S20 : La cour des miracles

Une minute de lecture

Juché au haut d'un rempart,

Un félon ourdissait quelque sombre machinerie.

Le monde s'écroulait dans le désordre,

Et lui ne pensait qu'à l'entente.

Archisuppôt du crime et de la puanteur,

Argoteur émérite et grand Coësre,

Il pestait contre les lois,

Contre un système truqué dès le départ.

La place en bas grouillait de drilles,

D'orphelins et de malingreux.

Lorsqu'enfin le soir tombait,

Les miraculés rentraient, guéris,

Dans leur coupe-gorge mal décati.

On rendait compte au chef-coësre et aux cagoux.

Les thunes étaient comptées puis soigneusement cachées,

Jusqu'au jour où le roi des misérables

Atteindrait quelque dessin,

Et les sauverait tous de cette odieuse survie.

Mais... le bougre, lui, était bien en peine.

Il n'en pouvait plus de cette lie

À qui il avait prêté serment.

Il était là, pieds et poings liés,

Égorgé au moindre faux pas.

Les choses ne changeaient pas.

Il avait pris pour acquis ce qu'il ignorait profondément,

Il pensait avec arrogance pouvoir façonner la terre,

Mais la terre, elle, était aride et piétinée depuis des lustres.

Maintenant... Il était trop tard.

Son combat pittoresque avait été vain.

Il sauta.

21/09/2020

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