054 - purification
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Mardi 23 Juin 2116. Hier on a échappé à une embuscade.
- Tu aurais voulu qu’on reste ? Toutes les conditions étaient réunies.
- Non, je crois que je ne lui plais pas, même si il l’aurait fait, sous l’emprise de Greta. Il est son jouet, son adepte, son amant. Et toi, avec Greta ?
- Elle m’envoyait images dans la tête où je l’embrassais en lui enfonçant des doigts je ne sais où.
On se met à rire en se chatouillant et en s’embrassant.
- Merci Maëlle, de m’accepter comme je suis, d’être là, d’être toi.
- Je n’y suis pour rien, je suis juste une déesse.
- Une dure semaine nous attend. On ne sera plus les mêmes le week-end prochain.
- Arrêtons de parler d’hier et de demain. Concentrons-nous sur notre présent. Tu es mon présent, Bri. Peu importe d’où on vient, peu importe où on va, on est ensemble, là.
Il se passe quelque chose de sombre dehors. On sort sur la terrasse de ma maison de fonction à Laguna City sur les collines de l’Ouest avec vue sur les plages qu’on ne voit plus, bizarrement. Ça se passe au dessus de nos têtes. Des gouttes d’eau. Il pleut. C’était prévu. Même que le Pape François a béni le nuage. On se prend la main et le ciel gronde et clignote. On respire mieux.
- Maëlle, je veux que tu saches : je tiens à être juste. Alors, dans la semaine, si tu vois quelqu’un d’autre, un garçon je précise, qui te laisse tes week-end, avec moi, alors on serait à égalité.
- Eh ben, c’est pas gagné. Ils ne courent pas les rues et je leur fait peur. Et trois jours sur sept, ce ne pourrait être qu’à la Mairie, avec un subalterne, aux ordres. Quelqu’un de déjà pris. Mais je n’ai pas besoin d’amour en plus. Tu me suffis. Et je n’ai pas envie de passer le reste du temps à exister à travers quelqu’un d’autre. Tant pis, je dois me supporter, seule, le reste du temps.
On rentre se sécher. On est purifiées maintenant. On sait où on va. Non sans craintes. On a peur mais on est ensemble pour se soutenir l’une l’autre.
- Maëlle, je vais t’accompagner à l’Hôpital.
- Non, Bri, pas la peine, ta fille m’a prise en charge sur ce dossier.
- Me voilà rassurée.
- Par contre j’embauche avec toi à l’Agence demain, je dois parler à ton beau-père.
- Merci, c’est une bonne chose je pense. Il a besoin d’une absolution.
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