Chapitre 48. Le doute est semé

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Selon ses calculs, Rachel était à son troisième jour de « période féconde ». C’était donc encore le bon moment pour potentialiser leurs chances de conception. Mais, à la suite de la visite d’Ambre, Louis ne se sentit pas d’attaque.

Rachel le stimula doucement en le caressant alors qu’ils étaient tous les deux allongés dans le lit, mais, ne le sentant pas « avec elle », elle lui demanda,

— Qu’est-ce qui ne va pas Louis, t’as pas envie ce soir ?

Fermé et n’osant pas trop la regarder, il souffla,

— Non.

— Tu es fatigué ? Viens là près de moi, dans mes bras, que je te berce un peu avant que tu ne t’endormes.

Elle le prit dans ses bras, il posa sa tête sur sa poitrine et soupira. Tandis qu’elle lui caressa les cheveux d’une main et pianota sur son dos de l’autre elle le senti se détendre un peu. Elle s’étonna quand même de le voir si silencieux.

À un moment, le poil de sa barbe irritant quelque peu l’un de ses mamelons, elle tenta de lui faire tourner la tête. C’est là qu’elle s’aperçu qu’il avait des larmes plein les yeux.

— Mais qu’est-ce qu’il se passe Louis ? Tu pleures, qu’est-ce qui ne va pas ?

En se passant les doigts sur les yeux pour chasser les larmes qui naissaient, il lui répondit,

— Non, ce n’est rien.

— Arrête Louis, je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas ! C’est parce que tu n’es pas en forme aujourd’hui ?

— Oui, mais non…

Il soupira puis se tut.

— Oui mais non quoi Louis ? Ecoutes, depuis le début de notre relation nous misons sur le fait que nous nous disons clairement les choses… Et là, j’ai l’impression que ce n’est plus le cas.

— Je sais, mais je ne peux pas…

Il ferma les yeux et posa son front sur la poitrine de Rachel.

Soucieuse, Rachel lui demanda timidement,

— Tu ne veux pas d’enfant avec moi ?

Il se releva et lui répondit,

— Mais non Rachel, ce n’est pas ça du tout.

En la regardant dans les yeux, il lui dit,

— je veux des enfants de toi, avec toi, là n’est pas la question.

— Mais elle est où la question alors Louis ?

Elle le senti prendre une grande respiration, il lui passa une main dans le cou, ses doigts lui caressant la nuque.

— C’est Ambre, elle tente de me relancer.

Il la regarda, son regard à elle se perdit dans le vide, la main qu’elle avait posée sur la sienne avait cessé de le caresser. D’une voix qu’elle voulut neutre elle lui demanda,

— Ah, et ? Tu es tenté, c’est ça ?

— Mais non, c’est clairement fini avec elle

Elle soupira, fit une pause, puis reprit, sur le même ton, même si ce dernier se teintait doucement de tristesse …

— Si c’était clairement fini avec elle, cela ne devrait pas te poser de problème.

Elle le regarda dans les yeux et lui demanda,

— Tu l’as revue, tu as envie d’elle et je ne fais pas le poids, c’est ça ?

— Mais non, non, non, Rachel !

Il lui prit la tête entre ses mains et colla son front contre le sien,

— Ce n’est pas ça du tout, mon amour !

— C’est quoi alors Louis, crache le morceau s’il te plait, que ce sache ce qui ne va plus chez moi depuis le retour de cette femme dans ta vie ?

Elle deux larmes coulèrent sur ses joues, elle eut l’impression que son petit paradis s’écroulait, Ambre passe par là et il n’a même plus envie de la toucher… À quoi bon, elle ne soutiendrait jamais la comparaison.

La voyant pleurer, Louis se senti encore plus mal, il ne savait pas comment lui expliquer ce qu’il avait pu expliquer à Sophie sans la heurter encore plus, mais elle lui demandait d’être franc.

Elle s’était assise dans le lit, elle avait ramené ses jambes contre elle et serrait ses bras autour de ces dernières. Il s’assit face à elle, passant ses jambes autour d’elle pour pouvoir être proche et pouvoir l’enlacer et la serrer contre lui au besoin.

— Écoute-moi Rachel, je t’en prie, écoute-moi jusqu’au bout, je vais t’expliquer ce qu’il s’est passé aujourd’hui.

Il commença à relater la visite d’Ambre, Rachel eu plusieurs moments de reculs, Louis la ramena alors dans ses bras ou sécha une larme qui coula sur la joue de Rachel. Louis termina sur le constat de Sophie, concernant le fait qu’ambre n’avait qu’un seul but, briser le bonheur du couple.

— Voilà ce qui me tracassait Rachel et je me rends compte que je lui laisse encore trop de place, mais en même temps, je m’en méfie, surtout quand je vois tout ce qu’elle a pu mettre en place pour faire venir Madeleine au monde… Elle est machiavélique !

— Et donc, tu en as peur… Mais elle t’excite aussi.

Terrifié à l’idée qu’elle pense cela, il insista,

— Mais c’est parce qu’elle sait où et comment me toucher, Rachel !

Après un moment de silence, Rachel prit à nouveau la parole et lui avoua tristement,

— Oui, je sais, rationnellement je le sais, mais là, face à toi, en comparaison avec elle, moi je me sens en danger, je sais que je ne suis pas elle, je n’aurais jamais son niveau pour toi.

Il tenta de la rassurer,

— Mais arrête, ce n’est pas elle que je compte épouser, ni avec elle que je veux faire des enfants.

Elle continua à détailler ce qu’elle ressentait face à cette situation et ce que cela faisait remonter comme crainte en elle …

— Mais c’est avec elle que tu as envie de coucher… Comme pour mon ex, je ne suis bonne qu’à la reproduction, c’est ça ? Je vais finir par croire que je ne suis effectivement bonne qu’à ça.

Elle tenta de se dégager de ses bras.

— Non Rachel, avec toi ce n’est pas simplement coucher, avec toi je fais l’amour, c’est nettement mieux.

Vivement, elle lui répondit,

— Tellement mieux que tu n’as rien su faire tant tu pensais à Ambre là tantôt, c’est ça ? C’est bon, j’ai compris, j’y ai cru… Je suis vraiment conne parfois.

Elle se délivra de ses bras, pris son oreiller et une couverture dans l’armoire, Louis la rattrapa et tenta de la prendre dans ses bras, Rachel le repoussa et lui déclara,

— Je vais dormir dans le salon, j’ai besoin de réfléchir, seule.

Louis la laissa partir et s’installer, il pouvait comprendre sa réaction, dans la mesure où lui-même était dévoré par la culpabilité de ce corps qui l’avait trahi face à Ambre.

Tous les deux eurent beaucoup de mal à s’endormir, Rachel se retint par deux fois de retourner auprès de Louis, lui, de son côté se leva plusieurs fois pour aller dans la cuisine, voyant bien, à chaque fois, que Rachel s’appliquait à faire semblant de dormir.

Rachel se leva tôt afin de se préparer pour le travail, de toute façon, elle n’arrivait pas à dormir, elle déjeuna sans appétit. Louis qui avait entendu qu’elle était levée la rejoignit dans la cuisine.

— Bonjour Rachel.

Il posa une main sur son épaule et un baiser sur son front. Elle le laissa faire et caressa même sa main du bout des doigts.

— Bonjour Louis.

Il s’assit face à elle avec un café, aucun des deux ne sembla savoir comment entamer la discussion. Rachel tenta,

— Tu aurais pu rester dormir Louis, tu as congé aujourd’hui.

Il secoua tristement la tête et lui confia,

— Je voulais te voir avant que tu ne partes travailler Rachel, je voulais savoir comment tu vas, comment tu te sens ce matin. Je pense que tu n’as pas dormi plus que moi cette nuit, je me trompe ?

Triste elle aussi, elle confirma,

— Non, je n’ai effectivement pas vraiment fermé l’œil de la nuit et toi non plus au nombre de fois où tu t’es rendu dans la cuisine.

— Est-ce que la nuit t’a porté conseil ?

— Pas vraiment, je crois que j’ai encore du mal à digérer certaines choses, une partie de moi te fait confiance, de manière même absolue, mais une autre partie, qui vient de moi, je le sais, a trop peur de la comparaison. C’est à moi-même que je dois faire confiance.

— Rachel, je t’aime.

Il se leva et l’invita à se lever aussi, il l’enlaça alors, en la serrant très fort, puis en relâchant un peu la pression. Ils restèrent enlacés un bon moment, Rachel l’enlaça tout autant que lui. Il chercha à l’embrasser, mais elle ne répondit pas… Des larmes coulaient sur ses joues.

— Je suis désolée, je ne suis plus bonne à rien.

— Mais non, arrête de te dévaloriser, je t’aime pour ce que tu es Rachel, pas en comparaison à d’autres.

— Je sais, rationnellement je le sais, mais c’est moi-même que je dois convaincre.

Elle resta accrochée à lui, bercée par sa respiration, puis déclara,

— Il va falloir que j’aille travailler.

— Oui, j’espère que ta journée sera bonne, je t’attendrais ici, avec tout mon amour.

À cette réponse Rachel sourit et posa un baiser sur les lèvres de Louis puis pris ses affaires et quitta l’appartement.

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