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Cette île est elle, indéniablement.
Elle est belle, aquarelle, étincelle. Elle émerveille, ensoleille, ensorcèle. Elle est fine, affutée, pleine de cœur et d’Histoire, pleine de vent et de sel. Elle est fière, parfois farouche, toujours superbe. Elle a du cran, du coeur, du courage. Elle m’a tendu la main, au point du jour brumeux de mes 30 ans, et depuis, je ne l’ai plus jamais lâchée.
Nord
C’est un cap, que dis-je c’est un cap ? C’est une péninsule qui pointe un doigt presque revanchard vers le continent. Elle plonge dans les flots de la Méditerranée, alignant villages et petites criques dans lesquelles les ports semblent presque timides. Terre de montagne et de montagnards où la sagesse ancestrale a longtemps dit que le danger venait de la mer ! Peu de marins, quelques corsaires, quelques envahisseurs… D’autres îles, juste là, qui parlent d’un empereur déchu ou d’un comte littéraire. Une ville comme une bastille ouverte sur le soleil levant.
Sud
Les falaises flottent, narguant dans leur improbable équilibre toutes les lois de la pesanteur. Elles sont blanches, fragiles, elles portent tout au bout de leurs bras une citadelle magnifique. Elles regardent, juste en face, une voisine étrangère et pourtant si proche, si cousine… Elles sont grandioses, immenses, à la fois aériennes et calcaires comme si à chaque seconde elles pouvaient replonger dans les flots de Neptune. Ici la mer est belle : tantôt furie, tantôt cristal, elle est turquoise comme un miroir. Ici le vent est clair : tantôt rafale, tantôt zéphyr, il est doux comme un soupir.
Est
L’enfer, c’est les autres. Car le paradis, c’est ici ! Merveille du monde où les plages s’enfilent comme autant de perles d’eau. Des rochers lunaires accueillent les petites pattes des oiseaux marins. Le sable est chaud, accueillant, l’eau est une moiteur délicieuse où seules quelques méduses, parfois, ont l’audace de troubler les nageurs. La crique est alanguie au fil de la côte, elle respire, inspire peintres et poètes, accueille paillotes brunes et planches multicolores. Elle se prélasse comme une sirène paresseuse qui aurait retrouvé, en secret, le Graal ou l’Atlantide.
Ouest
La terre est rouge comme du safran trop mûr. Elle est vertigineuse, découpée, acérée, à la fois magique et inhospitalière. La grandeur est partout, depuis les fonds marins jusqu’aux sommets qui semblent tout là-haut accrochés au ciel. La nature est reine et sereine, depuis le vert profond des maquis jusqu’au brun desséché des arbustes. Le bleu de la mer épouse l’ocre de la terre, il s’agenouille à ses pieds et le spectacle est immense comme un souffle coupé. Quand le soir arrose tout cela d’un feu ardent, il ne reste plus qu’à se taire et à ouvrir les yeux, pour en prendre plein le cœur.
A prestu ! :)
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