Du songe au souvenir
Je l'ai rêvé, il y a longtemps déjà. Et lorsque l'ennui me broie, j'y retourne volontiers.
La pierre gagnée par la flore : mousse, fougères, racines ça et là. Il fait gris et humide dehors. Je souris - paisible, enfin - soupire de joie.
De retour, à la maison, en ce lieu d'un autre temps. Lui et moi, à l'unisson ; au loin, j'entends des chants, d'un âge oublié que l'on croit brutal, obscur. Or, dans mes humbles pensées, je le sais noble et pur.
Ma main touche l'herbe mouillée, la pierre et les chants retentissent, plus forts, plus fiers ; mon esprit se tapisse d'êtres comme vous et moi, simples et familiers. Ils marchent en pleine nature : plantes à la main, discutent en murmures, naturels et sereins.
Puis, ils disparaissent dans la bruine, car Morphée s'est brisé là. Alors j'invente, à vau-l'eau, les souvenirs des ruines pour lesquelles mon coeur bat.
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