Jeudi 29 Octobre 2116. Elles sont restées dormir. La soirée a été agitée. Ce matin Isabelle était opérationnelle pour amener Antoine à l’école. En cuisine je tombe sur une Marielle ébouriffée avec des griffures.

• Il y avait quoi dans les tiges ?
• De la bleue.

Je nous prépare de l’alcaloïde bien chaud et je m’approche d’elle pour lui soulever sa frange d’une caresse et faire un bisou sur ses blessures.

• Comme tu es belle Marielle. Et parfaite. Et unique.
• Paloma toi tu es flamboyante, copieuse, généreuse, savoureuse.

Elle plonge son visage parfait entre mes seins lourds d’excitation. Et on soupire comme un répit de notre folle nuit avant la prochaine. C’est la première fois que je voyais ma belle Isabelle jouir autant, et avec une autre. On devrait peut-être échanger. Je garde Énola et je lui laisse Isa. Mais elle remonte sur mon visage pour m’embrasser et ses mains se baladent sur mon ventre. Mais ce serait me priver d’elle. Elle est pas mal non plus, en duo. Cette nuit on était un peu trop mélangées pour pouvoir apprécier chacune de nos saveurs. Mais on s’arrête par politesse quand Énola nous rejoint. Elle a l’air démontée. On s’occupe d’elle en lui préparant son repas qu’on lui apporte jusqu’à sa bouche, d’abord avec les doigts, ensuite avec nos lèvres. Isabelle rentre juste à temps pour sombrer avec nous en plongeant entre nous trois et on commet le péché en plein jour sous la lumière crue du matin où nos jambes et nos bras s’agitent sous un vent d’extases dans des bruits mouillés et des gémissements de vie comme un orgasme en train de naître. Maintenant je comprends. Tel sera notre quotidien, pour toujours et à jamais. Enfin, au moins pour toute l’ère. Il est donc temps que l’annexe 2 se termine, que le chapitre 185 soit le dernier. Six mois dans la vie de la planète 4, vus à travers différents personnages. Mais pourquoi finir par moi ? Il y a tant d’autre héroïnes dans l’Invisible, elles sont toutes capables de terminer leur chapitre avec un discours à la Greta comme dans la B3 ou la B4, je ne me rappelle plus, je ne les ai pas bien lues, en fait je n’aime pas lire, je ne lis rien en général, ce ne sont que des fictions, des mensonges, des fantasmes, rien à voir avec notre putain d’éternité au paradis. Alors pourquoi finir avec la pauvre petite Paloma, banale et grosse, en échec constant ?

• Paloma, ce n’est que le début. Ça ne fait que commencer. Tu sens l’annexe 3 à plein nez. On s’en fout des héroïnes de la planète Terre disparue et de leur destin intergalactique. L’importante, c’est toi.

Je suis assez vide pour toute les mettre en valeur, pourtant je me sens pleine.