173 - relaxation
Mardi 20 Octobre 2116. Elle a du me goûter, pour voir qui j’étais vraiment. Et comme c’est Énola, elle m’a vu plus que je ne me vois moi-même. Isabelle s’en inquiète :
- C’est une Mage, le niveau juste en dessous de Déesse. Qu’est ce qu’elle t’a fait ?
- Rien. Pas grand-chose. En fait, elle a dit qu’on était âme sœurs.
- Quoi ? Paloma…
- Don’t worry, it’s okay. Tu la connais cette Marielle ?
- Sa cosmonaute terrienne ? C’est la mère de Lambert. Et elle avait en charge tous les survivants de la deuxième vague, médicalement. C’est une légende. Et elle est super belle, maintenant. Tu fais pas le poids.
- Quoi ? Moi ? Pas le poids ? Tu es sûre ?
- Laisse tomber, tu es à moi.
Je suis toute entière à elle. Et je la laisse se promener sur mes collines. Ses os pointus contre ma chair généreuse. Elle me mange comme si j’étais une savoureuse pâtisserie. Et on plonge dans la luxure. J’en perdrais la tête si je n’avais pas mon repère, mon emploi du temps strict dédié à mon fils. Avant, je m’ennuyais pendant mon temps libre. Maintenant, je dois en trouver en dehors de ma belle.
- Isabelle, on s’aime trop, on s’étouffe. Tu n’as pas autre chose à faire ?
- Non, ma quête a abouti. Je vais m’étouffer entre tes seins. Je suis arrivée au bout du chemin. C’est là que je vais mourir. De multiples petites morts. Tout le reste n’est que futilité, rien n’a plus d’importance que toi. Quand je ne suis pas en toi, la vie est accessoire, décorum, comme un bruit de fond, blanc. Avec toi tout est rouge passion. Paloma ma passion à moi.
Et elle me finit frénétiquement. Je reprends conscience dans une plénitude absolue. Je dois faire des efforts pour me sortir de là. Elle n’est pas là. Elle a compris. Ou alors elle m’a juste obéi ? Je me lève et je me lave, je m’habille et je passe en cuisine me préparer un thé. Mon regard se perd à l’horizon en soufflant sur ma tasse chaude. Une silhouette se détache, elle approche, elle tient par la main un enfant. Je regarde l’heure. Mon Dieu ! C’est Isabelle, elle est allée chercher Antoine à l’école. Elle a réussi à me sortir de ma prison temporelle. Elle est là pour moi, pour nous. Je les reçois avec bonheur. Et je vois sur le visage d’Isabelle qu’elle est heureuse de me voir heureuse. On prépare la Cène pour communier ensemble autour du goûter d’Antoine avant de passer à ses devoirs et je me projette déjà à ce soir, à mon devoir conjugal, et je l’entends déjà d’ici crier et gémir à chaque coup de brisim.
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