Le printemps pointait le bout de son nez en ce début avril, Madeleine marchait, elle allait avoir un an dans deux semaines et était pleine de vigueur, faisant courir ses parents après elle dans l’appartement lorsqu’elle ne voulait pas faire sa sieste par exemple.

— Mais que cette petite est épuisante… T’es sûr que tu veux en faire un autre, Louis ?

— Ça fait réfléchir, effectivement, je préférais quand elle ne marchait pas encore.

— Et puis zut, elle n’a qu’à courir dans l’appartement, j’ai enlevé ce qui trainait par terre et les prises électriques sont protégées, viens, nous allons discuter des détails du mariage.

— Oui ! Faisons cela, le temps passe et nous n’avons pas encore décidé de tout.

En effet, ils avaient bien réservé la salle, fixé la date au 15 septembre, mais rien encore pour le repas, les plans de table, les détails de la cérémonie, cérémonie qu’ils voulaient simple.

La famille, des deux côtés, voulait s’en mêler, cela devenait pénible parfois pour le couple.

Finalement ils décidèrent de laisser chaque partie s’occuper de quelque chose, le choix du repas par exemple fut laissé à la famille de Rachel. Résultat, le couple fut attendu les trois prochains weekends chez les trois restaurateurs sélectionnés, pour goûter et ensuite choisir celui qui recevrait l’honneur d’être le traiteur du mariage.

Le coté de Louis avait reçu le choix des robes des suivantes, Rachel fut donc conviée à des séances de choix d’abord dans des catalogues, puis dans certaines boutiques avec les filles de Capucine en demoiselles d’honneur accompagnées par les fils de Sophie, Capucine elle-même, Déborah et d’autres cousines.

Comme les robes des demoiselles et dames d’honneurs devaient avoir un lien avec sa propre robe, elle dut fixer son choix assez rapidement. Ce dernier se porta sur un modèle empire avec un joli décolleté carré qui avait retenu toute son attention, elle hésitait encore pour la couleur.

Le blanc ne lui allait pas au teint, elle oscillait entre un rose pâle ou un vert pâle, mais ses dames et demoiselles d’honneurs voulaient toutes avoir leur mot à dire. C’était épuisant.

De retour de l’une de ces séances Rachel s’écroula à coté de Louis qui était assis dans la salle à manger, devant les deux menus qui avaient eu grâce à leurs yeux lors des tests.

— Enfin de retour ! Cela s’est bien passé mon amour ?

— Épuisant ! Et en plus elles n’ont pas arrêté de discuter, je suis lessivée !

— Tu n’es pas en forme pour causer du gratin dauphinois ou des mignonettes de porc alors ?

— Oh non, pas maintenant mon amour ! Je vais aller m’allonger, je crois que je ne ferais pas long feu ce soir.

Elle se leva péniblement, lui donna un baiser dans le cou tout en l’enlaçant puis prit la direction de la chambre à coucher.

Moins d’une demi-heure après Louis l’y rejoignit. Il la découvrit somnolente, couchée en travers du lit, elle avait revêtu un déshabillé bordeaux qu’il appréciait, satiné et cintré, qui mettait ses formes en valeur.

Elle se retourna, à demi endormie, dans un soupir, elle se gratta les seins et s’assoupi à nouveau, louis la regarda, la détailla, il se rappela cette poitrine sur laquelle il avait flashé en Crête, il la retrouvait, là, rien que pour lui. Il se plaça à quatre pattes au-dessus d’elle, histoire de pouvoir la parcourir de baisers et de caresses. Elle murmura,

— Mmh, je dors, Louis…

— Oui, je sais, au moins tu ne bouges pas et j’ai tout le temps de te détailler.

Elle pouffa,

— Opportuniste va !

— Je serais bête de ne pas en profiter, non ?

En baillant, elle lui répondit,

— C’est vrai, tu serais bête de ne pas en profiter…

— Dis, tu n’aurais pas pris un bonnet ?

Interpellée par sa remarque, elle se réveilla complètement et demanda,

— Quoi ?

— Un bonnet de soutien-gorge, j’ai l’impression que t’as augmenté de volume côté nichon.

Décontenancée, elle lui lança,

— Dis tout de suite que j’ai grossi, c’est charmant !

— Non juste des seins… T’es enceinte ?

Il fut tout sourire, elle beaucoup plus sceptique quant à la question.

— Quoi, parce que je prends du bonnet ?

— Oui, et que tes seins te gratouillent… J’ai remarqué ça ces derniers temps.

— C’est vrai que je suis serrée dans mon soutien-gorge…

— Tes dernières règles, c’était quand ?

— Oh mais dis, là, de mémoire, je ne sais plus… Va chercher mon sac, je dois voir ça avec mon agenda.

Louis fila chercher le sac de Rachel et revenu illico. Rachel réceptionna son sac et chercha son agenda en lui disant,

— On dirait un gamin le matin de noël devant un gros cadeau… T’as un sourire jusque derrière les oreilles ! Si ça se fait, c’est une fausse alerte, c’est juste les bons petits plats qu’on ingurgite tous les weekends depuis trois semaines.

— Regarde…

Allongée à plat ventre sur le lit, Rachel fronça les sourcils à mesure qu’elle tourna les pages

— De fait, je suis en retard d’au moins trois semaines, mais tu sais, je n’ai jamais eu des cycles bien régulier…

Elle regarda Louis dont le sourire dévorait le visage, elle sentait bien qu’elle souriait autant que lui.

— Eh bien, il ne manque plus qu’un test de grossesse pour confirmer nos espoirs et si le test se révèle positif, je prends rendez-vous chez le gynéco ! Il n’y a donc plus qu’à acheter un test pour pipi du matin.

— J’en ai déjà prévu un… Il est dans la salle de bain, dans le tiroir, à côté de mes produits de rasage.

Étonnée elle lui répondit,

— Ah oui, t’avais prévu le coup toi !

Rachel le regarda amoureusement, elle trouvait attendrissant le fait qu’il ait déjà acheté ce test. Ill lui confia,

— Oui, dès que tu as arrêté la pilule, j’en ai acheté un, au cas où… Et tu vois, ça tombe à pic !

— Effectivement, nous serons fixés dès demain matin alors, enfin si le test n’est pas périmé.

Fatigué lui aussi, mais pressé d’arriver à demain, Louis se déshabilla et rejoignit Rachel dans le lit, ils se pelotonnèrent l’un contre l’autre, tout en se laissant glisser dans les bras de Morphée.