Une fois de retour dans l’appartement de Louis, Rachel lui raconta la réaction de certains de ses collègues et la curiosité d’Edith.

— Il faudra faire attention, elle connait beaucoup de monde dans l’hôpital et elle est prête à tout pour obtenir l’exclusivité d’un potin !

Avec un grand sourire, il lui proposa,

— Et si on officialisait notre couple, cela fait presque quatre mois que nous sommes ensemble.

Elle se rapprocha de lui et murmura,

— Oui nous sommes un couple, mais attendons peut-être six mois pour officialiser, non ?

Louis fit la moue, Rachel ferma les yeux et continua

— Attendons nos six mois et mon aménagement officiel chez toi ?

Louis la regarda, en restant bouche bée, un sourire se dessina sur son visage.

— D’accord, je suis d’accord d’attendre nos six mois… Et ton aménagement ici… Tu as déjà pris des dispositions ?

— Oui, j’ai trois mois de préavis, j’ai remis le courrier ad-hoc début de ce mois à mon propriétaire, je voulais te faire la surprise de l’officialisation pour nos six mois, mais voilà, le secret est éventé… Mais je suis contente que tu le saches plus tôt.

Il la prit dans ses bras, elle s’y réfugia. Louis fit un rapide calcul mental et conclut,

— Donc, le premier janvier, tu seras officiellement domiciliée ici, avec moi, on commencera l’année en fanfare.

— Oui, et j’aurais même droit à un jour de congé pour le déménagement… Il ne te reste pas des congés ou des récupérations à placer ?

— Je vais voir cela, je te tiens au courant, t’as déjà prévu un jour en particulier ?

— Non, il faudrait qu’on en discute

— A propos de discuter, j’ai eu des nouvelles d’Éric.

Rachel le sentit se raidir un peu, mais pas de la façon dont elle préférait, là, il était tendu de stress. Elle prit ses mains dans les siennes et s’enquit,

— Et ? Il a trouvé quelque chose ? Dis-moi, Louis, je sens bien que tu es tracassé, tu es devenu tout tendu. Je commence à te connaitre tu sais.

— Eh bien, il a retrouvé sa trace ! Elle est à Marseille. Elle n’a pas voulu répondre à ses appels ni à ses lettres mais il tient de source sure qu’elle habite bien là-bas.

— De source sure ?

— Oui, il a engagé un détective privé… Les voies administratives et officielles faisant la sourde oreille ou le baladant de formulaire en formulaire, il est passé au cran supérieur.

Étonnée par l’initiative d’Éric, elle interrogea Louis,

— Tu le savais ?

— Non, mais il me l’a expliqué quand j’ai mangé avec lui à la cafeteria ce midi.

— Et qu’est-ce que tu comptes faire maintenant que tu sais où elle habite ?

Il lui serra les mains et pris une grande inspiration,

— Je crois que la seule chose à faire est que j’aille lui rendre une petite visite de courtoisie… « Merci pour le bébé, mais j’aimerais savoir qui vous a passé commande », ce genre de chose quoi.

Rachel s’inquiéta,

— Seul ?

— Sauf si tu le désires et si tu as la possibilité matérielle avec tes horaires, de m’accompagner.

Il la regarda plein d’espoir,

— Quand ?

Elle fronça les sourcils, réfléchissant à comment demander à pouvoir récupérer ses heures supplémentaires dans ce but-là.

— Pas ce mois-ci, je n’ai aucune possibilité, le mois prochain, en décembre ? Début décembre ? Si tu as des possibilités, je me calquerais sur toi, j’ai cinq jours à caser avant la fin de l’année.

— D’accord, je pourrais avoir une réponse fin de semaine. Marseille en décembre, ce pourrait être sympa...

Il la prit dans ses bras puis pris d’un doute, il regarda sa montre et sursauta,

— Mince, nous allons être en retard chez la gardienne de Madeleine, vite, filons la chercher.