Au diable vos verbes !
Tout un texte de plus de cent cinquante mots sans le moindre verbe. Voilà le défi du jour.
Déjà plusieurs participants sur la ligne d’arrivée. Quelques sombres killers, étrangleurs de verbes passifs ou actifs, et de participes trop présents. Une horde sans pitié, gourmands de noms communs ou propres, d’adjectifs et d’adverbes. Des matadors sanguinaires de la conjugaison, des dézingueurs sans remords de l'infinitif. Rien que des compétiteurs de premier ordre.
Une bouteille d’Absolut et deux paquets de clopes plus tard – détails anodins pour certains, mais dévastateurs pour mon foie et mes poumons –, voici ma copie en noir et blanc, plutôt blanche que noire d’ailleurs. À peine une quinzaine de lignes pâles de honte et de déshonneur. Juste un ramassis d'idées creuses, un fouillis de mots façon puzzle et de phrases sans queue ni tête – malgré tout sans la queue d’un verbe. Rien qu’un fatras incohérent et désespérant, un salmigondis à deux balles tout juste bon pour l’incommensurable poubelle virtuelle du ouaibe.
Félicitations aux valeureux vainqueurs pour leur exploit et merci à Paname, notre G.O. – généreux organisateur – pour mon lot de consolation : une médaille en plastique de dernier de peloton. À charge de revanche !
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