Chapitre 60: 1:00
1:00
Impossible de trouver le sommeil.
Alexandre fixait le plafond de sa chambre comme si toutes les réponses à ses questions y étaient inscrites. Gravées dans la pierre, là-haut. Loin au-dessus de lui. Défilaient devant ses yeux les pensées vagabondes de son esprit, accrochées à la croupe des étoiles filantes.
Ses idées en désordre n’étaient pas les seules à rendre vaines ses tentatives de s’endormir. Dans le silence s’élevaient les plaintes d’un être craintif. Quelque part dans la pénombre de cette demeure, un être souffrait intensément. Ses murmures, Alexandre pouvait les entendre.
Le garçon se sentait investi d’un grand calme. Même s’il n’en comprenait pas la peine, Alexandre pouvait les sentir. Les questionnements encastrés au plafond de celui qui comme lui, ne s’assoupirait pas cette nuit.
1:30
Il repensait à la journée qu’il venait de passer. Une journée singulière…
Cet homme sur la grève, échoué. La pluie qui ne cessait toujours pas et cette étrange femme.
Alexandre n’avait jamais rencontré une personne dont les actes étaient aussi éloignés de ses véritables intentions. Ce n’était peut-être fondé que sur de simples impressions mais il ne pouvait que douter de son honnêteté lorsqu’elle se disait proche de Fabien.
Alexandre le connaissait par coeur, il n’était pas de ceux qui s'attachent à ce genre de personne, hypocrite. Il se demanda où il pouvait bien être en ce moment.
2:00
Les gémissements s’intensifient.
Quel genre de cauchemar faisait l’inconnu ? Était-il poursuivi ? Par qui ? Par quoi…
Pourquoi avait-il nagé jusqu’ici ?
Qu’est-ce qui avait pu le motiver à couvrir autant de distance, malgré la fatigue, malgré la peur, malgré la faim, malgré le froid…
Était-il encore en vie à l’intérieur ?
2:30
Je dors.
Je dors, je dors…
Je ne dors pas.
3:00
Un autre bruit. Discret.
Des pas légers.
Une porte qui s’ouvre.
Dans la nuit, quelqu’un s’en va.
Annotations