CHAPITRE 8 : PROMESSES ÉPHÉMÈRES

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Le ciel, encore marqué par les ombres des averses de la veille, laisse filtrer une lumière incertaine. Une atmosphère de calme fragile enveloppe le lycée. Si la pluie a cessé, elle a laissé derrière elle l’écho de pensées profondes et de luttes intérieures. Chaque personnage avance, porté par des promesses qu’il a faites et par des questions qui naissent dans le silence.


Deng Shen : Le fardeau du rachat

Appuyée contre un mur de briques froides dans la cour, Deng Shen suit des yeux les mouvements lents de Yang Li. Sa silhouette, habituellement rayonnante, semble alourdie par une fatigue qu’il tente de cacher, et cette vision amplifie l’angoisse qui tourmente son cœur.

« La jalousie est une flamme qui consume son propre foyer, laissant des cendres là où il y avait la vie, » pense-t-elle. Sa jalousie, elle le comprend maintenant, n’a jamais été dirigée contre Yang Li. Elle était tournée contre elle-même, un reflet de son propre sentiment d’insuffisance.

« Si je dois porter le poids de mes erreurs pour avancer, alors que cela soit ma rédemption, » murmure-t-elle. « Chaque pas que je ferai sera une promesse non pas de réparer ce qui est brisé, mais de reconstruire avec ce qui reste. »


Yang Li : La force des racines

Dans la bibliothèque du lycée, Yang Li tourne distraitement les pages de son carnet. Des mots, couchés sur le papier dans des moments de clarté, semblent maintenant flous à ses yeux. Il sent une faiblesse étrange, un tiraillement intérieur qu’il ne peut comprendre. Et pourtant, son esprit refuse de céder à cette lourdeur.

Il s’arrête sur une pensée qu’il avait notée récemment :
« Le vent peut courber les branches, mais il ne brise pas les racines si elles plongent assez profondément. »

Yang Li relève la tête, fixant la lumière voilée du matin à travers la vitre. « Si mes racines sont encore solides, alors je tiendrai. Peu importe à quel point la tempête semble forte. » Ces mots deviennent une promesse silencieuse, un rappel que même dans les moments de faiblesse, il est possible de rester debout.


Chen Bo : Le lien invisible

Au gymnase, Chen Bo enchaîne les dribbles, son esprit bien loin des lignes du terrain. Il pense à Yang Li, à ce qu’il a perçu récemment : une lassitude, un regard plus sombre, une distance subtile. Quelque chose a changé, mais il ne parvient pas à mettre le doigt dessus.

Il arrête son ballon et s’assoit sur le banc, essuyant la sueur de son front. Une pensée lui traverse l’esprit, comme une vérité qu’il ne peut ignorer :
« L’amitié n’est pas l’absence de silence. C’est l’écho qu’on laisse dans le cœur de l’autre, même lorsqu’on n’a pas les mots. »

Il se promet alors, avec une simplicité sincère, d’être cet écho pour Yang Li, même si cela signifie attendre qu’il trouve les mots pour partager son fardeau.


Huang Lei : L’équilibre fragile

Dans les couloirs du lycée, Huang Lei avance avec son sourire habituel, une façade qu’il a apprise à porter comme une seconde peau. Mais à l’intérieur, il sent une tension, comme si le fil invisible qui lie ses amis était prêt à se rompre.

Il s’arrête près d’une fenêtre, observant les nuages encore lourds. « On m’a toujours dit que celui qui fait rire les autres est celui qui porte leurs douleurs, » murmure-t-il pour lui-même. Mais il ajoute, pensif :
« Peut-être que porter les douleurs des autres, ce n’est pas toujours les alléger. C’est leur apprendre à les partager. »

Huang Lei, avec cette réflexion, décide qu’il ne restera pas un simple spectateur. S’il faut briser le silence pour restaurer leur lien, il en fera sa mission.


Li Mei : La promesse des mots

Assise sous un arbre dans la cour, le carnet de Li Mei repose ouvert sur ses genoux. Elle observe Yang Li au loin, ses traits fatigués lui rappelant une fragilité qu’elle a elle-même connue. Ses pensées se traduisent en mots sur le papier, des mots qui cherchent à capturer l’essence de ce qu’elle ressent.

Elle écrit :
« La vraie force ne réside pas dans l’absence de chute, mais dans la capacité à se relever avec une âme intacte, même si elle est légèrement fissurée. »

Ces mots deviennent sa promesse silencieuse : d’être une présence pour Yang Li, et pour ceux qu’elle aime, même si elle doit traverser ses propres hésitations pour le faire.


La journée s'achève, et le ciel de Suzhou est teinté d’un gris pâle. Yang Li quitte le lycée, son carnet serré contre lui, et marche lentement dans les rues encore humides de la pluie matinale. Ses pas sont plus lourds que d’habitude, et un silence étrange l’entoure, même au milieu de la rumeur de la ville. Quelque chose en lui semble s’effilocher, comme si un fil invisible qui le maintenait debout menaçait de se rompre.

Le retour à la maison

Yang Li franchit le portail de sa maison, jetant un regard distrait au cerisier dans le jardin, habituellement source de sérénité. Aujourd’hui, il ne s’y attarde pas. Il entre dans la maison, où sa mère prépare le dîner et son père est occupé à réparer une chaise en bois.

« Li, tu es rentré plus tard que d’habitude, » remarque sa mère sans lever les yeux de sa tâche. « Tout va bien ? »

Yang Li hoche la tête, mais son silence inhabituel attire rapidement l’attention de son père. « Tu sembles épuisé, mon garçon. Tu travailles trop ces jours-ci. Prends le temps de respirer, » dit-il, posant ses outils.

« Je vais bien, » répond Yang Li, sa voix basse, presque mécanique. « Je vais dans ma chambre. »

Il monte les escaliers, laissant derrière lui une étrange tension. Ses parents échangent un regard inquiet, mais choisissent de ne pas insister.



La chambre : refuge ou prison

Dans sa chambre, Yang Li s’assoit à son bureau, le dos légèrement voûté. Il ouvre son carnet mais reste immobile, son regard perdu dans le vide. Ses pensées semblent s’embrouiller, et une sensation de malaise s’installe. Il touche son front, qui semble plus chaud que d’habitude, et murmure : « Pourquoi est-ce que je me sens… si faible ? »

Il regarde par la fenêtre, observant les branches du cerisier se balancer doucement dans le vent. Ce mouvement, habituellement apaisant, semble aujourd’hui presque oppressant. Une pensée traverse son esprit, fugace mais persistante : « Quelque chose ne va pas. Mais quoi ? »


Un comportement inhabituel

Au dîner, Yang Li rejoint ses parents, mais il reste silencieux, à peine touchant à son assiette. Sa mère, inquiète, s’assied à côté de lui. « Li, tu sais que tu peux parler, n’est-ce pas ? Si quelque chose te tracasse, nous sommes là. »

Yang Li tente de sourire, mais il semble forcé. « Merci, Maman. C’est juste… la fatigue, je pense. »

Cependant, son regard absent et ses gestes lents ne passent pas inaperçus. Son père intervient, son ton plus ferme mais bienveillant : « Li, il ne suffit pas de dire que tu es fatigué. Parfois, il faut écouter ce que ton corps essaie de te dire. »

Ces paroles résonnent en Yang Li, mais il ne sait pas comment y répondre. Il se lève, s’excusant, et retourne dans sa chambre, laissant une atmosphère lourde dans la pièce.

Les murmures de l’inquiétude

Seul dans sa chambre, Yang Li regarde son reflet dans le miroir. Ses traits semblent plus tirés, ses yeux plus ternes. Il murmure doucement, presque pour lui-même : « Est-ce que je vais vraiment bien, ou est-ce que je commence à me perdre ? »

Il s’allonge sur son lit, serrant son carnet contre lui comme un ancrage. Dans son esprit, des fragments de souvenirs de la soirée au club de littérature refont surface. Mais il n’arrive pas à assembler les pièces, comme si quelque chose lui échappait.

Pendant ce temps, ses parents discutent en bas, leur inquiétude grandissante. Sa mère chuchote : « Je ne l’ai jamais vu comme ça. Peut-être qu’on devrait essayer d’en parler davantage avec lui demain. »

Le retour de Yang Li à la maison met en lumière un changement subtil mais inquiétant dans son comportement. Sa fatigue inexpliquée, son silence inhabituel, et son attitude distante plongent sa famille dans une inquiétude croissante, tandis que Yang Li lui-même commence à ressentir les effets du poison sans en connaître l’origine.


La nuit tombe sur Suzhou, enveloppant la ville d’un calme trompeur. Dans la maison de Yang Li, le silence règne, mais il est chargé d’émotions et d’inquiétudes. Tandis que ses parents tentent de comprendre l’étrange comportement de leur fils, Yang Li reste seul dans sa chambre, où ses pensées forment un labyrinthe.


Le sommeil agité

Yang Li s’allonge sur son lit, le carnet toujours serré contre lui. Mais le sommeil ne lui vient pas. Ses pensées, habituellement ordonnées et apaisantes, se dispersent comme des feuilles emportées par le vent. Il sent une lourdeur inhabituelle dans son corps, comme si l’énergie lui échappait petit à petit.

Ses yeux se ferment un instant, mais des fragments de souvenirs surgissent : la soirée au club de littérature, les visages de ses amis, et un vide qu’il ne peut nommer. Une phrase traverse son esprit, née d’une intuition inexplicable : « Y a-t-il quelque chose que je ne vois pas, quelque chose qui se cache dans les ombres de cette journée ? »


L’inquiétude parentale

Dans le salon, ses parents discutent à voix basse. Sa mère, assise près de la table, frotte ses mains nerveusement. « Ce n’est pas seulement de la fatigue, » dit-elle. « Il y a quelque chose d’autre. Tu as vu son visage ? Il était si pâle. »

Son père, bien qu’essayant de garder son calme, ne peut cacher son inquiétude. « Je vais lui parler demain matin. Mais s’il continue ainsi, nous devrons envisager de consulter quelqu’un. »

Ces paroles, bien que posées, reflètent une angoisse profonde. Pour eux, Yang Li a toujours été un pilier, une source de stabilité. Voir cette lumière vaciller les laisse démunis.


Les murmures de la nuit

Dans la pénombre de sa chambre, Yang Li finit par trouver un semblant de sommeil. Mais ses rêves sont agités, peuplés d’images indistinctes. Des visages flous, des voix qui se mélangent, et ce sentiment persistant de faiblesse. Lorsqu’il se réveille en sursaut, son front est humide de sueur froide.

Il se lève et marche jusqu’à la fenêtre. La ville est endormie, les lumières des lampadaires créant des halos diffus dans le brouillard. Il pose une main sur le verre froid et murmure : « Pourquoi ai-je l’impression que quelque chose m’échappe ? Que quelque chose en moi s’effondre lentement ? »

Mais la nuit, comme un témoin silencieux, ne lui offre aucune réponse.


Un fil ténu d’espoir

Malgré le malaise qui grandit en lui, Yang Li se promet intérieurement de tenir. Son carnet, posé sur son bureau, semble presque l’appeler. Il l’ouvre et, avec une force qu’il ne pensait pas avoir, il écrit :
"Si la lumière faiblit, c’est peut-être pour nous apprendre à voir dans l’obscurité."

Ce simple acte, bien qu’hésitant, lui donne un semblant de réconfort. Pour lui, les mots ont toujours été une ancre, et cette nuit ne fera pas exception.


Alors que la nuit enveloppe lentement la ville, Suzhou semble plongée dans une quiétude trompeuse. Chez Yang Li, un malaise silencieux grandit, tandis qu’à l’autre bout de la ville, Deng Shen traverse elle aussi une soirée marquée par l’introspection. Les deux silhouettes, bien qu’éloignées, paraissent connectées par un fil invisible tissé de regrets et de questions.

Deng Shen : Les murs du silence

Chez elle, Deng Shen est assise près de sa fenêtre ouverte, les bras appuyés sur le rebord. Le vent froid de la nuit effleure son visage, mais ce frisson n’est rien comparé au tumulte intérieur qui agite son esprit. De là où elle est, elle peut voir la lumière tamisée des rues et les ombres projetées par les arbres qui dansent doucement sous le vent.

Elle pense à Yang Li, à son sourire, à cette confiance qu’il avait toujours manifestée envers elle. Et surtout, elle pense à ce moment où tout a basculé, à l’occasion où elle a laissé sa jalousie prendre le dessus. Elle murmure doucement, comme pour essayer de se convaincre : « Si j’avais su à quel point ce choix me hanterait, je ne l’aurais jamais fait. »

Mais une autre pensée surgit aussitôt, coupante comme une lame : « Et si ce n’est pas assez de simplement regretter ? »

Un échange sans mots

Dans le salon, la mère de Deng Shen la regarde de loin, inquiète. Elle remarque la manière dont sa fille semble enfermée dans ses pensées, les épaules légèrement voûtées, une posture qui n’était pas habituelle chez elle. Après quelques instants d’hésitation, elle s’approche.

« Shen, tout va bien ? Tu sembles… ailleurs ces derniers temps, » dit-elle doucement.

Deng Shen lève les yeux vers elle, tentant un sourire qui ne parvient pas à atteindre ses yeux. « Je vais bien, Maman. Juste fatiguée avec les cours. »

Sa mère s’assoit à côté d’elle et pose une main légère sur son épaule. « La fatigue, on peut la lire sur le visage, mais toi, Shen, c’est ton cœur qu’on peut voir porter quelque chose de lourd. »

Ces mots touchent Deng Shen plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle détourne le regard, fixant à nouveau les ombres au-dehors. Elle murmure, presque inaudible : « Parfois, on aimerait revenir en arrière et changer certaines choses… mais on ne peut pas. Alors on doit trouver un moyen d’avancer, même si c’est difficile. »


Un miroir brisé

De retour dans sa chambre, Deng Shen se regarde dans le miroir, ses traits fatigués éclairés par la lumière faible de sa lampe de chevet. Elle trace des cercles sur le verre avec son doigt, comme pour essayer de gommer son reflet. Mais le miroir, impassible, lui renvoie toujours la même image : celle d’une personne perdue dans ses propres contradictions.

Elle murmure pour elle-même : « J’ai toujours pensé que la jalousie était un sentiment qu’on pouvait contrôler. Mais elle grandit, sournoise, jusqu’à ce qu’elle nous dévore de l’intérieur. »

Elle s’assoit sur son lit, serrant un coussin contre elle comme pour se réconforter. Ses pensées dérivent à nouveau vers Yang Li, et une larme solitaire glisse le long de sa joue. Elle se promet intérieurement de tout faire pour se racheter, même si elle sait que ce ne sera pas facile.

Une nuit partagée par l’introspection

Alors que Deng Shen s’endort enfin, le cœur lourd, Yang Li se tourne et se retourne sur son propre lit, dans l’incapacité de trouver le repos. Leurs esprits, bien que séparés par la distance, semblent partager une même agitation. L’une tourmentée par ses regrets, l’autre par une faiblesse qu’il ne comprend pas, ils s’aventurent tous deux dans une nuit où les vérités commencent à émerger, bien que leurs chemins restent encore incertains.

la soirée de Deng Shen est explorée parallèlement à celle de Yang Li. Chacun d’eux fait face à ses propres luttes intérieures, révélant des connexions subtiles et des tensions croissantes. L’histoire prend un tournant plus introspectif, préparant le terrain pour des révélations ou des confrontations à venir.


La nuit persiste, immuable et silencieuse, comme un témoin de la lutte intérieure que vivent Yang Li et Deng Shen. Si le monde semble endormi, leurs esprits, eux, errent dans les méandres de la réflexion, cherchant des réponses aux dilemmes qui les rongent. Loin l’un de l’autre, ils se partagent sans le savoir un fragment de solitude, un écho de la tempête qui les habite.


Yang Li : L’ombre dans la lumière

Dans l'obscurité tamisée de sa chambre, Yang Li fixe le plafond, son esprit embrouillé par des pensées qu'il peine à formuler. Une idée obscure germe en lui, une réalisation qu’il n’ose encore affronter : « Peut-être que ce malaise ne vient pas seulement de mon corps, mais de mon âme. »
Il murmure doucement, pour lui-même : « Si un arbre perd une branche, il continue de pousser, mais il porte à jamais la mémoire de cette perte dans ses anneaux. Et si je portais en moi une cicatrice que je ne peux encore percevoir ? »

Ces mots, bien qu'énigmatiques, traduisent l’intuition qui commence à émerger en lui. Yang Li sent qu’un changement s'opère, mais il ne sait pas encore si c’est une lente guérison ou une fracture qui s’étend.

Deng Shen : Les racines de l’erreur

À son tour, Deng Shen, seule dans sa chambre, est incapable de trouver le sommeil. Les murs qui l'entourent lui donnent l'impression d'être emprisonnée dans sa propre culpabilité, un poids qu'elle ne peut partager avec personne.

Elle prend une feuille de papier et un stylo, décidant de donner forme à ses pensées :
« Les mauvaises décisions ne sont pas comme des pierres que l’on jette dans l’eau, disparaissant sous la surface. Elles sont comme des graines plantées dans le sol de notre conscience, qui grandissent jusqu’à envahir tout ce que nous sommes. »

Elle s’arrête un instant, relisant ces mots. Son cœur se serre, mais elle poursuit :
« Si je veux me racheter, je dois arracher ces racines empoisonnées, même si cela laisse des plaies. »

Ces lignes ne suffisent pas à apaiser sa douleur, mais elles lui offrent une lueur d’espoir : celle que chaque geste, aussi insignifiant soit-il, peut marquer un pas vers le renouveau.


Les pensées qui unissent

Bien que séparés par la distance, les pensées de Yang Li et Deng Shen semblent tissées par un fil commun, une réflexion partagée sur le poids des décisions et des blessures invisibles. Tandis que Yang Li cherche à comprendre l'origine de son mal, Deng Shen lutte pour se libérer de la culpabilité qui l'étouffe.


Un soupçon de lumière dans la nuit

Pour chacun, la nuit s’étend comme une mer de doutes, mais au milieu de cette obscurité, des pensées émergent, portant une sagesse nouvelle :

Yang Li murmure : « Peut-être que nous ne guérissons jamais entièrement. Peut-être que nous apprenons seulement à avancer avec nos cicatrices, en les portant non pas comme un fardeau, mais comme une partie de notre histoire. »

De son côté, Deng Shen écrit sur sa feuille : « La rédemption n’est pas un acte ponctuel, mais une marche continue sur un chemin bordé d’épines. Chaque pas que l’on fait est une victoire sur soi-même, un défi lancé au désespoir. »


Une nuit sans conclusion

Alors que la lune monte haut dans le ciel, les deux âmes finissent par trouver un sommeil bref mais agité, leurs pensées s’imprégnant profondément dans leurs rêves. Ce qui les attend à leur réveil demeure incertain, mais cette nuit a marqué un tournant, un moment où les masques invisibles commencent à se fissurer.


La nuit, dans son silence et sa douceur, enveloppe les pensées tourmentées de Deng Shen et Yang Li. Et pourtant, même dans le tumulte du présent, leurs souvenirs les ramènent à un passé plus simple, plus lumineux. Ces souvenirs, comme des éclats préservés d’un miroir intact, rappellent les moments où tout semblait encore possible.

Le premier regard : une rencontre inattendue

Ils s’étaient rencontrés pour la première fois lors de leur première année de lycée, au début de l’automne. Deng Shen, bien que discrète et légèrement réservée, avait été assignée à un projet en binôme avec Yang Li, ce garçon dont la gentillesse naturelle illuminait les journées de leurs camarades. L’enseignant les avait réunis presque par hasard, mais ce hasard avait jeté les bases d’une amitié qu’ils n’auraient jamais anticipée.

Deng Shen se souvenait de ce moment comme si c’était hier. Elle était assise dans la salle d’art, les bras croisés, légèrement intimidée par l’attitude ouverte de Yang Li. Il s’était approché d’elle avec un sourire chaleureux et lui avait tendu la main. « Je suis Yang Li. Je suppose qu’on va travailler ensemble. Dis-moi, tu préfères commencer par l’idée ou par les croquis ? »

Ces mots simples, sans aucune prétention, avaient brisé la glace. Ils avaient discuté toute l’après-midi, partageant leurs idées sur le projet. Deng Shen avait été surprise de voir à quel point Yang Li écoutait réellement, valorisant ses opinions même lorsqu’elle doutait d’elle-même. Pour la première fois depuis longtemps, elle s’était sentie comprise.

Les sorties dans la lumière de l’été

Les mois avaient passé, et leur lien était devenu plus profond. Après les cours, ils se retrouvaient souvent dans le parc près du lycée, où le soleil déclinant baignait les arbres d’une lumière dorée. Ils s’asseyaient parfois sur les bancs en bois, parfois directement dans l’herbe, parlant de tout et de rien. Yang Li aimait écrire des poèmes qu’il lisait à voix haute, provoquant souvent des rires chez Deng Shen lorsqu’ils prenaient des tournures exagérément romantiques.

Un après-midi d’été, ils avaient décidé de faire un tour à vélo dans les ruelles étroites de leur quartier. Deng Shen se souvenait encore du vent dans ses cheveux et du rire de Yang Li lorsqu’il manquait de perdre l’équilibre dans un virage serré. « Je crois que je suis meilleur en poésie qu’en cyclisme ! » avait-il plaisanté.

Ces moments simples, remplis de légèreté, étaient devenus des souvenirs précieux. Deng Shen s’était souvent demandé pourquoi Yang Li lui avait accordé autant d’attention, elle qui se percevait comme ordinaire. Mais avec lui, l’ordinaire devenait extraordinaire.


La librairie cachée : un secret partagé

Par un jour pluvieux, alors que le lycée avait fermé ses portes plus tôt que prévu, Yang Li avait invité Deng Shen à découvrir ce qu’il appelait son « refuge secret ». Ils avaient marché sous une pluie fine, partagée sous un parapluie trop petit pour eux deux, jusqu’à arriver à une librairie discrète nichée dans une ruelle oubliée.

La librairie était minuscule, mais remplie du sol au plafond de livres usés par le temps. Yang Li, les yeux pétillants, s’était dirigé vers une étagère spécifique et avait retiré un livre de poèmes. « Lis ça, » avait-il dit, lui tendant le livre avec enthousiasme. « C’est mon préféré. Les mots ici… ils ont une âme. »

Deng Shen avait passé des heures à feuilleter les pages, émerveillée par la passion de Yang Li pour les mots et les idées. C’était dans cet endroit qu’ils avaient partagé leurs premières vérités personnelles, des fragments d’eux-mêmes qu’ils n’avaient confiés à personne d’autre.


Un moment de courage : l'amitié scellée

Lors d’un concours scolaire quelques mois après leur rencontre, Yang Li, bien que talentueux, avait été terrifié à l’idée de lire l’un de ses poèmes devant une foule. Deng Shen, habituée à le voir confiant, avait été surprise par cette peur soudaine. Mais elle ne l’avait pas abandonné.

Elle lui avait dit, ce jour-là : « Les étoiles brillent toujours, même si elles ne le savent pas. Ce n’est pas parce que tu doutes de toi que les autres ne verront pas ta lumière. »

Ces mots avaient semblé résonner profondément en lui. Yang Li avait monté sur scène et captivé son public avec ses mots. Après sa performance, il avait dit à Deng Shen, les yeux brillants de gratitude : « Merci. Aujourd’hui, je comprends que la vraie force vient aussi de ceux qui nous entourent. »


Une complicité inoubliable

Ensemble, ils avaient construit une relation empreinte d’authenticité, partagée entre rires, discussions philosophiques et rêves naïfs. Ils parlaient souvent de l’avenir, imaginant ce qu’ils deviendraient. Yang Li avait une fois déclaré, avec un sourire : « Peu importe où je vais, je veux que les gens se rappellent de mes mots. »

Deng Shen, plus pragmatique, avait répondu : « Tant que tu restes fidèle à toi-même, tes mots toucheront toujours quelqu’un. »

le flashback dévoile la richesse et la complexité de la relation entre Deng Shen et Yang Li. De leur première rencontre à leurs moments de complicité les plus sincères, ces souvenirs montrent à quel point leur lien était fort et authentique. Mais ces souvenirs contrastent cruellement avec la réalité présente, où des erreurs et des silences ont commencé à les éloigner.

Lorsque les fragments d’un passé brisé se mêlent aux promesses d’un avenir incertain, comment faire renaître la confiance et les liens éteints, alors même que les cicatrices continuent de grandir en silence ?







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