Itsuto Hida ouvrit un œil sans bouger, une geisha s'était blottie contre son torse tandis que sa main gauche était posée sur les fesses d’Etsu. Il palpa délicatement le galbe du bushi. Celle-ci se réveilla en sursaut et balaya la main de l’imposant géant avant de se lever du lit pour aller se rafraîchir. Itsuto pose la plus délicatement possible son autre amour d’un soir sur un matelas avant de se lever à son tour. Il posa longuement son regard sur les courbes d’Etsu tandis que celle-ci se rhabillait le plus vite possible.

- C’était si nul que çà, demanda le colosse ?

- Pas du tout, c’était très bien et tu le sais. C’est juste que Shioko va arriver et que…

- Que tu ne veux pas qu’il sache…

Etsu, finit de se rhabiller avant de se retourner vers l’immense homme nu qui lui servait de Yojimbo depuis bientôt deux ans. Elle passa la main affectueusement la main sur son imposant bras ornée de cicatrices de toutes sortes avant de se retourner pour sortir.

- Toi et moi, on prend juste du bon temps Itsuto, c’est tout ce que c’est, je ne veux pas être mêlé aux affaires la famille Hida et je ne veux surtout pas contrarier Osano-Wo en te donnant un enfant. Ma famille ne le supporterait pas.

- Oui… Je sais tout ça… Mais ya quand même une différence entre ne pas se montrer au grand public et être froid l’un envers l’autre dès le réveil.

La bushi Hiruma ne voulait pas lui dire, elle savait que ce grand dadais qui écrasait des crânes à mains nu pouvait être en fait très sensible. Mais oui, elle avait honte de cette relation, se faire culbuter par quelqu’un comme Itsuto avait beaucoup d’avantage, mais c’était dur à assumer en dehors de la chambre à coucher. La grosse brute ne savait pas manger comme il faut, il buvait comme un trou et passait le temps qu’il aurait dû passer au temple à trousser toutes les paysannes un peu trop bête pour succomber à son charme brutale, souvent aider un peu par le statut de fils prétendu d’un kami.

- Tu veux que je le dise à Shioko, menaça Etsu ? Tu sais qu’il ne tiendra pas sa langue, les gens du bas peuple vont cancaner et tu ne pourras plus baiser la donzelle comme tu veux.

- Ça ne me dérangerait pas à moi…

- Oh, s’il te plaît, arrête ! Il y a une autre femme dans ton lit !

- C’est toi qui l’as voulu !

- Oui voilà, c’est pour çà que ce n’est pas possible.

Itsuto semblait perplexe, mais ça suffirait pour cette fois. Il n’était pas trop doué pour réfléchir, il faudrait probablement quelques heures pour démêler ce qu’Etsu venait de lui dire. La jeune en profita pour abandonner la brute à son dénudement pour se diriger en bas du barre à geisha. Il paya la chambre auprès du propriétaire et le remercia pour sa discrétion avant de s’aventurer à l’extérieur du bar.

C’était une ville d’environ deux mille habitants, un port de pêche ainsi qu’une importante zone de trafic maritime à la fois commerciale et militaire. C’est par cette ville que transitait la majeure partie du tribut en jade qu’offrait le clan de la grue au clan du crabe. C’est de là d’où vient son nom : le pont de jade.

Etsu, inspira une grande bouffée d’air marin avant de retrouver Shioko. Celui-ci était assis devant un temple non loin de là. Il n’y avait décidément que dans le clan du crabe que les bars à geisha étaient accolés au temple.

- Ah, tu es là Etsu, parfait, plus qu’à attendre Itsuto, tu sais quand il va descendre ?

- Pourquoi je le saurais, protesta Etsu ?

- Et bien parce que vous avez dormi au même endroit, lança Shioko quelque peu surpris d’une telle attitude.

- Et bien non, on ne s’est pas croisé !

Fort heureusement, un Itsuto encore tout débraillé, venait de sortir du bar, coupant court à la conversation.

- Bien, dit-il ! Mettons-nous en route !

- Nous devons nous rendre à Kyuden Yasuki, Allons toucher nos primes auprès du gouverneur et partons.

- Pourquoi si loin du mur, dit Shioko ? Il n’y a que peu de créatures à chasser par là.

- Oui, je sais, mais ma tante m’a demandé de participer à une mission. Kana a finalement trouvé un mari a épousé, mais cela inclut une expédition dans l’Outremonde.

- Kana, la nana qui se balade partout avec son nezumi domestique, demande le grand Hida ?

- Oui celle-ci même, répondit Etsu !

- Et qui est donc l’heureux élu, dit Shioko ?

- Hayaku Doji !

Les deux autres marquèrent un temps d’arrêt.

- On parle bien du fils de Kakita et doji là, dit Shioko ?

- Celui-là même !

- Mais comment ? Pourquoi ?

- J’en sais pas plus que toi … C’est ce qui m’a poussé à accepter… Je suis curieuse de savoir ce que quelqu’un d’aussi important a bien pu trouver à cette petite gourde.

- Il a sûrement envie de former une alliance avec le clan du crabe et la famille Hiruma.

- En épousant celle-là ? Laisse-moi rire, il n’avait qu’à m’envoyer un oiseau d’air, il aurait eu une vraie femme d’un meilleur rang pour un effort moindre. Elle est si empotée !

- Peut-être qu’il voulait une femme qui ne passe pas son temps dans les bars à geisha, grogna Hida.

Il y eut un vif échange de regard entre le petit couple non-officiel mais Shioko fit mine de ne pas le remarquer.

- Du coup, allons toucher nos primes, tu te souviens où tu as enterré les têtes Itsuto, coassa Shioko ?

- Oui c’est à quelques mètre d’ici sous le seul saule du bosquet.

- Alors treize têtes de troll à trente-cinq Koku l’unités cela nous donne Quatre-cent-cinquante-cinq kokus le tout.

- Arrondissons à 400, dit Etsu, nous ne faisons pas cela que pour l’argent.

- Si on va dans le clan de la grue, on pourra s’arrêter manger des beignets de poulpes, questionna le Hida ? Je meurs d’envie d’en manger ! Oh et les filles du clan de la grue sentes si bon !

- Toi à part manger et coucher, dit Etsu …

- Oui je suis un homme qui ne fait rien d’autre que prendre du bon temps apparemment …

La petite troupes encaissa son dû avant de se diriger vers Kyuden Yasuki.