080 - séduction

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Dimanche 19 Juillet 2116. Sabine me traîne à la Basilique pour la Messe. C’est la Mère Supérieure Adélaïde qui officie. Quelqu’un joue de l’orgue, tout doucement. Une sombre bonne sœur. Je n’y comprends rien. Tout est chuchoté. Un dialogue de sourds. J’ai l’impression que chacune prie pour elle-même. Sabine me fait signe de faire de même. Alors je m’agenouille et je pose mes mains devant moi sur le banc et je ferme les yeux. Je sens sa main qui me frôle. J’ouvre les yeux et je vois qu’elle m’a suivie, de près. Nos doigts se cherchent, se trouvent et on se relève, main dans la main, jusqu’à la fin. On se retrouve ensuite à prendre l’apéritif sur la Péniche de Hilde. Il y a des lampions, de la musique, on danse pour se donner de l’appétit pour le repas dominical, frugal, désaltérant dans cette journée chaude et continentale sur la fraîcheur du Jordania qui tangue avec nous. Dans la musique électro pop une voix s’élève « Laisse-toi porter par la vague ». Et je me retrouve au fond d’un gros pouf avec Sabine qui me veut me faire fumer une tige en riant avec un air malicieux et en croisant ses jambes avec les miennes. Finalement elle approche sa bouche et souffle la fumée bleue dans la mienne. Un brouillard envahit mon esprit et je sens ses lèvres sur les miennes et sa langue dans ma bouche. Elle est d’une douceur infinie. Elle glisse en moi. « Tu ne seras plus jamais seule. » Quand on remonte de la cabine, le soleil s’est déjà caché et tout le monde dort sur un fond de musique apaisante. Elle ne lâche plus la main, surtout sur la passerelle où elle serre fort. On rentre à la maison, à pied, en reprenant nos esprits. Quand on arrive, il fait nuit. Dans le couloir face à nos deux portes de chambres elle va pour lâcher ma main mais je la retiens. Je l’entraîne dans la mienne et on le refait, mieux, entièrement, avec un brisim qui nous transporte dans le monde de l’extase. Quand je reprends conscience elle me regarde, amoureusement.

  • Hier, on ne se connaissait pas. Et aujourd’hui tu es là. Pour toujours. Quoi qu’il arrive, je n’oublierai jamais ce moment, Sabine.
  • J’espère que tu as une bonne mémoire, parce que ce n’est que le début. Il faut que je te présente à ma mère, Izzy. Même si c’est Bri qui m’a portée, je me sens plus proche de Izzy. Bri a donné un fils à Simone, Boris. Mais elle n’en est pas proche.
  • Izzy. Elle dirige toujours l’École des Arts ?
  • C’est plus un musée maintenant, les artistes se font rares depuis la B3.
  • Comme partout, dans tous les domaines.

Sabine se blottit contre moi et répète mes mots :

  • Je vais t’aimer partout, dans tous les domaines, Fée Adèle.

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