177 - expédition
Samedi 24 Octobre 2116. Nous revoilà à Sylvania, comme tous les samedis, en boucle temporelle. J’ai passé mon existence à tester et à échouer, très B4 spirit, dans l’esprit de Brigitte. Mais apparemment c’est fini. Je ne dois plus prendre de risques. Et Isabelle est là pour protéger la Sœur 16-1 et pour aimer Paloma, d’une pierre deux coups, on a même notre Chapelle qui elle, verra le jour, pas comme avant Sainte-Claire. Antoine a bien grandi ces temps-ci. Je le sens s’éloigner, commencer à avoir sa vie à lui, mais il sera toujours mon fils et je serai toujours sa mère, proche, j’espère.
- Ça sent la fin tout ça.
- J’ai demandé à Adé. Tu es toujours d’actualité. Chapitre 177. On est loin des 300 mais avec le Tome IV ça s’en approche. Une fin est possible. Tu es peut-être la dernière protagoniste de cette annexe de la B4.
- Il y en a d’autre ?
- C’est la deuxième, pour l’instant.
Encore un cocktail à la Mairie. J’y vais seule, Isabelle garde Antoine. Il y a Brigitte sur place. Elle me fait signe et on se retrouve dans la smoking room, seules. Elle enlève son + et le met dans son sac à main. Elle prend ma croix et fait de même. Elle ferme. Un voyant rouge passe au vert.
- Maintenant on peut parler. Je me pose les mêmes questions que toi. On est des locales, on est des looseuses et nos compagnes sont des terriennes ou presque, plus importantes que nous et elles nous protègent. À toi.
- Dimanche 1 Novembre, c’est la fin de l’annexe 2 de la B4, chapitre 185.
- Intéressant. Et après, qu’est ce qu’on fait ?
- Je dors trop en ce moment. Donc je rêve. Du futur. Je vois surtout mon fils.
- C’est la B5. Je ne sais pas si on sera encore de la partie. Paloma, on a l’occasion de s’échapper, là, maintenant. Les services secrets de Rachelle peuvent nous extrader. Ça te dit de continuer notre conversation ailleurs ?
Dans la nuit et le silence, loin de tout, avec juste une lumière pâle au loin, si loin qu’on peut la masquer avec notre pouce. Il fait froid. On flotte.
- Merci Brigitte.
- De rien. Tu peux m’appeler Bri maintenant. Le Pôle Sud et le reste, je n’ai rien voulu de tout ça. Toi non plus, n’est ce pas ? Je pense qu’il faut laisser couler, ne pas se prendre la tête, juste profiter, de notre bonheur.
- Il est loin, tout là-bas. On y retourne ?
- Absolument. Il n’y a rien ici. C’est là-bas que ça se passe, derrière ton pouce. Toute l’Humanité est là, sauf nous. C’est dingue, non ?
- Merci Bri. Je comprends maintenant. Je sais. Je sens. J’y crois.
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