Chapitre 42. Les déductions de Louis
Ils décidèrent de pique-niquer dans le parc du Pharo où Louis avait fait sa demande, ils s’installèrent sur un banc faisant face au port et déballèrent leurs victuailles, Madeleine mangea un petit pot froid, ce qui ne lui posa aucun problème au vu de la vitesse à laquelle elle en englouti le contenu.
Louis tartina des morceaux de baguettes avec une salade de fruits de mer qu’ils avaient acheté, il lui proposa d’en goûter un morceau,
— Tiens, mords, j’ai goûté, elle est bonne la salade
— Merci, mmmh, effectivement !
Ils mangèrent rapidement, avant de se décider à discuter des informations reçues, Rachel prit Madeleine dans ses bras pour jouer un peu avec elle.
Tout d’un coup, Louis lança, sur un ton très sec,
— Je suis sûr qu’il s’agit d’Ambre !
Madeleine fut saisie par son intervention, Rachel la réconforta tout en posant la main sur l’un des genoux de Louis qui posa un baiser sur le front de Madeleine,
— Je suis désolé ma puce, je ne voulais pas te saisir !
Puis, regardant Rachel il rajouta,
— je suis sûr que c’est elle !
— Tu te bases sur quoi pour l’affirmer ?
Rachel le questionna, tout en n’étant pas vraiment sûre de vouloir entendre ce qu’il allait dire, elle lui posa « la » question ;
— Tu l’as revue après votre rupture ? Et… Tu as couché avec elle ?
Il regarda le sol avant d’oser la regarder en face et avouer,
— Oui, j’ai été con.
Rachel eu un peu de mal à interpréter son regard, cherchait-il à s’excuser d’avoir couché avec son ex ? Se sentait-il coupable ? Cherchait-il à s’excuser face à elle, alors qu’ils ne se connaissaient pas à l’époque ? Elle tenta de le rassurer.
— Tu ne pouvais pas te douter de ses projets, Louis… C’était peut-être une tentative de rabibochage, non ?
Il secoua la tête en soupirant puis avoua,
— Et moi qui pensais me protéger en portant un préservatif… Mais t’imagine ? Je comprends mieux pourquoi elle me disait à chaque fois qu’elle me le retirait, qu’elle s’occuperait de tout cela après… Ça, pour s’en occuper, elle l’a fait !
— Et quoi, tu as l’impression qu’elle n’a fait que t’utiliser ?
— Oui, en me remémorant les choses, elle n’a effectivement eu de relations avec moi qu’à certains moments des quelques mois où nous nous sommes revus… Alors que nous nous croisions en dehors de ces périodes, je comprends vraiment mieux pourquoi maintenant.
Il prit sa tête dans les mains et resta silencieux. Rachel réfléchit alors tout haut, s’adressant tant à Madeleine qu’à Louis,
— Tu étais donc une surprise, Madeleine, je ne sais pas ce qu’Ambre avait derrière la tête quand elle a demandé à ta mère biologique de te concevoir, mais je ne pense pas qu’elle visait le bonheur que nous vivons actuellement, non ? T’en dis quoi, toi, Maddy ?
Louis la regarda parler à Madeleine et il fut pris d’une envie de les enlacer toutes les deux, ce qu’il fit, en les serrant fort. Tant Rachel que Madeleine protestèrent, chacune à leur façon.
— Ok les filles, je vous lâche ! Je suis d’accord avec ton analyse, Rachel, je pense qu’elle comptait me mettre dans le pétrin avec un enfant sur les bras, me faire un enfant dans le dos… Je ne sais pas ce qu’elle voulait prouver de cette façon ?
— C’est aussi te mettre dans une situation « hors la loi », ce type de gestation pour autrui, ce n’est pas légal en Belgique… Heureusement qu’il n’y a pas eu de plainte à ton encontre.
— Oui, c’est vrai ça aussi !
Rachel hésita, puis lui demanda,
— Tu l’as recroisée entre temps ?
— Qui ?
— Ambre…
— Euh… Oui, dans les couloirs, mais sans m’arrêter pour discuter
— Elle ne t’a jamais posé de question par rapport à ta fille, ta situation amoureuse ?
— Autant que je m’en souvienne, non, pourquoi ?
— Mais… Si elle s’est escrimée à trouver une mère porteuse, à faire un trafic de sperme, tu ne vas pas me dire qu’elle ne va pas se renseigner quant au résultat que cela aura dans ta vie, non ?
— Effectivement, vu comme ça, elle devrait être à l’affut de mes soucis… Ce n’est pas con ce que tu dis.
Elle prit un petit air outrer pour lui répondre,
— Merci…
— Rhoo, mais tu comprends…
Il lui prit la tête pour poser un baiser sur ses cheveux alors qu’elle levait les yeux au ciel.
— Maintenant que les pièces du puzzle se mettent en place, je me demande vraiment ce qu’elle attendait de cette « surprise », j’imagine bien qu’elle ne me voulait pas que du bien.
— J’imagine aussi…
Elle soupira puis se tourna vers lui,
— On ne mangerait pas le dessert ? Tentons de profiter de nos derniers moments à Marseille, ne parlons plus d’elle.
Il fouilla son sac et en sorti le dessert,
— Oui, je sors les fondants au chocolat. Tu as raison, je n’ai pas envie qu’elle nous gâche ce moment.
Madeleine se frotta les yeux en baillant, elle était en bonne voie pour débuter sa sieste. Après l’avoir remise dans sa poussette, Rachel interpella son fiancé,
— Louis, quoi qu’Ambre ai fait, le résultat est là, et elle ne peut nous l’enlever, ta fille est magnifique et… Quelque part, c’est grâce à sa présence que nous avons fait connaissance.
Elle le prit dans ses bras,
— Je n’irais pas jusqu’à la remercier, mais quels qu’aient été ses plans, je ne pense pas qu’elle ait prévu que cela se passe comme cela.
Il acquiesça,
— Oui, finalement, ce qui en ressort est plus que positif
Ils restèrent côte à côte, mangeant les petits gâteaux et regardant Madeleine s’enfoncer dans le sommeil, bercée par le mouvement que donnait Louis à la poussette.
La vieille dame tenu parole, ils trouvèrent ses coordonnées et celles d’Églantine sous enveloppe à leur attention. Deux adresses mails et deux adresses postales, pas de numéro de téléphone.
Il était à présent temps de rentrer en Belgique, retrouver leur vie et annoncer leur projet à leurs familles et amis.
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