Humani Animi
Éternelle est l'Âme, mortel est le corps,
Prions-nous le Diable lorsque nous prions nos morts ?
Car Charon, lui, n'accepte nulle prière,
Il nous laissera tous couler dans le Styx, fleuve de l'Enfer...
Et c'est sûrement par notre faute que nous nous y retrouverons
Oui, dans cet océan de cadavres nous brûlerons...
L'Homme est une erreur que le Temps sait corriger,
Ses horreurs du Présent font jubiler son Passé
Alors quel Futur pour cet être rempli d'imperfections ?
Déchirures, tourments et larmes annoncent son extinction
La Peur suinte dans nos veines, nous sommes à l'image de Cronos
Nos cœurs débordent de haine, comme celui de Ouranos...
Mais qui n'a jamais eu recours au sacrifice ?
Ôter une vie pour en tirer un quelconque bénéfice...
Tuer son prochain est devenu un réel plaisir,
Faut-il commettre un meurtre pour apprendre à sourire ?
Malheur et Damnation, les noms de nos pires fardeaux
L'Humanité, un bourreau qui se condamne lui-même à l'échafaud
Riez, rions ensemble de notre Destinée funeste,
Exterminons la vermine et devenons la Peste
Fossoyeurs de la Vérité, exhumons le Mensonge
Ni rats, ni remords, c'est notre Conscience qui nous ronge...
Savoir pardonner, un acte aussi légendaire que brave,
Des sept péchés capitaux nous sommes devenus esclaves...
Violence, rage et meurtre, la Colère est le fruit d'Asmodée,
Nos trésors ont besoin de trésors, notre Avarice vient de Mammon
Tout posséder, même la vie d'autrui, l'Envie de l'Homme est démesurée
Non, Pégase n'est pas à nos côtés, c'est l'Orgueil qui nous talonne
La Gourmandise, vice infâme, souvenez-vous de Tantale,
N'a d'égale que notre Acédie et nos actions immorales...
Oyez, oyez, adorateurs des plaisirs malicieux,
Malveillants et mécréants s'agenouilleront devant Dieu...
Voyez, voyez, la Luxure, cette opprobre aux mille visages ;
Belligérants et tyrans nous manipulent grâce aux mirages...
Prisonniers de ce Colisée, de cette spirale infernale, de ce cercle vicieux,
La clef de notre liberté sera le déluge qui déferlera de nos yeux...
Alors quelle sonorité aura le glas de notre trépas ?
Peut être une symphonie lugubre en provenance de l'au-delà...?
Ou plutôt nos cris de tortures dus aux supplices d'en bas...?
À cette heure abyssale, nous regretterons l'Eden,
Ses fleuves d'or, ses victuailles, la Panacée parcourant nos veines...
Tout est vain désormais, plus rien n'en vaut la peine...
La Genèse est à la Création, ce que l'Homme est à la Destruction,
Aucune arche divine ne nous sauvera de la perdition...
Puisque le Passeur en personne n'accepte aucune repantence,
Aux bords du Cocyte et de l'Achéron nous ferons pénitence...
Ainsi, nous atteindrons l'horizon noir de notre Destin,
Le Firmament s'obscurcit, tout s'engloutit, cette éclipse représente l'Esprit Humain...
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