Vendredi
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L’ourse prend le métier de cuisinier de mon frèrecomme prétexte pour le faire sortir de l’eau, puisque c’est lui qui se voit chargé du barbecue sauvage.
Tous les deux, accompagnés des oursons, sont venus tôt pour réserver un emplacement ombragé et, je suis bien forcé de l’avouer, splendide avec sa vue sur l’océan. Ils n’ont pas chômé en nous attendant. Ils ont accrochée une bâche aux branches pour éviter de tout remballer à la hâte si un grain venait à nous surprendre.
De grosses pierres délimitent le foyer déjà garni de brindilles sèches récupérées aux alentours et quelques feuilles de papier essuie-tout gracieusement huilées, accompagnées de morceaux de vieux journaux attendent au milieu, l’étincelle qui leur permettra de s’embraser.
John recouvre presque la totalité de charbon et craque une allumette tandis que Sybille ouvre une boîte hermétique dans laquelle reposent des brochettes de poulet.
— Retourne-les pour les enrober de marinade, exige l’ourse en m’adressant un regard de défi.
Tous sont occupés à discuter ou à déposer les plats sur la table alors que je me demande comment l'envoyer se faire voir en restant poli. Je réponds d’un ton sec :
— Non. Fais-le toi-même.
Je pourrai faire n’importe quel effort pour Carly. Mais pas pour le fauve qui va bientôt laisser filtrer sa colère par les narines. Je suis habitué à donner les ordres, et je n’accepterai plus ses airs supérieurs. Je serre les poings sans la quitter des yeux, mâchoire serrée.
Ma belle, témoin de ma rébellion intervient et me désigne la plage du menton :
— Laisse, je vais le faire.
John alors quitte son feu pour nous rejoindre et passe un bras protecteur sur mes épaules avant de m’envoyer dans la même direction. Sans laisser à sa gonzesse le temps de m’envoyer une réponse cinglante, il s’empare de la viande et tente d’apaiser les tensions :
— Je m’en charge. Carly, emmène-le se rafraichir, on vous appellera quand ça sera prêt.
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