Chapitre 44: Le récit (Partie 8: Trouble)
- C'est à partir de ce jour là que ma mémoire est devenue trouble. Le monstre m'avait laissé seul, seul avec ma folie. J'étais retourné au village les mains vides, et la jambe droite ensanglantée. Tout ce dont je me souviens cette nuit c'était qu'une lumière éblouissante envahissait les rues. Engloutissant chaque relief, rendant toute chose irrésistiblement magnifique. Une lumière rouge et dorée aux reflets flamboyants, et, au loin, une symphonie d'une beauté étrange, celle des âmes égarées qui, comme moi, cherchaient leur chemin.
J'avais marché, lentement, le long des sentiers boueux où l'eau stagnante prenait un aspect fantomatique, semblant comme s'évaporer. Une douce chaleur m'avait enveloppé, je me sentais bien. Si bien...
Des silhouettes couraient devant moi, comme les pantins d'un spectacle de marionnettiste, des ombres aux corps étriqués, au regard vide, dénuées de sens.
La ville était belle. Orangée comme un crépuscule. Reluisant de mille feux.
Et dans ma tête une nouvelle voix était venue s'installer. Celle de la créature, qui me disait:
"Viens..."
Alors j'ai suivi le chemin qui se traçait devant moi, la lumière éclairant mes pas.
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