Abîmé de tes mots

insécurités dans mes veines

en vain, je me saigne, je me soigne

arracher mes larmes

apaiser mes cris

défaire ta violence

ciel vibrant d'orages

je me sens gronder

avec des milliers d'éclairs

comme seul reste de toi

tu m'as inculqué une haine de moi

noyée sous tes reproches

pourquoi, pourquoi, pourquoi,

méritais-je autant de déchirures ?

J'inscris sur ma peau les reflets

les reflets veinés d'une relation décousue

je ne me meus plus face à ta rage

hais-moi, tu ne me fais plus rien

et mon seul pardon sera pour moi

pour que j'avance, pour que je m'apprenne

je ne te dois rien

ni mes nuits, ni mes p(l)eurs

j'ai laissé ton souvenir

il m'empêchait de respirer

respirer ma personne et ce que tu lui as pris

je n'étais pas le monstre

je n'étais pas la victime

j'étais la pluie et le ciel bleu

j'étais tout et rien, l'écho et le silence

tu m'as lacéré, déchiré, mutilé

je porte tes mots gravés dans mes mains

mais je ne leur donne pas le pouvoir de me défaire de moi

ce n'était pas toi l'espoir, c'était moi

mes rires, mes sourires, mes aspirations, mes faiblesses

si tu ne peux m'aimer correctement, je le ferai

avec justesse, avec respect, avec paix

aucune tempête ne te substituera

je ne suis pas ton ombre dans le brouillard

brouillard dans lequel tu m'as perdu

j'en sors, j'en sors, les yeux quasi secs

l'arc-en-ciel n'était pas poétique

les musiques n'étaient pas douces

je me suis piqué contre ton être

mais j'avance, je marche, je cours

je sors du chaos de tes mots

je m'arrache à ces nuages

nuages remplis de cette colère que tu m'envoies

je méritais mieux

des rêves éveillés, des matinées attentionnées

l'univers devrait me porter

pour que je renaisse dans les étoiles

j'ai quitté ta Terre, toi et tes remparts

je n'ai plus le tonnerre

simplement la mélodie des éclairs

et c'est beau, tellement beau

de réapprendre à voler sans toi.