Vendredi 9 Octobre 2116. Avec ses qualifications, Isabelle devient directrice de l’École. Ce qui fait de moi son employée à temps partiel. Elle a donc le droit de me fouetter, au lit. Dans l’oreiller, on ne vous entend pas crier. Mais ça veut dire tellement plus, tout ça :

• Maintenant, Paloma, je suis coincée ici, avec une activité régulière où je participe à l’éducation de ton fils, notre fils ?
• Les services spéciaux du Vatican 4 veulent prendre le contrôle de la génération 4 ?
• Ouais, le chiffre 5, c’est pas encore pour demain.

Donc, le Mercredi on va à 43, le Dimanche on va à la Cathédrale, celle de Laguna City bien-sûr et le Samedi, demain, on va en ville, la vraie, à l’Est, à Sylvania. Pendant les vacances on descend en Principauté où Mamie Greta a sa maison. Notre vie est programmée ainsi.

• Ainsi soit-il.
• Ainsi soit-elle ! Notre vie, notre existence, notre famille, notre mission.

Et je l’écoute pérorer sur sa Foi, on dirait sa mère, elle est possédée par une autre âme, il y a de la Jeanne en elle. Elle va finir par me convaincre avec toute cette spiritualité. Mais que serait le corps sans l’esprit alors je m’approche et je commence à la caresser, ça la chatouille, elle lutte, elle succombe au rire et au plaisir de mon corps sur le sien, de ma bouche dans ses seins. On inaugure sans doute cette pratique en ce lieu, le bureau de la directrice de l’école, à lui refaire son éducation, c’est moi la maîtresse et c’est elle l’autorité. Mais on ne peut pas aller jusqu’au bout, on doit rester dignes, rester opérationnelles pour gérer les enfants après la sieste. Alors on se maîtrise et on assure notre mission. On rentre ensuite à la maison, à pied, en famille. Je me rend compte à quel point tout ceci est précieux, qu’il faut le protéger, le préserver, le faire passer avant tout le reste. C’est ce que Isabelle fait. C’est ce que Adé veut pour elle. C’est ce que je veux aussi, pour moi, pour nous. Tout paraît si clair, si limpide.

• C’est ça l’Invisible ?
• Oui, c’est comme une Lumière aveuglante, on ne peut la voir qu’avec l’âme, l’esprit ou le cœur, mais pas avec les yeux.

Ces phrases toutes faites me font de moins en moins rire. Peut-être que je commence à y croire. À mon niveau je ne crois qu’à une chose, son contact, alors je mets ma main dans la sienne, elle la presse et on s’approche naturellement pour s’embrasser, innocemment, presque imperceptiblement, sur la bouche et Antoine s’exclame : « Bisou ! »