133 - capitulation
Jeudi 10 Septembre 2116. Réunion du Conseil de Sûreté à l’Équateur où Izzy nous reçoit et où le professeur Bang fait une conférence scientifique sur les artefacts dans la circulation spatiale. Plus de la moitié de ce qui est détecté est faux, ce sont des leurres programmés, en particulier les cargos du bord de notre multivers. Mais mes pensées, elles, naviguent sur le corps d’Izzy, resplendissante, désirable. Dans la suite de l’ordre du jour, je passe sur la table à côté du pupitre pour signer ma capitulation. Je ne fais plus partie du Conseil de Sûreté. Je confie l’Humanité à Bri. Même Adé est là pour voir ça. Je lui lance :
- Alors ? On en est où dans ton annexe de la B4 ?
- Chapitre 133.
- Bientôt à la moitié, déjà ?
- En fait, je ne sais pas si il y aura une fin. Ça peut durer longtemps. Jusqu’à la B5. Qu’est ce que tu vas faire maintenant ?
- J’ai un grand projet de vie, j’espère que je vais y arriver. C’est de ne rien faire du tout ou au pire, le moins possible. Mais tous les jours je vais prendre le thé avec d’autres retraitées histoire de se surveiller entre nous pour laisser aller le monde là où il veut aller.
C’est ainsi que je quitte la Caserne en y laissant Valentin et Izzy. Je rentre chez moi, en Principauté, dans ma grande maison sur le port où mon bateau « La Différence » est prêt à me balader sur les flots au loin, là où le temps passe plus vite. Mais on sonne déjà à la porte. Le comité d’accueil de la Principauté ? Non :
- Victoria. Tu me harcèles déjà ? Je ne suis plus. Tu dois te trouver une autre déesse. Faire une nouvelle Chapelle, à la Cathédrale Sainte-Claire, avec une nouvelle statue de Brigitte.
- Je vois que tu as bien changée. Ta statue n’est plus d’actualité. Mais elle prouve que tu as bien existé. Je ne vais pas te laisser déprimer. Je suis là pour t’accompagner dans ta retraite anticipée.
- Arrête tes rimes, ça ne marche pas sur moi. Enfin, je crois. Qu’est ce que tu attends de moi ?
- Rien. Et je n’ai rien à te proposer non plus. Je veux juste être là.
- Non. J’ai besoin d’être seule. Je ne veux plus d’adepte. Je suis une légende, dans la B5 on doutera même de mon existence. Laisse moi m’éteindre, j’ai besoin de repos.
- Je ne peux pas te laisser seule, Greta. Je reste. Tout près.
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