Ce cours dont vous êtes le sujet.

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L'antique radio-réveil scellé au mur entame un lancinant clignotement avant de diffuser, dans un désagréable crachotement, le journal de six heures. Péniblement efficace, mais la direction de l'université n'a pas trouvé mieux pour faire sortir du lit ses pensionnaires, qui subissent parfois de courtes nuits.

Darcy quitte sa couche d'un bond, enfile une paire de mules qui trainent sur le linoléum froid.

— Dépêche-toi, Gwen ! Ce n'est pas un jour à être en retard !

Il dort nu, comme le veut le règlement de l'école, se gratte machinalement l'entrejambe en fixant le planning des cours punaisé au mur.

Gwendoline a les yeux mi-clos et observe son colocataire. L'établissement impose des chambrées mixtes d'élèves arbitrairement choisis, pour favoriser les travaux pratiques du soir. Darcy est plutôt correct, pas trop niais et volontaire. Elle aurait probablement préféré partager sa chambre avec une autre fille, cela aurait sans doute rendu certaines soirées moins... embarrassantes, mais il s'était révélé bien docile et même assez habile.

Elle tire les draps, dévoilant son corps mince. Une fois sur pied, elle se penche pour atteindre sous le lit une sandale introuvable. Zut ! Je suis sûre qu'il mate mon cul et que ça va encore dégénérer !

— Gwendoline, tu ne peux pas aller à notre premier cours NCBD comme ça, voyons !

— Euh, rappelle-moi la signification de cet acronyme et profites-en pour me dire ce qui cloche chez moi, gros malin.

"Nœuds Coulants et Bondage Domestique". Il faut être hyper clean et tu es poilue comme un Chewbacca hormoné.

— N'exagère pas, ça repousse un peu, mais je n'en suis pas à faire des tresses !

— La mode barbe-de-trois-jours sur le mont de Vénus stylisée façon toundra en jachère, ce n'est pas le style de la prof, je crois...

— Qui est-ce, celle-là ?

— Ou "celui-là", il, elle ou iel, personne ne sait vraiment... personne n'est allé vérifier. Le genre dominatrice frappadingue, si tu veux mon avis. Il parait que la légende urbaine insinuant que l'école a droit à trois pour cent de pertes chez les élèves est née l'année de sa prise de fonctions... Je n'ai pas envie de mourir empalé au fond d'une cage, moi ! Alors, file dans la salle de bain et fais-toi belle. Nous passerons peut-être sous le radar.

— Question courage, tu es vraiment un mou du gland, Darcy ! Enfin, pour te faire plaisir, cire chaude et rasoir, je vais tondre la pelouse, si tu y tiens. Mais je suis lente, ne me reproche rien si nous sommes en retard. Si tu veux m'aider... je sais que tu connais bien la topographie du jardin !

Il rougit, à son grand embarras. Ils ne sont pas vraiment amants, mais les exercices de TP rapprochent. La semaine dernière, le cours "Maîtrise de la Langue et Sexe Oral" l'avait bien échauffé et le soir même, quand Gwendoline l'avait pris dans sa bouche, son manuel illustré sur les genoux... Il avait fantasmé toute la nuit sur la possibilité de lui rendre la pareille, mais le professeur ayant le lendemain vicieusement insisté sur l'importance de la stimulation anale, elle s'était, le soir venu, assise sur son visage, le forçant à lécher consciencieusement le petit trou interdit. Dieu, qu'il avait eu honte, tout d'abord !

Pourtant, quand elle s'était enfin dégagée, après avoir lancé un regard amusé sur son sexe en érection, elle lui avait fait remarquer que, finalement, lui aussi avait aimé ça.

Il avait acquiescé, persuadé que la préparation soignée de cet orifice lui serait favorable lors d'exercices plus dynamiques, quand sa puissance de pénétration pourrait mieux s'exprimer.

Au cours suivant, le professeur l'avait fixé, montré du doigt, tout en parlant longuement d'inversion des genres et de l'importance d'élargir son horizon. Darcy n'avait jamais imaginé son horizon si proche et si intime : Gwendoline, équipée d'un généreux braquemart de latex, lui avait alors généreusement agrandi sa perspective intérieure.

En ce matin sombre, à genoux sur le carrelage froid de la salle de bain, c'est dans un plaisir trouble qu'il applique la pâte collante et tiède entre les blanches fesses de sa colocataire, se retenant difficilement d'y appliquer ses lèvres avec dévotion.

***

— Darcy, dépêche-toi ! On est carrément en retard, là. Il est sept heures passées, le cours doit avoir déjà débuté !

Ils filent à toute allure dans les couloirs encombrés d'étudiants endormis. Pas de chance, l'amphi est dans l'aile ouest du bâtiment, et les dortoirs à l'opposé.

— Oui, eh bien si tu n'avais pas lourdement insisté pour que je nettoie ton corps avec ma langue, on aurait gagné quelques minutes !

Sans cesser d'avancer, elle se retourna brusquement.

— Tu en mourais d'envie, ne joue pas la victime ! Sois gentil, aide-moi à marcher, j'ai beaucoup de mal avec ces talons ! Et je t'autoriserai à recommencer dès ce soir, j'ai peut-être oublié un poil ! dit-elle en ponctuant cela d'un clin d'œil coquin.

Il jette un regard sur les chaussures, comme s’il découvrait la tenue de son binôme. En réalité, depuis la sortie de la chambre, son regard n'a pas décollé de la paire de jambes nues, à peine masquées par une petite jupe courte. Son petit cul s'y loge sans culotte. Elle lui a expliqué qu'elle n'en possède pas d'assez belles pour se coordonner parfaitement avec ses chaussures, de jolis escarpins à hauts talons dont elle a noué les brides sur ses fines chevilles. Il ne regrette pas d'avoir insisté sur l'importance d'être élégante pour ce cours, mais, si elle a du mal à courir ainsi chaussée, lui marche difficilement avec la généreuse érection qui barre son slip, ses noix dures et gonflées douloureusement comprimées dans son pantalon slim.

Enfin arrivés, ils reprennent leur souffle devant la porte.

— Tu vois bien : pas un bruit ! Le cours n'a pas commencé, il n'y a personne, nous sommes peut-être même en avance...

Gwendoline hausse les épaules, et pousse lentement le lourd battant de chêne sombre.

L'amphi est plongé dans le noir et dans un lourd silence, moite, épais, électrique. Les deux élèves pénètrent timidement dans la pièce au parquet sonore, les talons de Gwendoline claquant bruyamment. Darcy cherche dans la poche de sa veste son téléphone portable pour en activer la faible lumière.

Les lampes de la salle s'allument brutalement, des dizaines de projecteurs révélant les regards éblouis des nombreux élèves présents. Un léger soupir commun, un "Ooh" vite ravalé, réprimé de force.

Tous et toutes se tournent vers la chaire de la Professeur. Darcy et Gwendoline s'avancent, levant la tête, ahuris.

— Bien ! Nous vous attendions, mes agneaux ! Venez me rejoindre.

Cette voix froide et décharnée, c'est celle de Madame la Professeur. Cheveux blonds tirés en un impeccable chignon, son corps moulé dans une robe courte de cuir noir, elle joue avec une fine baguette qu'elle fait claquer dans la paume de sa main.

Elle se lève lentement de sa chaise, révélant ses longues jambes gainées de soie noire opaque, ses pieds glissés dans d'improbables Louboutin Lady Peep 150.

— Montez me rejoindre ! Le cours d'aujourd'hui vous concerne, même si vous allez comprendre qu'il n'est pas fait pour vous.

Darcy s'étrangle un peu en répondant.

— Si ce n'est pas pour nous, alors nous allons nous éclipser discrètement, Madame...

Elle éclate d'un rire froid.

— Imbéciles ! Ce cours n'est pas pour vous, ce cours est SUR vous : VOUS en êtes le sujet.

***

— Non, mais, regardez bien tous et toutes, cette petite cochonne ! Elle ne porte même pas de culotte !

Madame la Professeur a invité Darcy et Gwendoline à monter sur l'estrade. À peine arrivés, la professeur relève la courte jupe de son élève, révélant sa quasi-nudité.

— Madame ! Nous étions en retard, je n'ai pas eu le temps, j'ai fait au plus simple !

La gifle qui ferme la bouche de la jeune fille est suivie d'une caresse sur sa croupe.

— Mais oui, bien sûr, tout le monde te croit, sois-en persuadée. Et nous apprécions tellement ta simplicité, ton humilité, que tu vas satisfaire notre envie d'innocence en te déshabillant entièrement. Tu peux garder tes chaussures, le sol est froid.

Gwendoline jette un regard implorant à Darcy.

— Il ne t'aidera pas, petite gourde ! Déjà parce qu'il a très peur, mais aussi parce qu'il trouve cela plutôt plaisant, n'est-ce pas, mon petit Darcynou chéri ?

Ce faisant, elle souligne de la pointe de sa baguette l'érection visible sous l'étoffe du pantalon. Quelques rires fusent, vite réprimés d'un regard sévère de Madame la Professeur. Ses yeux se tournent enfin vers la pauvre fille qui grelotte déjà.

— Allez, nous n'avons pas que cela à faire !

Gwendoline laisse tomber la jupe à ses pieds, dégrafe ensuite son chemisier puis l'ôte en tremblant.

L'auditoire s'exprime par des soufflements variés et globalement admiratifs.

— Calmez-vous, je vous prie. Je devine qu'il y a ici des mains qui aimeraient flatter ces adorables petits tétons roses dressés comme à la parade, ou glisser un doigt entre ces cuisses charnues, mais... stop ! Nous ne sommes pas encore au cours de gastronomie avancée "Branlade de morues & Moules-frites", vous devrez attendre le deuxième trimestre.

Gwendoline tremble de tout son corps, tentant de ses mains de masquer son sexe fraichement épilé et sa poitrine dénudée.

— Madame, qu'attendez-vous de moi ?

De vous ? Eh bien, le sujet du cours est... -elle regarde sur son agenda- "Noeuds Coulants et Bondage Domestique", voilà ! Donc, nous allons jouer de cordes pour immobiliser vos corps que je trouve un peu trop... enthousiastes ! Mon garçon, déshabille-toi aussi, je te prie.

Les pensées du jeune homme sont contradictoires. Il est mort de honte à l'idée de se montrer nu devant les autres élèves, mais, dans un état de confusion mentale, ces derniers ne comptent déjà plus pour lui. Seule existe la beauté infernale de la Professeur, sa voix douce, persuasive et pourtant si dure. Lui faire plaisir, oui. Obéir lui sera agréable.

Darcy laisse tomber sa veste puis sa chemise, retire son pantalon et son slip d'un seul geste.

— Oh oh ! s'exclame la professeur. Notre ami était fort triomphant il y a quelques instants, mais le voilà tout ... recroquevillé !

Il jette un oeil désolé à son sexe désormais flaccide.

— C'est mieux ainsi, mon petit. Tu n'es pas là pour nous impressionner, d'ailleurs, dit-elle en riant.

Elle se tourne vers son public, radieuse.

— Des éléments de cours, maintenant ! Laissons quelques merveilleux instants de repos tourmenté à nos deux charmants Guinea pigs, ici présents, avant de les faire basculer dans l'extase dont ils sont dignes. J'imagine bien que vous avez fait vos propres recherches sur le Bondage et le BDSM avant de vous présenter à mon cours, n'est-ce pas ? Vous n'oseriez pas vous comporter comme de misérables crétins incultes ? Très bien. Nous ne remonterons donc pas à l'Antiquité, ni aux fantasmes de crucifixion, aux bûchers ou aux pratiques expiatoires sévères des catholiques. Vous connaissez votre petit Sade sur le bout des doigts, vous révisez votre Sader-Masoch chaque soir ? Parfait, parfait !

Elle arpente ce qui est désormais devenu une scène sous une lumière bleutée, ponctuant ses phrases par des mouvements secs de sa badine effilée, la laissant librement fendre l'air ou plus rarement s'abattre sur les cuisses de ses deux sujets.

— Le bondage est l'Art -oui, j'ai bien dit Art-, de contraindre le corps humain par l'intermédiaire de cordes, bracelets, chaines et corsets, avec l'aide d'un mobilier dédié. Attaché sur une croix, ligoté sur un chevalet, immobilisé dans un carcan, maintenu en cage ou encore suspendu dans les airs, le corps bridé forme un plaisant tableau, où le sadisme mêlé à la souffrance, réelle ou fantasmée, satisfait visuellement toutes les parties en présence.

Elle se retourne vers le couple.

— Mais oui, mes chéris, vous aussi, allez adorer cela !

Ils l'observent craintivement, les yeux perdus, totalement à sa merci.

— Mais assez de théorie, passons à la pratique. Merci d'accueillir avec déférence mes deux fidèles "aides de camp" qui vont ce matin travailler pour moi.

Rentre par les coulisses, sortant de l'ombre, un couple, jumeaux dizygotes au look identique, harnais de cuir minimal sur le torse, short de latex ajusté, bottes de cuir, à hauts talons pour elle. Ils poussent au sol leurs lourds accessoires sur des roulettes puis les fixent au sol par de grosses goupilles filetées : une croix de Saint-André et un étrange chevalet mécanique, sorte de cheval d'arçon hérissé de bracelets, manilles et poulies.

Tout va désormais très vite, dans un réjouissant ballet visiblement bien rodé. L'homme saisit sans ménagement les poignets de la pauvre Gwendoline qu'il lie ensemble, derrière son dos, à l'aide d'une simple corde. Après plusieurs tours et un noeud magnifiquement réalisé devant un auditoire captivé, il remonte le long des avant-bras, les ficelant, serrant, tirant, nouant de nouveau jusqu'à ce que les coudes de l'infortunée se touchent. Elle se tord de douleur, mais bientôt son corps s'habitue, figé dans une posture dans laquelle les épaules s'effacent au profit de seins projetés en avant, comme offerts.

Mais l'homme ne perd pas de temps, avec d'autres liens il ceint déjà sa taille de plusieurs rangées de cordes. Du nombril à la base de sa poitrine, il serre et serre encore. Alors que ses côtes s'affinent au-delà du raisonnable, Gwendoline s'étouffe et perd sa respiration dans son corset de chanvre tressé. Il rejoint les deux extrémités de la corde devant elle, entourant alors chaque sein de trois tours bien serrés avant de terminer d'un noeud derrière sa nuque. Les mamelons compressés saillent de manière comique, comme deux petites poches aux veines marquées.

L'homme la soutient désormais d'une main passée derrière ses avant-bras liés, la chérie tient à peine sur ses hauts talons, tout occupée qu'elle est à retrouver son souffle et à vaincre les douleurs lancinantes qui la gagnent.

Quelques applaudissements fusent dans la salle, vite calmés par la Professeur.

Pendant ce temps, sa comparse n'est pas restée inactive sur le pauvre Darcy. Après lui avoir attaché les poignets au sommet des branches de la croix grâce aux anneaux présents, elle tire sur les cordes avec une force insoupçonnée, l'écartelant jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus terre ! Le pauvre souffre le martyre, et elle apaise un peu sa douleur en attachant coudes et épaules de la même façon pour répartir la tension. Ses chevilles et ses cuisses sont ensuite attachées fermement aux branches inférieures de la croix, achevant d'immobiliser son corps en suspension. Elle serre alors autour de sa taille un lourd corset métallique, qu'elle comprime rapidement à l'aide de deux grosses molettes latérales. Le malheureux étouffe, chaque tour supplémentaire est commenté par le public, alors que sa bouche s'arrondit dans un effort pour continuer à alimenter en oxygène ses poumons malmenés.

Le pauvre n'en a pas fini ! Après lui avoir enchâssé le sexe dans une cage empêchant toute expansion de sa verge, elle ceint la base de ses testicules de quelques tours d'une fine corde qu'elle termine par un lourd anneau. Les deux pinces qu'elle pose enfin sur ses tétons lui arrachent de nouveaux petits cris plaintifs, vite ravalés quand elle serre le bâillon d'une cagoule qu'elle place sur sa tête.

Les aides s'effacent discrètement alors que la Professeur prend en main Gwendoline, l'installant alors à califourchon sur le cheval d'arçon. Elle prend la parole, détaillant techniquement ses gestes précis.

— Voyez comme nous avons bien progressé ! Nous avions deux jeunes fous en liberté, mais avec des accessoires judicieux, nous obtenons nos deux cobayes dociles. Ils sont désormais soumis à leurs pensées, qui tournent en boucle autour des merveilleuses sensations que leur procure leur enveloppe charnelle ! Pour que le plaisir demeure et s'amplifie même, il ne me reste que quelques touches personnelles à apporter. Regardez plutôt.

Elle attache alors fermement le buste de sa petite protégée sur l'engin infernal, devant par une corde prise sur le corset improvisé avec un mousqueton, derrière par une autre passée entre les poignets. Elle ajuste les tensions respectives pour que Gwendoline garde l'équilibre, le dos droit. L'énorme pression à laquelle elle est soumise lui écarte les jambes sur la large poutre, sa vulve s'ouvre et s'écrase sur l'épais cuir graisseux.

— Oh oui, ma chérie ! pour que tu ne trouves pas le temps trop long, j'ai enduit le cuir d'une graisse pimentée, aux huiles essentielles urticantes ! Elle devraient bientôt te provoquer de délicieuses sensations dans le bas du ventre. Et pas de jaloux : la cage de chasteté que porte Darcy a été pareillement lubrifiée !

— S'il vous plait, madame...

— Assez ! Je vais devoir te bâillonner, très chère. Dommage, j'aimais beaucoup tes jolies lèvres carmin lorsqu'elles exhalaient ces courts soupirs de désespoir...

Elle place enfin deux bracelets de cuir aux chevilles de la jeune fille, qu'elle relie au bout d'une corde qui pend au plafond. Quand elle tire sur l'autre extrémité, les fines jambes se plient vers l'arrière.

— Vois-tu ma chérie -suis-je bête, je suis derrière toi et ton corps est immobilisé dans ce carcan de cordes !- je vais relier cette corde à ce lourd anneau accroché aux petites noix gonflées de ton ami. Ainsi, si la fatigue te prend, que tu ressens l'envie d'étendre tes jambes à la verticale pour enfin toucher le sol, cela provoquera l'allongement -à l'identique- du scrotum de ton pauvre ami. Ne t'inquiète pas, tu ne l'entendras pas crier !

Elle se dirige vers Darcy, qui déjà, remue la tête en signe de refus, hélas vain.

— Tss-Tss, mon petit chéri, fais-moi confiance ! Au sommet de ta cagoule se trouve un anneau, dans lequel je place cette corde. Elle est reliée par une autre poulie aux cordes qui enserrent les mamelons de ta petite amie. Comprends-tu ?

Grâce à un compas intégré à la croix de bois, elle fait basculer Darcy vers l'avant de trente degrés, réajuste les cordes au plus serré.

— Voilà, nous y sommes ! Darcy, tiens ta tête bien droite, ne la laisse pas tomber en avant, sinon tu vas encore plus allonger et comprimer les pauvres petits seins de Gwendoline. Ne perds pas connaissance, ils n'en peuvent déjà plus ! dit-elle en malaxant lentement les tétons de la pauvre fille dont les yeux s'arrondissent d'effroi.

***

Madame la Professeur revient au centre de la scène sous des applaudissements nourris.

— Merci, merci ! Ce cours est désormais terminé, j'espère que la substance pédagogique transmise vous sera utile pour vos futurs TP en chambre. Je vous donne rendez-vous cet après-midi, ici même, pour votre prochain cours -elle regarde de nouveau dans son agenda- pour la mise en pratique de "Fistoire Géorgasmie". Vous avez de la chance, nous avons là deux volontaires qui seront parfaitement préparés, bien chauds et dociles, pour de passionnantes expériences introductives dans la matière.

Sans un geste pour les misérables corps bloqués dans leur gangue de souffrance et de soumission, les élèves quittent rapidement la salle.

Madame la Professeur reprend ses affaires éparpillées, referme sa serviette de cuir sur son précieux agenda, réajuste une dernière corde, resserre une vis un peu lâche.

Elle caresse de son ongle verni la joue de Gwendoline d'un air pensif, rejoint la sortie, et coupe la lumière avant de franchir la lourde porte de chêne qu'elle ferme doucement.

Les deux corps entament une très instructive matinée dans l'obscurité totale.

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