrive, et je lui tends mon doigt, qu’il puisse lui aussi goûter au plaisir de ma douce Emilie. Il y consent, du bout de la langue, et je la sens’ elle, frémir dans mes bras. Je le fait passer derrière moi, je veux savoir s’il est vraiment dur, prêt à la suite.

Je guide ses mains sur les seins d’Emile, le guide vers son plaisir à elle alors que je continue à la caresser entre les cuisses.

- Hummm, oui, comme ça. Ecoute là, elle va bientôt jouir. J’ai deux doigts dans son petit minou, elle coule.

Emilie gémi plus fort.

- Pince lui les tétons, elle adore ça, je m’occupe de son petit bouton. Embrasse-moi.

Il colle sa bouche à la mienne, et Emilie joui sous nos doigts. Elle est prise de tremblements et ses jambes menace de la lâcher. Je mets fin à notre baiser.

- Merci pour elle. Tu t’occuperas de mes seins tout à l’heure ?

Thomas resserre les bras autour de nous pour la soutenir.

- Tout à l’heure ? Pourquoi pas tout de suite ?

- On a le temps, le week-end est à nous. Vois ce que tu lui as fait, elle doit se reposer un peu. Aide-moi à l’emmener.

- Ce que je lui ai fait ? Tu m’as bien aidé non ? Où veux-tu l’emmener ?

- Il y a un salon à côté, vient.

Après avoir installé une Emilie éreinté de plaisir sur le canapé d’un salon réservé par mes soins, je m’adresse à Thomas.

- C’est beaucoup d’émotion pour une première fois de jouir en public, laissons là se reposer un peu. Sers nous à boire.

Il va nous servir deux verres de vin blanc et revient vers moi. J’ignore le verre qu’il me tend et je défais le nœud de sa cape de vampire qui tombe au sol.

- A toi maintenant, tu dois être à l’étroit.

Je sors les pans de sa chemise de son pantalon mais ne peux la retirer, gênée par les verres.

- Pose-les, nous boirons tout à l’heure.

Mais il me les tend, et sans rien voir venir, je les prends.

Il retire sa chemise et me prend dans ses bras. Il m’embrasse, légèrement puis il bois une gorgée en tenant ma main. En me demandant de ne pas renverser de ce vin délicieux, il s’agenouille devant moi. Il pose les mains sur mes hanches et descend le sarouel de mon costume. Je suis surprise, je n’avais pas prévu ça.

- Ce n’est pas ce que…

- Ce que tu avais prévu ? Je me doute bien.

Nue jusqu’à la taille, je suis tétanisée par ce que je sens arriver. Et ça arrive, un premier baiser, doux, qui effleure mon mont de vénus. Il me fait écarter les pieds et embrasse l’intérieure de mes cuisses, puis mes lèvres, et le bout de sa langue entre en action.

- Hhhhh Thomas….

Du coin de l’œil, je vois Emilie se lever, et nous observer, attendrie. Je lui tends les verres, et je m’offre un peu plus à la bouche de Thomas. Ses mains prennent mes fesses et me plaquent un peu plus contre sa bouche. Je pose mes mains sur sa t^te au moment de mon orgasme.

Il semble étonné de trouver Emilie les verres à la main, il se redresse et je me blottie dans ses bras, pour récupérer un peu. Emilie semble à la fois ravie et excitée. Elle a envie de lui.

Thomas va chercher un autre verre. Emilie vient dans mes bras.

- J’ai envie de lui amour. Je voudrais le sucer.

J’embrasse ma douce amante, et, alors que Thomas revient vers nous, je l’entraine sur le canapé. Thomas s’installe dans un fauteuil.

- Comment trouves tu mon amie Thomas ?

- Très excitante, tentante. Mais peu bavarde.

- Elle est timide. Tu sais ce qu’elle vient de me dire ?

- Je t’écoute.

- Elle envie de te sucer. Ca te tente ? Moi, j’aimerais beaucoup la voir faire.

- Je dois avouer que c’est tentant, elle a une bouche superbe. Mais j’aimerais qu’elle me le demande.

- Elle ne parlera pas pour l’instant, c’est notre jeu à toutes les deux.

Il a l’air étonné.

- Je suis désolé Chloé, mais honnêtement, la soumission n’est pas vraiment mon truc.

- Qui te parle de soumission ?

Je m’adresse à Chloé.

- Ma douce, as-tu envie de sucer Thomas ?

Elle acquiesce et va s’agenouiller entre les jambes de Thomas. Rapidement, elle constate ce qu’elle prend pour un manque de désir et se met à sangloter.

- Qui y a-t-il petit cœur ?

Elle prend ma main et la pose sur son sexe.

- Ho, c’est parce qu’il ne bande pas ? Il est juste un peu désorienté, ça va s’arranger.

Et effectivement. Thomas, après avoir demander son accord à Emilie, l’aide à faire tomber pantalon et boxer. Emilie le prend en main, avec un plaisir évident. Puis elle embrasse doucement ce sexe qu’elle retrouve, le lèche, l’avale. Je suis excitée par ce que je vois, et quand il veut poser les mains sur sa tête, je l’en empêche.

- Tsss tsss, pas touche, laisse la faire. Et puis je veux tout voir.

Elle le suce avec délectation, et son plaisir se voit dans son regard.

- Regarde comme elle est heureuse. Elle n’a pas l’air d’une soumise. Elle en avait envie, ça se voit.

- Tu veux le boire ma douce ?

Elle fait « oui » de la tête, et intensifie sa fellation, jusqu’à le faire exploser dans sa bouche. Alors qu’il sombre dans la béatitude, elle se relève et viens dans mes bras.

- Tu es magnifique ma douce. Ca va mieux ? Tu vois bien qu’il te désire.

Elle m’embrasse, fougueusement, partageant avec moi le goût de Thomas.

- Ca faisait si longtemps. Merci Amour.

Thomas s’endort alors que nos vêtements quittent nos corps. Il ne nous verra pas nous aimer, ni quitter le salon pour rejoindre la chambre.

C’est Emilie qui a commencé à parler. Alors que nous étions nues, étendues sur le lit.

- Comment vois-tu la suite ?

- Il va se réveiller, il ne va trouver personne, et il va monter ici. Nous serons toutes les deux allongées nues dans le lit, comme quand il nous a vues en août.

- Ca risque de lui faire un choc. Je le connais. Je ne suis pas sur qu’il appréciera.

Elle semble songeuse, les yeux au plafond.

- Tu as une autre idée ?

- Je crois oui.

Elle se lève et appel l’accueil de l’hôtel pour réserver une chambre, juste pour la fin de la nuit et le lendemain matin.

- Tu ne veux pas le revoir ?

- Ho que si, et plus que ça même. Mais je regarde vers l’avenir.

- Tu m’explique ?

- Je vous veux tous les deux, mais pas contraints. Je vous veux amoureux.

- Développes.

- J’ai vu comment il te regarde, et comment tu le regarde. Il y a déjà quelque chose entre vous, au-delà de l’excitation, de la tendresse. Tu as voulu nous réunir, preuve de ton amour pour moi. Je veux vous réunir et vivre pleinement notre amour à tous les trois.

- Il y a quand même une inconnue dans ton équation. Je t’aime, tu m’aime. J’aime beaucoup Thomas, et ça à l’air d’être réciproque. Mais es tu sure que Thomas t’aime encore ?

Je souris en disant cela. Je suis sur que oui, je l’ai entendu parler d’elle, j’ai vu son regard quand il plonge dans ses souvenirs. Il est encore amoureux.

- Tu as passé un peu de temps avec lui ces derniers temps. Qu’est-ce que tu en pense ?

- Je crois que ton rêve pourrait se réaliser.

Elle me souri, tendrement.

- Alors voilà ce que l’on va faire. Je vais te laisser avant qu’il ne remonte. J’irais rêver de vous dans ma chambre. Demain, vous passez la journée ensembles, vous vous apprenez. Et demain soir, on lui révèle tout.

- Tu ne va pas t’ennuyer demain.

Elle rit.

- Avec l’espoir de vous retrouver le soir ? Certainement pas.

- Il y a de fortes chances que nous couchions ensembles, sans toi. Ca ne te dérange pas ?

- Non seulement ça ne me dérange pas, mais je le veux. Et pour cela, je crois qu’il vaut mieux que je ne sois pas là, du moins dans un premier temps. Je veux qu’il se lâche avec toi, que tu vois la fougue de mon Thomas. Et je vais tout de suite te préparer pour ça. Mais avant, je voudrais que l’on se mette d’accord toutes les deux pour demain soir.

Et nous préparons la soirée du lendemain.

- Maintenant, il me faudrait quelque chose pour t’attacher.

Je suis excitée.

- Tu aime tant que ça attacher les gens ? Thomas demain soir, moi maintenant.

- Je ne l’ais jamais fait. Mais je voudrais qu’il te trouve offerte. Et que tu lui dise que c’est moi qui t’offre à lui. Sans me nommer bien sur.

Je me lève et me dirige vers ma valise. J’en sort une corde de coton noir et un foulard de la même couleur et les tend à Emilie.

Elle rigole.

- Tu sors toujours avec tes accessoires ?

- On ne sait jamais.

Son regard est espiègle.

- Allonge-toi, sur le ventre. Il aime voir un joli cul, et le tien est magnifique.

Quand je suis allongée, Elle remonte mes mains au-dessus de ma tête et les attache au lit.

Je tourne la tête vers elle. Son regard est brulant, posé sur mes fesses offertes. Elle avance une main, caresse, palpe. Son souffle accélère, le mien aussi. Sa main descend, j’ouvre les cuisses. Elle atteint ma vulve, je ferme les yeux, je coule. Elle m’ouvre, je gémis. Elle cherche, j’halète. Elle trouve, elle contourne, elle titille, elle entre, ressort. Je me tords, je tremble, je m’arque, je sursaute. Un, puis deux, le pouce en dessous, qui agace. Je geins, je cris, mon désir, mon plaisir, mon amour. Elle accélère, je me contracte. Elle se penche, m’embrasse, je jouis. Explosion d’étoiles, feu qui éclate, engourdissement des membres, lourdeur du corps. Les sons qui s’étouffent, les yeux qui se ferment, sa voix, loin.

- Je t’aime Amour.

04 octobre

Et de nouveau des mains sur mes fesses, qui me réveillent en douceur. Elles sont plus ferment, plus masculines dans les caresses. Il est là, il me retourne sur le dos. J’ouvre les yeux, il souri, moi aussi.

- Bonjour Thomas.

- Bonjour Chloé.

Il découvre les liens qui tiennent mes bras au dessus de ma tête.

- Elle m’a préparé pour toi. Je t’attendais.

- Où est-elle ?

Il se penche, son sexe contre le mien.

- Ailleurs, pour la fin de la nuit et la journée. Pour l’instant, c’est moi, à ta disposition.

Ses lèvres sur mes seins, je frémis.

- On la reverra ?

- Oui, ce soir, après diner. Baise-moi.

Sa main entre mes cuisses, contre mon désir humide.

- Qui est-ce ? Comment s’appelle-t-elle ?

Il s’en va, veux me faire avouer, sous une délicieuse torture.

Il enfile un préservatif, me prend, s’en va de nouveau. Je supplies.

- Viens, s’il te plait.

- Je pourrais te laisser là, et partir.

- Ce soir, tout, elle, moi, pour toi, entières.

Il s’enfonce, d’un coup, me baise, vite, fort, m’amène au bord du gouffre, s’arrête.

- NON, continu !!!

- Son prénom.

- Belle, Douce, comme tu veux.

Je ne lâcherais pas, mais je le veux, en moi. Il remplace sa queue par sa main, deux doigts. Il me branle, très vite.

- Hhhaaa, oui ….. encore … non… toi… ta bite… !!!!

Il s’arrête.

- Rhhaaa, arrête ça, baise moi !!!

- Dis le moi, son prénom.

Il me tourne sur le ventre, replonge ses doigts. Je lève le cul vers lui.

- Baise-moi, ou tu ne sauras jamais.

Il s’enfonce, et enfin il me baisse. Je laisse monter mon plaisir, je le sent bouillir, et..

Ho mon dieu, il vient de me prendre le cul !! J’adore, juste au bord de la jouissance, il me sodomise, précipitant mon orgasme naissant dans la stratosphère, l’amplifiant encore quand il éjacule en moi.

Il s’allonge à mes côtés, je me blottis contre lui, j’aime ce mec, j’aime Emilie. Je m’endors.

Nous avons passé une magnifique journée. Même si Thomas était un peu morose au réveil, sans doute perturbé par ses sentiments. Pique nique au bord d’un lac, longue balade et repas dans une petite auberge. Il m’a avoué ses sentiments tout en me disant qu’il aimait encore Emilie et avait peur de la revoir, peur qu’elle ne l’aime plus.

De mon côté, comme elle l’avait deviné, j’ai appris à apprécier Thomas un peu plus. C’est un homme intelligent, rassurant, plein de sensibilité. La journée passant, mes sentiments pour lui ont grandi. Passant du de l’amour naissant à un réel intérêt amoureux. J’ai parfois oublié Emilie en sa compagnie, souvent rêvé de ce que pourrait être une vie à trois. Il m’a conquise.

Le soir arrivé, il a été temps de rejoindre Emilie et de mettre en place la dernière partie de notre plan de reconquête.

Nous sommes rentrés à l’hôtel, en nous comportant comme un couple amoureux, et j’ai adoré ça.

Arrivés dans la chambre, je l’ai déshabillé, en introduisant doucement la suite. Je l’ai attaché et aveuglé en le rassurant. Puis j’ai appelé Emilie, en faisant en sorte qu’il entende.

La soirée serait accès sur les sens, et tout été prévue pour cela. Emilie et moi voulions lui faire vivre quelque chose d’inoubliable.

Thomas était déjà dur quand elle est entrée dans la chambre et le regard qu’a posé Emilie sur cette verge tendu, sur son homme allongé, nu et offert, ne laissait aucun doute sur l’intensité de son désir.

Emilie et moi nous sommes tout d’abord données du plaisir mutuellement, pour qu’il imagine. Puis nous nous sommes occupées de lui, à deux. Multipliant les caresses, de nos mains, puis de nos bouches, toutes les deux ensembles sur sa verge qui tressaillait.

Pendant qu’Emilie attrapait un préservatif, ne pas en mettre l’aurait certainement fait réagir négativement, et le lui enfilait, je me suis assise sur sa bouche pour qu’il s’occupe de moi. Emilie s’est empalé doucement le regard déjà extatique. La vision de ma douce empalée sur cette verge m’a terriblement excitée. Et quand l’orgasme m’a envahie, ce fût autant grâce à la langue de Thomas que grâce à cette vision terriblement érotique de ma douce amante qui prend son plaisir en même temps que Thomas.

Nous avons laissé redescendre le plaisir en le câlinant, puis Emilie et moi sommes allées prendre une douche.

- Merci amour, merci. Il me tarde de me révéler maintenant, même si ça m’angoisse.

- Je t’aime ma douce, tellement. Et tu avais raison, Thomas est un homme extraordinaire, il est impossible de ne pas tomber amoureuse de lui quand on le connait intimement.

Elle a eu un grand sourire.

- Tu l’aime ? Vraiment ?

- Oui, et je rêve de cet avenir à trois. On va continuer à jouer un peu avec lui toutes les deux, laisse-moi choisir le moment pour lui dévoiler la vérité. Tu veux bien ?

- Oui, j’ai peur.

Sa bouche contre la mienne, douce et aimante.

Nous sommes allées le rejoindre. Je l’ai détaché, en lui demandant de ne pas enlever le bandeau, pas encore. J’ai appelé le room-service, nous nous sommes allongées contre lui en attendant, profitant de ses caresses.

Quand le serveur est arrivé, je suis allé ouvrir, laissant Emilie guider Thomas vers le canapé.

Nous avons joué avec la nourriture apportée, sensuellement, lui présentant chacune notre tour un met nouveau, lui demandant de deviner ce qu’il mangeait. L’excitation est remontée, graduellement. Nous l’avons caressé, embrassé.

Emilie a guidé Thomas en moi alors que j’étais à quatre pattes sur le tapis. Il a déclenché mon orgasme en enfonçant son pouce dans mon petit trou alors qu’Emilie jouissait sous mes coups de langue.

C’est ensuite moi qui guide Thomas vers Emilie.

- A elle maintenant, fais-lui l’amour.

Qu’ils sont beaux tous les deux. Il lui fait l’amour, tendrement, comme s’il reconnaissait sa partenaire. Ils ne font qu’un, et je me délecte du spectacle. Leur orgasme est commun, intense.

Je profite de l’abandon des mes deux amours pour enlever le bandeau de Thomas, observant sa réaction.

Beaucoup de choses passent dans son regard qui passe d’elle à moi, puis de nouveaux à elle. Etonnement, compréhension, ravissement, colère, surprise, amour, il doit être perdu.

Il se lève et quitte la chambre sans un mot, sans un regard en arrière. Emilie l’appelle.

- Thomas …

- Non ! Laisse ma douce, il a besoin d’un peu de temps.

Thomas est parti, je rassure Emilie, ce que j’ai vu, ce que je sais de lui, de ses sentiments pour elle me laisse penser que tout va bien se passer. Je laisse passer quelques minutes, serrant Emilie qui sanglote dans mes bras.

- Je vais le chercher ma douce, ne t’inquiète pas, tout va bien se passer.

J’enfile un peignoir et sort de la pièce pour le rejoindre. Je le trouve dehors, assis sur la pelouse contre un grand chêne.

- Ca va ?

- Plus ou moins.

- Je peux m’assoir ?

- Elle savait que je serais là ?

Je m’assoie à côté de lui.

- Je suppose que tu as besoin d’explications.

- Plutôt oui. J’ai vraiment l’impression d’avoir été manipulé, et ce depuis ton entrée dans le bar.

- Tu peux effectivement voir les choses comme ça. Tu peux aussi essayer de voir ce week-end comme ce qu’il est, la fin d’une situation qui peinait tout le monde, et le début d’une belle aventure.

- …..

- Il fait froid dehors, tu ne préfère pas discuter de tout ça au chaud ?

- Emilie est toujours là ?

- Oui, elle appréhende ta réaction. Elle a besoin de t’expliquer, moi aussi d’ailleurs.

Je me lève et lui tends la main.

- Tu viens ?

Il se lève sans la prendre.

- Je suppose que je n’y échapperais pas ?

Je viens contre lui, passe mes bras autour de sa taille, la joue contre son torse.

- Tu n’as donc rien compris ? La vie est devant nous, pas derrière. Tu dois profiter de ce qu’elle t’offre.

Je l’embrasse au coin des lèvres, me retourne et l’entraine en le prenant par la main. Je l’emmène vers Emilie, vers les questions qu’il se pose, vers les réponses que nous lui donneront, vers notre avenir.

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