Chapitre 16: L'étendue blanche (partie 1)
Il faisait froid, si froid, un froid extrême.
Mais il fallait continuer d’avancer, encore et encore, trouver de l’aide…
Déjà, le jeune homme ne sentait plus ses doigts et ses lèvres gercées le faisaient atrocement souffrir. Chaque pas qu’il faisait lui prenait un temps considérable et plus il avançait, plus il avait l’impression de faire du sur-place.
Au milieu de cette grande étendue sinistre et blanchâtre, il était seul, seul au monde…
Il regarda le ciel, les yeux cernés de noir, dans un regard où pouvaient se lire la haine et la peine, la rage et la tristesse, la fureur et l’affliction… Mais surtout, et primant par rapport à tout cela, la folie.
Une folie aveugle qui avale tout sur son chemin, ne laissant derrière elle que mort et désolation, destruction et chaos…
Et tandis qu’il regardait le ciel, il s’arrêta de marcher. Il s’agenouilla dans la neige, le corps crispé, avant de partir dans un rire dément à en déchirer les tympans. Mais personne ne l’entendit. Non, personne n’entendit son signal de détresse. Seul un écho lointain vint se déposer à ses oreilles, lui renvoyant toute sa hargne et sa misère en pleine figure.
Face à ce torrent d’émotions vives, le garçon s’affala sur le sol, ne bougeant plus un seul muscle, le visage figé dans un rictus malsain. Seule sa main droite, enserrée autour d’un objet, semblait encore bouger. Et si l’on écoutait bien, on pouvait l’entendre murmurer: «Il faut... retrouver... Ti...méo.»
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