Chapitre 28. Le retour au quotidien.
Ils avaient décidé de ne pas parler de leur relation au travail et Sophie était d’accord pour tenir sa langue.
Louis et Rachel se rencontraient donc en dehors de l’hôpital, lorsque leurs horaires le leur permettaient. Ils arrivèrent à se trouver des jours pour se voir et même des weekends qu’ils passèrent alors ensemble, le plus souvent chez lui, par facilité pour Madeleine qui avait tous ses repères chez son père.
Un samedi matin, Rachel fut réveillée par Madeleine, il était encore tôt, Louis dormait profondément. Elle se leva et s’occupa de la petite un bon moment.
Une heure était passée, Madeleine était bien réveillée et Louis, lui, dormait toujours, il avait même pris toute la place dans le lit depuis qu’elle s’était levée, cette image la fit sourire.
Finalement, Rachel écouta son estomac… Elle avait faim ! Elle décida de se préparer une omelette aux lardons et fines herbes.
Après avoir déposé Madeleine dans son parc, bien en vue de la cuisine, elle s’attela à rassembler les ingrédients. Elle savait qu’il y avait tout ce qu’il fallait, ils avaient fait des provisions hier soir, en prévision de ce weekend.
Alors qu’elle cuisinait en chantonnant, elle sursauta lorsqu’elle entendit la porte d’entrée claquer et une voix de femme dire,
— Ah Louis, ça sent bon dis-moi, tu cuisines dès le matin maintenant ?
Rachel se retourna et se trouva face à face avec une femme qui avait l’air tout aussi surprise qu’elle de la voir à cet endroit.
Un peu hésitante, Rachel souffla,
— Bonjour…
Surprise, la femme lui faisant face lui répondit,
— Bonjour ! Vous-êtes ?
— Une amie de Louis et vous ?
D’une façon abrupte, la femme lui répondit,
— Sa sœur ! Quand vous dites « amie » … Ça veut dire quoi ? Vous vous êtes rencontrés où ?
— Waouh, donc vous devez être Capucine…
Rachel hésita un peu à continuer, trouvant ses questions plutôt intrusives, mais indiqua, sur un ton un peu sec,
— Mais, je pense que vous pourrez vous-même poser la question à Louis concernant en quelle qualité « d’amie » je suis chez lui… Je vous trouve un peu inquisitrice ; je pense que Louis est assez grand que pour pouvoir inviter chez lui les gens qu’il choisit.
En la toisant du regard, Capucine lui rétorqua sèchement
— Inquisitrice, directement les grands mots ! Je tiens juste à ce que mon petit frère ne retombe pas dans les griffes d’une vénéneuse.
Sur la défensive, Rachel lui répondit, sur le même ton que précédemment,
— Ok… Bon, eh bien sachez que je ne suis pas Ambre, je ne pense pas avoir son caractère, loin de là ! Louis et moi en avons déjà parlé, je connais cette femme de vue et j’espère ne jamais lui ressembler. Cependant, j’aimerais aussi ne pas être comparée à elle à chaque fois que je croise l’un ou l’autre des amis de Louis… Cela commence à m’agacer.
Sceptique, Capucine lança,
— Vous êtes qui alors ? Désolée, mais comme j’ai ramassé Louis à la petite cuillère l’année passée, je n’ai pas envie que cela recommence.
Rachel soupira puis lui dit, sur un ton plus doux,
— Bon, si vous voulez tout savoir, je m’appelle Rachel, je suis infirmière dans le même hôpital que Louis, mes premières rencontres avec Louis se sont très mal passées, je ne pensais vraiment pas finir dans ses bras. Mais bon, les vacances en crête sont passées par là… Et depuis, nous avons tous les deux décidé de ne pas ébruiter notre relation, notamment pour éviter ce genre de situation.
Capucine pris la remarque et hocha la tête,
— Ok, d’accord, j’y suis peut-être allé un peu fort avec vous.
Rachel se dirigea vers Madeleine qui s’agitait, probablement à la suite du ton utilisé lors de la discussion avec Capucine. Elle la prit dans ses bras pour la calmer et lui expliquer que tout allait bien.
Capucine l’observa faire et ne put s’empêcher de commenter,
— Ah ça, oui, rien à voir avec Ambre ! Ok, j’arrête de vous comparer !
— Merci, j’apprécierais…
Rachel retourna vers son omelette qui était en train de refroidir,
— Désolée, mais j’ai faim, vous en voulez une partie ?
— Un petit bout, oui… Ça sentait si bon lorsque je suis entrée.
Capucine esquissa un sourire, s’assit à coté de Rachel, mangea une bouchée puis l’interpella,
— Je suis vraiment désolée de vous avoir traité de la sorte, si je pouvais, je recommencerais mon entrée… Je déboule à l’improviste, je découvre une nana dans la cuisine de mon frère et je me permets de juger. Je suis impardonnable !
— Oui, tu es impardonnable Capucine !
Les deux femmes levèrent le nez, Louis était là, vêtu d’une sortie de bain sur un short en coton, qui regardait sa sœur en hochant négativement la tête.
— T’en rate pas une, sœurette ! Seul point positif, Rachel sait maintenant de quel bois tu te chauffes et je crois que tu as pu constater qu’elle ne se laissait pas faire. Et quoi, y a plus d’omelette pour moi ?
Rachel éclata de rire.
— Waouh, quelle entrée Louis… Tu nous écoutes sortir nos griffes depuis quand ?
Il s’approcha pour poser un baiser sur son front et répondit,
— Depuis que l’odeur de l’omelette m’a réveillé. Je vais en concocter une deuxième … j’ai faim !
Capucine sembla quelque peu mal à l’aise, Rachel brisa la glace ;
— Bon, Capucine, faisons la paix, je crois que nous avons le même but, une certaine vision du bonheur de et avec Louis. D’accord ?
— Je crois que j’ai vraiment raté l’occasion de me taire… Au fait, je passais pour te rapporter quelques pyjamas pour la petite, je les ai laissés sur la table basse.
— Ah chouette ! Parce qu’elle grandit à vue d’œil !
Il s’attabla après avoir déposé son assiette sur la table et se pencha pour embrasser sa fille
— Quatre mois, ma chérie !
Madeleine lui répondit en gigotant dans les bras de Rachel.
Ils dégustèrent ensemble la nouvelle omelette, de fil en aiguille, l’ambiance devint agréable, Capucine et Rachel se firent même la bise avant le départ de la sœur de Louis.
Comme Louis accompagna Capucine jusqu’à la porte, cette dernière l’interpella ;
— Excuse-moi encore auprès de Rachel, j’ai bien foiré mon entrée avec elle. Et franchement, à la voir là avec ta fille et avec toi… Il n’y a pas à dire, il me semble bien qu’il y a quelque chose de fort entre vous. Ça fait combien de temps maintenant ?
— Juste un mois, et j’espère pour longtemps encore.
— Je l’espère, Louis, je l’espère !
Louis rejoignit Rachel dans la cuisine, elle papotait avec Madeleine qui décidément se manifestait de plus en plus en gigotant et en poussant des cris.
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