150 - exorcisation
Dimanche 27 Septembre 2116. Je fais le point avec Adé, après sa Messe à la Basilique de Sylvania. Elle me sort des trucs du genre :
- J’ai bien connu ton grand-père, Patrice.
Et on se met à rire.
- Ça va mieux avec Hilde ?
- Oui, c’est reparti pour un tour. Merci.
- C’était ça, ma mission ?
- Qui sait ?
- Adé, j’ai besoin d’un truc pour lever le sortilège. Un truc magique auquel tout le monde croit. De l’eau bénite. Est-ce que tu en as ?
- J’ai celle du Père Simon. Quand il est venu baptiser le Jourdain, je vivais déjà sur la Péniche de Hilde. Ça a été facile d’en récupérer. Je t’en prépare un flacon, avec de l’acide dedans, pour qu’il le ressente vraiment quand tu vas lui jeter au visage. Et apprends par cœur la phrase en latin inscrite sur l’étiquette. Il faudra lui crier en le signant. Crache lui toute la colère de Dieu.
Je suis contente d’avoir une solution à la con pour tout ça. Je me sens mieux maintenant. Détendue. Et je me surprends à regarder sa poitrine. Je ferme les yeux et je me concentre sur Clémence plutôt. Et je pense toute haute :
- En fait, c’est comme ce que vous avez eu sur Terre, un virus mortel qui a décimée l’Humanité. Ici on a l’Amour et ses envies qui dirigent nos vies infinies.
- On avait les vaccins, une cinquantaine. Mais ça a pas été suffisant. L’Amour ça existait aussi. C’est même ça qui nous a maintenu en vie. Cette pause est bienvenue, l’ère de la B4, pour faire le point et voir où amener l’Humanité, immortelle, amoureuse. Il faut une autre dynamique. On en attend beaucoup de la B5. Mais c’est pas une fin en soi non plus. On peut aussi rester bloquer dans cette ère pour toujours. Ni en croissance, ni en décroissance. En pause. En veille. En attente.
Cet après-midi je me cache loin de toutes pour échapper à la luxure des Dimanches. Je vais juste attirer le Roi quelque part pour le traiter. Je choisis un endroit stratégique où ses agents ne pourront pas intervenir pour le protéger et je préviens les secours au cas où pour traiter ses brûlures. J’ai les habilitations du Vatican et de l’Octogone, plus l’immunité politique. Quand il ouvre la porte du tunnel, je n’hésite pas une seconde. Il se couvre le visage et il s’écroule pendant que je lui cris dessus en lui tournant autour. Je le repousse dans le tunnel et je ferme la porte, définitivement pour lui. Je ne suis pas près de le revoir en moi.
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