Désobéissance
Il était dans cette pièce depuis quelques jours déjà. Il sentait des présences dans la pièce, mais ne pouvait les distinguer clairement car l’obscurité était totale. Il allait mieux de jour en jour et paraissait avoir récupéré depuis la dernière fois.
Le lendemain, il était calme et détendu. C’est à ce moment qu’un homme habillé de noir vint le chercher. Il l’emmena dans un endroit où un grand nombre de personnes l’attendaient. De pied ferme.
La peur le gagna rapidement, il avait immédiatement compris qu’il allait revivre ce cauchemar bien réel qu’il redoutait tant depuis ses récentes expériences.
Les hommes étaient prêts. Ils allaient signer son arrêt de mort. Ils commencèrent à le frapper, à lui donner des coups de pied. Parfois, l’homme en noir, qui paraissait être le chef, faisait signe aux hommes d’arrêter.
Grâce à ces pauses de quelques secondes, il pouvait se reposer.
Après un temps qui lui parut interminable, le chef l’amena dans une pièce. Il y resta plus longtemps. Il était exténué, prêt à perdre connaissance.
On revint le chercher. Les hommes étaient là, toujours les mêmes, bien décidés à achever leur travail. Il se fit de nouveau frapper et balancer dans tous les sens. Il sentait qu’il allait mourir. Heureusement, le chef mit un terme définitif à ce massacre.
Il arrêta ses hommes et leur fit signe de le ramener. On le reconduisit dans la pièce obscure. Un des hommes ferma la porte. Il était toujours prisonnier. Il ne voulait plus obéir à l’homme en noir !
Il s’allongea sur le sol de la pièce. Il avait mal, son corps réclamait des soins. Mais personne ne lui en donnerait. En tout cas, pas ici. Il fallait qu’il s’échappe.
Mais il était trop faible.
Ses souvenirs en profitèrent pour revenir.
Les ordres de l’homme en noir. Les coups de fouet claquant dans le vent. Un des hommes qui criait d’aller plus vite.
Mais lui et ses compagnons étaient épuisés. Ils avaient travaillé plusieurs jours et plusieurs nuits. Les hommes ne leur accordaient que très peu de pauses. Le temps qu’ils puissent manger et boire.
Puis ils continuaient à travailler pour eux, avec ses compagnons.
Il sursauta et se leva. Il entendait des pas dans la pièce. L’homme en noir ouvrit la porte. Il le traîna dehors, dans la neige. Il se releva et fixa l’homme.
- Va-t-en, tu es libre ! Nous n’obtiendrons plus rien de toi.
L’homme en noir sortit dans le froid, suivi par ses acolytes.
Lui, il regardait, en réfléchissant aux paroles de l’homme. Il était libre, il pouvait partir. Il s’élança dans la poudreuse en courant, s’éloignant enfin de sa prison !
L’homme en noir le regardait partir. Ses acolytes se hissèrent sur les traineaux et l’attendirent pour partir. Les chiens aboyaient.
L’homme en noir monta sur le traineau de tête et fit claquer le fouet dans le vent glacial. Les chiens partirent à fond-de-train. Ses acolytes l’imitèrent et bientôt, la troupe repartit.
Au loin, l’homme en noir apercevait le chien de traineau qui s’enfuyait, la truffe au vent, heureux et libre.
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