L'Odyssée au Royaume des Calvaires
Contrée néfaste, Région terne
Terre de désastre, mer d'ébène
Infâme Bête du Très-Haut
Rejoins céans tout le Troupeau
Ô Toi, Âme impure, livre-toi aux supplices
Flammes et tortures désirent ton sacrifice
Plaine de feu, Désert de sang
Vallée des Gueux, Torrent ardent
Le Roi des Péchés, aux portes, se tient
Ni lois, ni traités, n'apportent soutient
Ô toi damné, mécréant, dévoué aux sévices
Tu es condamné au néant, voué à l'abysse
Le Déchu énumère, satisfait, nos méfaits
Il les sens, s'en délecte et cela sans cesse
Dépourvus de prières, imparfaits et défaits
l'Innocence se déleste, elle se lâche, s'empresse
Ô toi, dévêtu, va, va là à la Peur
Ôte-toi des vertus, voilà tes labeurs
Sens et Conscience te sont extirpés
A coups de fouet clouté, tu es rossé
Tes plaies se remplissent d'un pus jaunâtre,
Avec des blattes que tu ne peux combattre
Nu et châtré, le couloir est rougeâtre
Dans un gouffre lugubre, ton corps est jeté
Irascible est la bête qui vient l'emmener
Aucune pénitence ici-bas n'a d'effet
Brûlures et purulences n'ont plus aucun secrets
Lacéré jusqu'aux muscles, mourir est l'espoir
Ecorché, en souffrance, vient le désespoir
L'odyssée des tourments, éternelle genèse :
Un enfant, t'éviscerant, libérant tes entrailles
Crucifié, te vidant, dans l'Immortelle Braise :
Incessant, est le sang se déversant des entailles
Feux, fastes et folies, font fantasmer l'Enfer
Et, ce vaste maudit monde entassé à l'envers,
Ressasse aussi nos hontes, enlacées au Calvaire
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