052 - interruption
Dimanche 21 Juin 2116. La Messe de l’été. Avec ma Bri. Je l’ai laissé dormir cette nuit. Elle n’a plus l’air aussi concentrée que d’habitude. Son cerveau est passé en mode scientifique. Je vais devoir la distraire.
- Brigitte, tu as l’air préoccupée. Je te propose de te déconnecter de tes problèmes jusqu’à mercredi matin où tu vas découvrir toutes les solutions. Mais avant ça, c’est le week-end. Est-ce que tu es d’accord avec ça ?
Elle me regarde, pèse le pour et le contre, décide de me faire confiance et :
- OK.
Il n’en faut pas plus pour que le sortilège fonctionne. Les traits de son visage se détendent, elle regarde l’autel et se met à prier. On y est. Merci super pouvoir. En marchant vers les jardins du couvent pour l’after, elle commence à s’excuser mais je la coupe tout de suite :
- Tout va bien, tout est clair, c’est le week-end, pas de pensées négatives. De ma semaine, je te garde le meilleur. Laissons nos problèmes du mercredi au vendredi. Profitons de notre repos, en paix et en amour.
Voilà que je parle gourou maintenant. Justement, Greta est là avec Valentin et Énola avec Marielle. Toutes les pièces du puzzle sont assemblées dans la magie de ce jour sacré, il y a cette atmosphère étrange où l’on sent tous les possibles. C’est l’été. C’est le week-end, le sas de décompression où tout se passe et où rien ne se décide, où les problèmes sont à venir, chassés dans le futur et qui donne à nos instants de présent un goût de liberté dans l’éternité. Bri me dégage du cercle, physiquement et symboliquement pour m’avoir rien qu’à elle et me dire :
- Tu as raison Maëlle. Je suis contente de t’avoir, j’ai bien de la chance. Et même en semaine tu es avec moi, dans mon esprit et tu m’aides, tout est plus facile parce que tu existes et que…
- Je t’aime. Même si tu ne m’appartiens pas. Que tu as ta vie. Parce que je te respecte tes choix, tes décisions et que je ne te juge pas.
- Aussi, oui, mais tellement d’autres choses. Mais toi, est-ce que je te suffis ? Je sais, je sens que je ne te décevrai jamais. C’est parce que tu n’attends rien de moi.
- Rien de plus que ce que tu me donnes déjà. Et tu m’aimais avant de me rencontrer, dans ce couloir de Westech où je venais supplier Philibert.
- Et bien en fait, je t’avais quand même beaucoup idéalisée. Mais même comme ça, tu m’as toujours agréablement surprise. Tu es en fait authentique, fragile, belle, humaine. Mais j’aime surtout tous tes défauts.
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