XVIII
Le truc, c’est que quand je parle de ces enfoirés j’ai le sang qui me monte aux tempes et j’ai envie d’encastrer quelque chose. Ou mieux… Allez allez, reste tranquille, je vais pas te zigouiller pour calmer mes nerfs ; je parle avec qui après ? J’ai encore besoin de toi.
J’ai préparé mon coup pendant trois semaines ; je voulais pas faire de conneries. C’est plus compliqué d’être discret au milieu de trois cent mille personnes qu’au milieu de trente. Quoi que... Mais ça, j’allais le comprendre bien plus tard.
Au fur et à mesure que je suivais cet enfoiré, je me faisais des films sur la ou les manières les plus “créatives” de m’occuper de lui. Appelons un chat un chat ; je voulais vraiment tuer cet enfoiré. Je voulais le faire souffrir, je voulais voir la peur dans ses yeux, je voulais goûter son sang, je voulais…
Mais je suis un homme mesuré, je réfléchis, je calcule et si je m’étais laissé emporter comme ça, je n’aurais probablement pas fait long feu. N’empêche, c’était vraiment difficile de ne pas l’embrocher comme un porcelet et de le laisser gentiment rôtir au-dessus d’un feu de joie.
Calme-toi voyons, tu vas te faire péter les orbites. Je te promets, jamais je n’ai eu de penchants cannibales, ni nécrophiles ni quoi que ce soit de ce genre. Je répète, je suis quelqu'un de bien. Je suis un épicurien, c’est vrai, la nourriture et la boisson sont probablement mes deux plus grandes passions. J’adore manger, j’adore boire. On en parlera plus tard, par soucis de chronologie, mais quelqu’un est mort parce qu’il ne respectait pas les saints sacrements de la bouffe. Paix à son âme, amen et bisous bisous.
Donc monsieur je prends mon pied en le mettant dans la gueule de ma femme est mort un dimanche soir. Je m’en souviens parce que les rues étaient désertes et que j’ai dû attendre une plombe avant que quelqu’un le remarque.
Annotations
Versions