La boîte noire

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La robe noire termina d’épouser le contour de ses formes de jouvencelle. Une dernière touche de noir à lèvres lui donnait un air bien moins innocent que dans son quotidien d’étudiante sage et appliquée. Lors de ses 21 ans, Solène est devenue une créature de la nuit. Contrairement à beaucoup de filles de son âge, elle avait compris que dépasser certaines barrières morales pouvait lui rapporter de quoi arrondir ses fins de mois. En tout cas au début. Quelques mois plus tard, son compte en banque caché aux yeux de ses parents jouissait d’un nombre de zéros bien plus séduisant.

Elle s’était investie dans le rôle d’une escorte-girl coquine pour hommes en manque d’affection, ou de sexe. Les premières fois, elle était sortie avec des jeunes d’à peine 30 ans, ou quelques quarantenaires travaillant trop pour avoir une vie de famille. Cela gagnait plutôt bien à son goût, mais elle était loin d’imaginer que ce n’était là que le McDonald’s des rendez-vous discrets et coquins. Une rencontre avait en effet tout changé.

Tout a commencé par un simple message privé dans sa boîte mail. Il s’appelait Étienne. Il l’avait contacté sans prendre de pincettes ni la peine d’en dire trop, lui proposant tout simplement une heure, une adresse et bien plus rare : un versement sur son compte PayPal d’un montant de 5000€. Déjà réglé, une minute après qu’elle ait ouvert le mail en question. Solène avait cru tomber sur un taré, ou un type désespéré.

Malgré son scepticisme, elle s’était habillée pour l’occasion et avait décidé d’espionner discrètement le point de rendez-vous. Une grande limousine attendait à l’heure exacte au point de rendez-vous, un restaurant plutôt chic qu’elle regretta un instant ne pas visiter. Solène s’approcha du véhicule, puis la porte arrière s’ouvrit automatiquement. Le véhicule était vide. Sans vraiment prendre le temps de réfléchir, elle s’assit sur les sièges en cuir, avant que la porte ne se ferme sur elle, l’emprisonnant dans une atmosphère à la fois obscure et classe. Les vitres fumées ne lui laissaient qu’à peine distinguer le lieu de son arrivée.

Quelques dizaines de minutes plus tard, ce fut le chauffeur qui s’adressa à elle par un petit interphone, lui intimant l’ordre de se bander les yeux et d’attendre son arrivée. Quelque peu intimidée, Solène s’exécuta, puis entendit la portière côté passager s’ouvrir. Une main masculine la guida en dehors du véhicule par le bras et elle fut accompagnée sans empressement dans un lieu sentant le propre. Sans doute un hôtel. Elle le déduit en montant dans un ascenseur, puis au bruit d’une carte magnétique dans une porte.

Le chauffeur la fit entrer et marquer quelques pas, avant de se retirer, refermant la porte derrière l’étudiante un peu perdue, cachant de plus en plus difficilement sa nervosité. Quelqu’un approcha d’elle, sembla la regarder sous toutes ses coutures, avant de lui rendre la vue.

Face à elle se tenait un homme faisant son âge, richement vêtu, charmant malgré un corps bedonnant. Il avait une voix grave, qui lui donnait une présence particulière. Il était riche. Très riche. Sa suite était au-delà du luxueux. Étrangement, cela rassura Solène, qui s’autorisa le fixer un temps dans les yeux, sans parvenir à cerner le personnage.

Il l’invita à s’asseoir dans un canapé de cuir raffiné, tandis qu’il lui servait un verre d’alcool. Solène reconnut à peine le nom du breuvage tant la finesse et sûrement le prix de la bouteille ne pouvaient lui être qu’inconnus.

Ils avaient discuté une heure, peut-être moins. Étienne était un business man discret, mais surtout un ponte du monde de la nuit. Il avait ses entrées partout. Il semblait connaître tout le gratin du monde. Et Solène n’avait aucune peine à le croire.

Elle s’était imaginée un instant devoir se mettre à quatre pattes devant lui pour lui offrir une fellation, malgré son manque d’attirance pour ce physique et l’âge de son étrange client. Ou bien devoir s’adonner à des vices peu avouables pour satisfaire quelques lubies d’homme riche en manque de sensations fortes. Mais il n’en fut rien. Jamais il ne la toucha.

  • « Je t’ai fait venir pour te rencontrer. Tu as exactement le profil, le physique et l’esprit que je recherche pour une soirée, disons, spéciale. Un très bon ami à moi me l’a commandé. Et il est prêt à t’offrir une somme très importante pour être son invitée d’honneur. »
  • « Que devrais-je faire ; ou lui faire ? » questionna Solène, plus à l’aise avec un peu d’alcool dans le sang.
  • « Je ne peux rien te dire, si ce n’est qu’il ne sera pas seul. La seule condition requise pour accepter ce travail, c’est de n’en avoir aucune. ».
  • « Ce sera…dangereux, pour moi ? » s’inquiéta la jeune fille.

Étienne s’enfonça dans son fauteuil, riant comme le ferait un bon père de famille.

  • « Je te rassure, tu ne seras pas dans un coupe-gorge. Ni avec des criminels. Tu n’as pas à te faire de soucis pour ta sécurité. Les personnes qui seront à cette soirée sont très discrètes, elles n’ont guère envie d’attirer l’attention. ».
  • « Alors, c’est quoi le loup ? » répondit-elle, espiègle.

Il ria de plus bel, plus fort.

  • « Je savais que je ne m’étais pas trompé sur ton profil. Le loup, puisque tu le cherches, c’est que tu ne devras être, disons…ouverte à tout. Rien qui ne menace ta vie ou ta santé, je te rassure. Tu repartiras je l’espère heureuse de t’être bien amusée. Et surtout : bien plus riche que tu ne l’es sans doute aujourd’hui. ».
  • « C’est combien, pour cette soirée ? ».
  • « 50 000€ ».

La mâchoire de Solène s’ouvrit en grand. Elle crut d’abord avoir mal compris. Étienne poursuivit.

  • « Oui, 50 000€. Plus ce que je t’ai donné. En échange, bien sûr, de ta présence à la date et l’heure convenue. Avec l’esprit ouvert…et la bouche bien fermée. ».
  • « Votre client n’aime pas les bavardes, c’est ça ? ».

Il acquiesça.

  • « Tout ce que tu verras ou vivras là-bas devra rester secret. Si tu venais à devenir indiscrète, tu aurais des problèmes. De gros problèmes. Crois-moi. Garde-toi d’en parler à quiconque, même à tes copines. Il achète ton silence. Grassement. ».

Solène baissa la tête et se contenta de répondre par l’affirmative. Le reste de la conversation se borna à lui faire apprendre par coeur le lieu et l’heure du rendez-vous. Elle n’avait le droit à aucune note écrite. Tout devait être dans sa tête. Il lui fit d’ailleurs promettre.

Le chauffeur la raccompagna chez elle, les yeux de nouveau bandés. Elle tourna vaguement dans son lit avant de sombrer dans un sommeil profond, vérifiant avant de s’éteindre que les 5000€ n’avaient pas disparu de son compte bancaire.

***

C’était le grand soir. Elle avait investi dans une tenue de goût largement plus haut de gamme que ce qu’elle pouvait s’offrir d’habitude. Sa lingerie était parfaite et elle s’était assurée que son épilation intégrale ne souffrait d’aucun loupé. Une journée complète de soins dans un institut fut nécessaire pour qu’elle soit telle une mariée de l’ombre, offerte à l’obscurité du secret.

Elle avait décidé de prendre de l’avance pour ne pas risquer d’être en retard. Sans grande surprise, ce fut une limousine qui vint la chercher, à la minute près. Elle finirait sans doute par s’habituer à être privée de tout point de repère, se dit-elle. Une simple étudiante embarquée dans un vrai film d’espionnage…

La saisie de son bras par le chauffeur fut plus vigoureuse et le pas vers sa destination plus vif que l’autre jour. Solène éprouva un instant l’envie de fuir. Qu’allait-il se passer ? Son coeur commença à battre la chamade. Elle se retint de dévoiler la moindre faiblesse.

Elle marcha cinq minutes dans une allée pavée, une odeur de nature presque sauvage parvenant à ses narines. Elle se trouvait dans les quartiers chics, ou bien à l’extérieur de la ville. Peu importe.

De lourdes portes claquèrent derrière elle : elle ne pouvait plus reculer à présent.

Une main cette fois-ci féminine la guida avec plus de douceur. Aucun mot ne sortit de la bouche de cette personne. Les pieds de Solène touchèrent une moquette confortable. Et bientôt, le froid de la pierre. Des marches, menant dans une cave ou un souterrain. L’odeur de renfermé lui piqua les narines. Elle avait peur.

Une grande salle. Imposante. Un écho de chuchotements. La jeune femme n’avait aucune idée du nombre de personnes qui avaient d’un coup baissé le volume sonore à son arrivée. On l’avança, encore et encore, jusqu’à un promontoire précédé de deux marches. On lui demanda de s’arrêter.

Elle étira son dos pour se présenter sous son meilleur jour. Autant pour espérer séduire l’assistance que de se donner du courage. Ne montrer aucune faiblesse.

Une longue minute passa. Elle sentit sur l’ensemble de son corps les regards se poser, presque la toucher. Une sensation étrange d’excitation et de dégoût assécha sa bouche. Elle ne voyait toujours rien.

Une exclamation brisa le silence consensuel des lieux. Une voix masculine d’un homme sans doute âgé. Visiblement habitué à la prise de parole en public.

  • « Étienne avait raison, elle est parfaite. Elle lui ressemble trait pour trait. C’est incroyable. ».
  • « Quel âge as-tu, jeune fille ? ».
  • « 21 ans. » répondit-elle, sans trop savoir quel ton adopter.

Un silence lourd s’installa. Sans savoir pourquoi, elle sentit les sourires transformer les visages. Encore plus quand la présence féminine s’approcha dans son dos, glissant à son oreille une simple consigne.

  • « Laisse-toi faire. ». La voix était presque….compatissante.

La fermeture éclair de sa robe se baissa lentement, dévoilant ses épaules, puis son corps tout entier. Elle espéra avec une certaine appréhension que sa lingerie ferait impression. Et la puissance des regards sur elle fut renforcée par des sourires lubriques qui la perturbèrent quelque peu. Solène ne voyait rien, mais ses sens en alerte ne la trompaient pas.

  • « Comment t’appelles-tu ? » demanda un autre homme.
  • « Solène. ».
  • « Cette nuit, tu t’appelleras Léa. » asséna t-il comme un ordre.
  • « …je m’appelle Léa. » répondit-elle, se prêtant au jeu sans chercher à contester les règles.

Elle sentit une sorte de satisfaction flotter dans l’air. La femme derrière elle dégrafa le soutien-gorge de Solène et fit chuter au sol sa petite culotte. Elle était à présent nue.

A sa grande surprise, elle ne le resta pas longtemps. L’inconnue pressa contre ses seins un nouveau soutien-gorge, semble-t-il un peu petit pour elle. Et lui levant la jambe, elle la força à enfiler ensuite une petite culotte étrangement commune au toucher, là encore très étroite, cachant sans doute à peine son sexe.

Solène était perdue et ne comprenait rien. Elle ne bougeait pas plus que nécessaire, comme une poupée de chair. La femme qui l’avait habillée recula, lui intimant une dernière consigne qui acheva de la mettre mal à l’aise.

  • « Maintenant, ne bouge plus, ma chérie. »

Ce n’était pas un « chérie » que l’on disait pour une amante ou une amoureuse. C’était autre chose. Murmuré avec une tendresse presque touchante.

Un grand bruit métallique la tira de ses pensées, ne lui laissant guère le temps de se questionner. Un lourd objet semblait descendre vers elle depuis le plafond, dans un cliquetis mécanique. L’objet tomba lourdement au sol.

C’était une cage.

Solène exécuta un pas de côté et constata qu’elle ne s’était pas trompée. Quelques dizaines de centimètres avaient suffi pour lui faire découvrir avec effroi la froideur glaciale des barreaux. A peine de quoi bouger latéralement et à peine plus pour exécuter un pas en avant comme en arrière. Il fallut un effort mental conséquent à Solène pour ne pas se mettre à pleurer.

Un silence bien trop long s’installa et le courant se coupa dans un grand bruit sourd de levier qu’on abaisse dans les vieux films. Les présences approchaient à présent de la cage et de la belle prisonnière qui s’y trouvait.

Elle sursauta lorsqu’elle sentit deux mains chaudes, calleuses, la toucher. La palper. Elle trembla en sentant une nouvelle paire explorer son corps. Et une autre. Et encore une autre. Les doigts et les mains semblaient innombrables, glissant partout, nul part, effleurant tantôt l’innocence, tantôt le vice.

Deux doigts glissèrent dans sa bouche et Solène ne lutta pas. Ils vinrent caresser sa langue, l’appelant pour jouer. La jeune étudiante se rappela pourquoi elle avait accepté de venir et renonça à la peur. Elle commença à sucer les doigts. Et c’est alors qu’on retira le bandeau de ses yeux.

Devant elle, des bras et des corps inconnus. Plutôt âgés, ou bien plus jeunes. Des hommes, à ce qu’elle en voyait. Elle n’avait comme unique certitude que tout avait été fait pour qu’elle soit en pleine lumière et les protagonistes de cette pièce de théâtre malsaine cachés dans les ténèbres. Elle était comme dans une boîte noire.

Les sexes dressés entrèrent dans la cage, exigeant qu’elle s’en occupe. Solène se mit à genoux. Et commença à leur faire honneur tour à tour. Elle s’appliqua, pressant ses lèvres sur les glands aussi divers que les formes, l’épaisseur et la longueur des verges promettant des ébats qui s’annonçaient aussi variés que nombreux. Sa langue honora les sexes sur toutes leurs longueurs et les excita avec malice une fois plongée dans sa bouche à l’air innocent. Elle adorait sucer, cela tombait bien.

Tandis qu’elle s’occupait de l’un des protagonistes, les autres exigeaient de pouvoir toucher son corps. Les mains se glissaient désormais de partout, sans mal. Ses fesses étaient claquées, l’obligeant à se courber pour s’offrir aux traitements qui siéraient à ces messieurs avides de chair fraîche. Jamais elle n’aurait cru qu’une cage puisse être aussi accessible.

On avait étiré sa culotte avec un étrange respect, presque une dévotion, pour caresser sa vulve et ses lèvres commençant à mouiller sous la chaleur du toucher de plus en plus intrusif. Voilà enfin quelques doigts s’aventurant en elle, ne se contentant pas de simplement explorer son jardin secret, l’entrée des coulisses étant visiblement très appréciée. En profondeur.

Solène commença à gémir, sexe en bouche, essayant de ménager tous ses admirateurs. Elle jouait intelligemment de l’étroitesse de la cage pour assurer le plaisir des uns et la frustration largement récompensée des autres. Les silhouettes s’activaient pour espérer pouvoir profiter de ce joli corps d’albâtre, pas uniquement qu’avec leurs doigts.

Elle finit par leur accorder l’objet de leur désir. La voilà tirée en arrière pour se faire pénétrer par un premier sexe délicieusement épais. Elle lâcha un râle de plaisir en manquant d’avaler le sexe dans une grande déglutition qui excita beaucoup l’heureux élu. Il ne manqua pas l’occasion de prendre sa bouche et de se glisser plus profondément dans sa gorge.

Le corps de la fille lunaire s’étirait difficilement des deux côtés, mais le support de la cage lui fut étrangement d’un grand secours. Elle trouva la solution pour assurer un maximum de plaisir à tout le monde.

Elle grimaça quand elle sentit un simple crachat servir de lubrifiant avant de se faire sodomiser. Mais elle ne contesta que peu ce droit : après tout, elle appréciait quand c’était intense.

Elle s’amusa et se plut à sentir tant de sexes différents en elle. Des petits, mais bien larges, des plus longs et fins, certains armés de douceur, d’autres d’une certaine sauvagerie. Elle mouillait abondamment sous les coups de reins. Sa poitrine sortait ostensiblement du soutien gorge, léchée et tétée lorsque sa position précaire offrait à certains le loisir de s’y abreuver.

La soif de plaisir des hommes n’avait pas de limite. Mais la sienne non plus. Bien que sceptique, elle laissa deux hommes visiblement impatients d’être en elle partager son être. Un troisième alla vite combler ce qu’il était possible de prendre en grimpant sur les barreaux de la cage afin de s’offrir un angle parfait pour rentrer dans les fesses de la jeune fille.

Solène s’agrippa aux barreaux, retenant un cri mêlé de douleur et de plaisir, la première s’éteignant pour laisser le second prendre ses aises. Inutile pour elle de crier, un sexe venait immédiatement étouffer toute expression buccale.

L’excitation était à son paroxysme. Elle prenait son pied et ces messieurs encore plus. Certains ne pouvaient visiblement plus lutter contre le plaisir et l’excitation du spectacle de cette jeune fille prise de toute part, se plaisant à assouvir tous les fantasmes, même les plus vicieux.

Elle ne leur refusait rien. Chaque demande était honorée avec zèle. Solène ne s’amusait que trop de faire monter les enchères, n’hésitant pas à retirer à certains pour offrir à d’autres, exigeant des caresses ou les propositions les plus salaces pour accorder le droit d’accès aux tréfonds de son âme comme de son corps.

Le premier a craquer éjacula abondamment sur son visage. Solène lécha doucement le contour de sa bouche sans le lâcher des yeux, pouvant y sentir une immense satisfaction qui inspira tous les autres. Tour à tour, plusieurs choisirent de remplir sa petite bouche innocente de leur sperme chaud, leurs glands étant sucés et essorés jusqu’à la dernière goutte avec le même regard provocateur.

D’autres ne se contentaient pas de rester à l’extérieur. Le premier à craquer ne résista pas à l’étroitesse des fesses de la jeune fille. Il jouit bruyamment, inondant son cul de tout son soûl, prenant enfin un malin plaisir à voir son anus dégouliner de tout le produit de son plaisir.

A son grand étonnement, son vagin restait vierge de toute souillure. C’est alors qu’elle remarqua que ceux qui avaient joui se retiraient progressivement du spectacle, comme pour regarder le dernier qui restait près de la cage.

Solène ne pouvait qu’apercevoir le visage d’un homme d’une soixantaine d’années, masqué. Elle en déduit à la diminution de l’intérêt des autres pour le plaisir que ce personnage était le centre de tout. Sans doute l’hôte de cette soirée.

Il s’installa derrière Solène et leva ses fesses pour la faire s’empaler sur lui. Son sexe entra dans le sien et la jeune fille apprécia de terminer par celui qui semblait le mieux membré. Une longue levrette commença, sous le regard visiblement envieux de toute l’assemblée. L’homme prenait son temps, mais ne ménageait nullement la prisonnière qui se tenait aux barreaux pour contenir les assauts.

Malgré la passion qui animait ses coups de reins, Solène se sentit étrange. Autant elle avait été clairement l’objet de la luxure de tous ces hommes précédents, autant ce dernier semblait éprouver pour elle quelque chose de plus fort. De plus pur. Une certaine tendresse enserrait les hanches de la jeune fille. Et sans pouvoir exactement expliquer pourquoi, elle se sentait comme une déesse entre ces doigts attentifs.

Entre les murmures de satisfactions à chaque pénétration, l’homme murmurait un prénom. Celui de Léa. Il semblait de la même manière prêter une attention particulière à la petite culotte qu’elle portait, ou bien au soutien-gorge qui ne soutenait d’ailleurs plus grand-chose…

C’est après une bonne heure de plaisir intense que l’étrange personnage se laissa aller au plaisir ultime. Pour cela, il serra Solène contre les barreaux pour s’insérer en elle au plus profond. Et il jouit dans un grand râle de plaisir. Pas comme un homme se viderait simplement en elle. Elle était convaincue qu’il aurait aimé la mettre enceinte s’il le pouvait…

Il resta de longues minutes en elle, conservant sa précieuse semence comme une offrande dans un temple. Il caressa le dos de Solène, qui se sentait un peu perdue, entre le plaisir d’avoir assouvi tant d’êtres et la frustration de passer à côté de quelque chose, un pourquoi, qui emplissait la salle silencieuse et secrète.

Les personnages disparaissaient à présent peu à peu, se retirant pour laisser progressivement un simple duo : Solène et ce mystérieux hôte, dont le dernier se contenta de fixer le corps souillé de la jeune femme. Il ressentait intérieurement une forme de répulsion et d’amour. Leurs yeux se croisèrent, mais seule l’incertitude transita d’âme à âme.

Il ne dit rien et se retira, fermant au loin une lourde porte métallique.

Les lumières se rallumèrent, dévoilant une grande salle qui devait être un auditorium privé. Le chauffeur arriva par la porte d’entrée et se dirigea vers Solène, n’attardant pas son regard sur l’intimité et l’état de la jeune femme. Il lui offrit une grande serviette et se retournant vers l’entrée, lui indiqua simplement qu’elle pourrait trouver une salle de douche. Il la ramènerait une fois qu’elle y serait disposée.

Sous l’eau chaude, Solène se questionna et laissa toutes ces émotions couler avec le savon. Elle était partagée entre un profond sentiment de satisfaction, la sensation d’être souillée et un questionnement intérieur. Si cette expérience s’était avérée exceptionnelle, elle restait frustrée de ne pas comprendre le sens de tout cela.

Rentrée à bon port, elle se glissa sous les draps et après une grande hésitation, envoya un message à Étienne. Deux jours plus tard, il l’invita de nouveau à le rejoindre dans sa chambre.

Étienne l’accueillit avec un grand sourire. Il commença par la rassurer sur le fait qu’elle recevrait d’ici 24 h la somme promise. Mais il sentit à la réaction presque désintéressée de Solène que ce n’était pas l’objet de sa venue.

S’armant d’un certain courage, elle mit les pieds dans le plat.

  • « J’ai besoin de savoir Étienne. Qui est Léa ? Pourquoi ces sous-vêtements ? Pourquoi l’hôte m’a traité aussi étrangement ? ».

Étienne s’assombrit. Aucune colère ne monta en lui, mais la jeune fille sentit que le sujet était sensible et source de tristesse.

  • « Es-tu sûre de vouloir savoir ? Tu ferais mieux de rester dans l’ignorance. »

Solène acquiesça. Étienne prit une grande inspiration, se dirigeant vers la fenêtre, verre à la main, fixant le ciel. La pièce sembla s’emplir de mélancolie. D’une voix grave, il décomposa trois courtes phrases lentement. Celles-ci firent jaillir dans toute la colonne vertébrale de Solène un frisson d’effroi presque surnaturel.

- « Léa était sa fille. Elle est morte. Et tu portais sa dernière tenue. »

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