Jeudi 9 Juillet 2116. Greta joue avec sa fille qui marche déjà.

• Gestation lente mais pas le reste. Sur Terre on grandissait moins vite.

Elle a l’air reposée, en forme, épanouie. Elle fait plus femme que fille maintenant. Cheveux moins longs, plus de nattes, elle ne les attache même plus, ils sont libres. Elle nous a offert le thé mais personne n’a osé y goûter. Elle le remarque. Elle en rit.

• Ne vous inquiétez pas les filles, je n’en ai plus. Et je sens bien que vous avez assez d’amour comme ça.

Elle me regarde en coin.

• En fait, non, Greta, Adèle et moi on n’est pas un couple. Ce sont plutôt nos amoureux qui le sont. C’est compliqué.
• Vraiment ?

Elle s’installe tout près d’Adèle et elle essaye de l’hypnotiser je crois. Mais elle a à faire à quelqu’un de complètement hermétique à tout ça :

• Greta, mon truc c’est les garçons.
• Moi aussi, Adèle.

Elle commence à vaciller alors je lui prend la main et je la tire à moi. Si j’ai des ennuis avec Graham, j’aurai des problèmes avec Bri. Je dois protéger Adèle.

• OK Maëlle, je te la laisse.

Du coup maintenant c’est Adèle qui me regarde bizarre, jusqu’à ce que je claque des doigts. On se replie et je lui prend le visage entre mes mains.

• Ça va ? Adèle ?

Ça n’a pas l’air alors on s’en va, respirer dehors, elle reprend ses esprits.

• Je suis désolée de t’avoir exposée Adèle, c’est toujours comme ça avec elle. Quand quelqu’une lui plaît. Dans la même pièce avec trois sorcières, tu t’en tires bien. Ça va ?

Elle vomit. Mon Dieu ! Je l’ai cassée. Énola accoure pour m’aider.

• J’en ai pas vu beaucoup lui résister autant. Tu es spéciale, Adèle.

Énola réussit à nous convaincre de revenir. Greta s’excuse et tout rentre dans l’ordre. Quelle journée ! Je la ramène à l’Ouest et elle me tend les bras. On se serre. Un peu longtemps.

• Je suis pas si conne Maëlle. Je mérite mieux. Je vais lui laisser son Graham.