Rachel se réveilla à cause des bruits qui venaient de la porte fenêtre, elle leva la tête et reconnu Antoine qui tentait de regarder ce qu’il se passait dans la chambre de Louis en se collant à la vitre. Lorsqu’Antoine l’eu reconnu, elle l’entendit crier à l’adresse de sa mère

— Elle est avec Louis !

Puis plonger dans la piscine…

De fait, Sophie avait dû s’interroger de son absence dans la chambre au réveil, ce matin. Elle sourit et soupira. Louis lui embrassa la nuque et murmura,

— Et oui ! Nous allons devoir faire un rapport à Sophie… Elle ne nous lâchera pas !

Elle ne put s’empêcher de pouffer de rire puis lui confia,

— C’est clair, mais en même temps, tu ne penses pas que c’est ce qu’elle visait en nous invitant tous les deux dans le même hôtel ?

Avec une petite moue appréciatrice, il glissa,

— Moi je trouve alors qu’elle a très bien réussi son coup.

Rachel se retourna et répondit, avant de l’embrasser,

— Moi aussi !

Leur réveil câlin fut interrompu par Madeleine qui manifesta sa présence. Un rien dépité, il lui avoua,

— Pas facile de gérer un enfant et une nouvelle relation, je suis tiraillé entre mon envie de rester à faire des papouilles avec toi et le besoin d’aller m’occuper de ce petit tyran affamé qui n’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas ce qu’elle veut.

— Mais c’est le lot de tout parent, Louis…

— D’accord, mais là, je te l’impose… Et j’ai un peu peur que cela t’apparaisse comme de l’indifférence à ton égard si je saute à chaque fois au secours de ma fille dès qu’elle se met à pleurer. Je ne te connais pas encore assez, même si je vois bien que tu es très maternelle avec elle, je ne sais pas ce que tu attends d’un couple… Enfin, si tu estimes, après ce qu’il s’est passé, cette nuit, on pourrait ressembler à un couple ?

Tout en parlant, il s’était levé, avait pris sa fille dans les bras et avait mis en route le biberon qui réchauffait tout doucement, Rachel l’avait suivi jusque dans la salle de bains.

— Euh… Attends, oui… Même si je t’apprécie bien plus que je ne l’aurais pensé au début de ces vacances, attends avant de parler de couple s’il te plait. Mon expérience du couple est plutôt désastreuse et que tu en parles si vite me fait un peu peur. Comme tu le dis, tu ne me connais pas encore assez et moi non plus, je ne te connais pas encore assez.

Soucieux, il se tourna vers elle et demanda,

— Tu, euh… Tu préfères qu’on s’arrête ?

Rachel senti monter en elle une bouffée de chaleur, elle n’arriva pas à mettre une émotion ou un mot précis sur ce qu’elle ressentit à ce moment précis, … Elle ne parvenait plus à réfléchir. Elle eut l’impression qu’elle allait pleurer, l’émotion la submergeait. Dans un état second elle se colla à lui, de l’autre côté de son torse, à coté de Madeleine, et les pris tous les deux dans les bras en murmurant,

— Non, je veux apprendre à te connaitre et la seule façon, c’est en te côtoyant, tu ne penses pas ?

— Je suis tout à fait d’accord avec toi.

Il l’enlaça avec son bras disponible et respira ses cheveux. Ce moment plein d’émotion fut interrompu par l’alarme du chauffe biberon, ce qui les fit pouffer tous les deux. Louis reprit,

— Va te préparer pour la journée, je te lance la première pour les questions de Sophie.

Elle lui donna une petite tape sur le ventre en rigolant. Il avoua,

— Oui, je sais, c’est lâche… Mais j’assume, j’essayerais de me faire pardonner à un autre moment.

Rachel le quitta après s’être rhabillée et lui avoir volé un baiser.

Elle passa par la porte fenêtre pour sortir et entra de la même façon dans la chambre qu’elle partageait avec Sophie. Entretemps, elle avait fait signe de la main à cette dernière qui, en face, la regardait passer en arborant une moue approbatrice.

Elle fila se doucher, passa un maillot et s’enduit de protection solaire. Puis s’arma de sa tablette et de sa crème solaire… Et rejoignit Sophie.

Cette dernière avait laissé ses fils aller au mini club de l’hôtel, pas moyen de trouver l’excuse de jouer avec eux. Rachel s’installa sur le transat juste à côté de Sophie. Dès qu’elle fut assise, Sophie gloussa,

— Et alors Rachel ? Des choses à raconter ?

— Ah, Sophie, comment dire, nous avons fait un peu plus amplement connaissance …

Elle s’interrompit et regarda Sophie, qui était toute ouïe, montrant bien qu’elle en attendait un peu plus.

— Les cocktails nous ont bien aidés pour briser la glace…

Elle lui raconta globalement la soirée qu’ils avaient passée.

— J’en suis heureuse, pour vous deux, vraiment. Et j’espère que vous finirez par en former un vrai, de couple !

Songeuse, Rachel lui avoua,

— Qui sait ? Il faudra voir si nous sommes réellement capables de nous entendre au quotidien, parce que tu vois, ici, maintenant, on est en vacances, mais quand la vie quotidienne et les boulots recommenceront, je ne sais pas, il faudra voir à ce moment-là.

Sophie lui indiqua Louis qui sortait de la chambre avec sa fille dans les bras, elle glissa,

— Je te verrais bien marâtre, toi.

— Rho, ce mot sonne si mal, cela me fait penser à Blanche neige … je n’ai pas envie de devenir une affreuse belle-mère qui offre des pommes empoisonnées à sa belle-fille.

— Non, mais tu veux bien croquer la pomme avec le père, je me trompe ?

Elles éclatèrent de rire. Louis les interpella à son arrivée à proximité des transats.

— Bonjour les filles, ça rigole ferme ici ! Permettez que je m’installe ?

Sophie l’invita,

— Mais bien sur Casanova, tu préfères te mettre à coté de Rachel… Je comprendrais …

Sophie rigola à nouveau. Le regard des deux tourtereaux se croisa, pétillant. Louis répondit,

— Je veux juste être à l’ombre… Et je constate que Rachel t’as déjà fait un rapport.

Il adressa un clin d’œil discret à Rachel. Une connivence se créait entre eux deux.