Chapitre Prologue 3 : « Monstres »

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Un coup de feu retentit.

J'aurai aimé que ces balles soient destinées au monstre K.O d'à côté, mais malheureusement j'étais la cible. Par mes réflexes surhumains, à la hauteur de mon surnom de "Dieu-Athlète", j'esquivai les balles d'argent comme à la balle au prisonnier. La chasseuse de monstre changea alors de tactique et me lança une grenade incapacitante qui devrait me paralyser momentanément. Elle avait compris que j'avais des sens aussi développés que mon humours, alors elle décida d'en faire mon point faible.

« Bien tenté ! »

Je donna un coup de pied à la grenade comme dans un ballon de football, je voulus renvoyer la grenade à l'envoyeur, mais par inattention je frappai un peu trop fort, ce qui fît exploser la bombe. Mais au moins la bombe explosa plus proche de mon agresseuse que de moi, ce qui permît de réduire les dégâts que j'ai dû subir.

La bombe nous paralysa tous les deux pendant de courts instants. Mes oreilles bourdonnaient, j'avais la tête qui tournait et j'étais aussi sourd qu'aveugle. Mon adversaire aussi, a dû être étourdi pendant quelques minutes.

Lorsque je retrouva à peu près l'usage de mes sens, trois coups de feu rententirent et je fus touché aux côtes. J'ai pu éviter des blessures mortelles, de par mes réflexes et aussi parce que mon adversaire était encore un peu étourdie. Mais elle ne voulait pas me laisser un moment de répit et continua de vider sa cartouche.

Je me réfugis derrière un mur, par chance j'ai pu éviter d'autres blessures. Je me dépêchai de retirer les balles de mon torse et mes plaies commencèrent à se refermer.

Soudain, les coups de feu cessèrent, elle ne me suivait pas, ce qui me laissa perplexe. Je me concentrai sur les bruits maintenant que mon ouÏe revint, et j'entendis des bruits qui ressemblait au fameux son de recharge de pistolet qu'on entend souvent dans les films. Elle eût sans doute trop tiré, et elle n'avait maintenant plus de munition.

C'était le moment parfait de parler un peu pour régler le malentendu, s'il y en a. Honnêtement je ne comprenais pas pourquoi elle m'en voulait tant, parce que je l'ai suivie et elle m'a pris pour un stalker ? Sa réaction me semble tout de même exagérée.

Un coup de feu retentit à nouveau. Je sentis un léger secousse derrière moi et je fus légèrement propulsé en avant. Je sentis une douleur dans mon dos. La balle avait traversée 10 cm de béton et m'avait atteint au foie, ou presque. Je n'avais pas extrêmement mal, donc j'imagine que la balle n'a pas pu s'enfoncer assez profondément pour m'atteindre jusqu'au foie.

Néanmoins la balle devait être enduite de poison, car peu de temps après avoir été touché, je sentis peu à peu perdre le contrôle de mon corps, à commencer par mes jambes qui furent paralysés. Je tombai à plat ventre et je tentai de retirer la balle de mon dos, mais il était déjà trop tard, le poison commençait à pénétrer dans tout mon corps. Je sentis que bientôt je perdrai l'usage de mes bras, alors je rampai péniblement jusqu'à mon agresseuse pour déclarer forfait.

Alors qu'elle pointait déjà son arme sur moi prête à tirer, je levai les mains en l'air :

" S'il-te-plaît ne me tue pas ! Je ne sais pas qu'est-ce que j'ai fait pour t'avoir tant offensé mais on peut parler ! "

— Tu te rends ? Tu penses que j'ai un antidote ? Désolé de te décevoir, je n'en ai pas. Je n'en ai jamais eu besoin, ni même de dialoguer avec mes proies.

Je sentis bientôt que je perdis le contrôle de mes bras qui tombèrent par terre, rejoignant le reste de mon corps. Puis ma vue se brouilla, les bruits autour de moi disparaissèrent et je finis par ne plus entendre ma propre respiration. Par chance elle ne m'a pas tiré dessus alors que je m'évanouissais. Il y avait donc une chance que je me réveille vivant.

La brume se dissipa, mais l'absence de lumière rendait la vision floue et je peinais à discerner les silhouettes. Un grand arbre monstrueux se tenait devant la scène, il semblait "animal", son tronc paraissait respirer tandis que ses feuillages ressemblaient à des plumes colorées. Autour de ce monument vivant étrangement bâti par la Nature, aucune végétation ne poussait, aucun animal ne l'approchait. Isolé dans sa solitude, l'Arbre m'a paru demander de la compagnie. Je décidai de m'approcher de l'arbre, quand soudain, lorsque j'arrivai au pied de l'arbre, je sentis perdre toutes mes forces. Mes paupières devinrent lourdes, j'eût envie de dormir, mais, était-ce possible de s'endormir dans un rêve ?

Depuis quand m'étais-je rendu compte que j'étais dans un rêve ? Je crus alors voir une jeune femme, différente de la jeune fille que je voyais souvent dans mes rêves, dormir à l'intérieur de l'arbre. Elle semblait reliée à l'arbre qui l'emprisonnait, ou plutôt, l'arbre et elle ne faisaient qu'un. Alors comment pourrais-je lui communiquer ? Mon esprit s'embrouillai, je m'écroulai par terre, mes forces me quittèrent. L'arbre multicolore se nourissait de la vie de tous les êtres-vivant qui l'entourait, voilà pourquoi il était isolé du reste de la forêt. Seul un monstre peut tenir compagnie à un autre monstre. Je ne voulais pas m'avouer vaincu, alors je rassemblai tout le restant de mes forces pour me lever et ouvrir les yeux.

— Alors, tu n'es pas mort finalement. Tu viens d'épuiser toute la chance reservée pour le restant de tes jours, dit la jeune fille froidement.

Je me levai, et j'observai la pièce dans laquelle je me trouvai. On était toujours dans le bâtiment en cours de construction. Près de moi se tenait la Demoiselle de l'horreur, la main sur son arme, me fixant du regard. Finalement je ne suis pas mort. C'est une très bonne nouvelle.

— Du coup... tu avais un antidote ?

— Pas moi, mais une collègue.

Donc si on croise les informations, elle tue et traque les monstres car c'est son travail ? Et donc elle travaille dans une organisation de chasseur de monstre avec d'autres personnes ? Elle est rémunérée au moins ? En tout cas ses collègues ont l'air plus sympa qu'elle, même si je ne les ai jamais croisés.

— Tu as décidé de me laisser m'expliquer ?

— Non.

Ah, ça, c'est un problème. Elle va encore me tuer ? Elle attendait juste que sa collègue parte pour ensuite me re-achever ? Elle est sacrément obstinée ! Je ne lui ai rien fait pourtant !

— Mais...

— Mais je t'ai comme même laissé en vie. Ou plutôt, ta vie m'appartient désormais, je t'utiliserai comme une nouvelle arme, et crois moi, tu as intérêt à m'obéir sagement. Je t'ai injecté un autre poison dans ton corps qui te tue lentement contrairement au précédent. Si tu ne t'injectes pas régulièrement un antidote spécial que j'ai crée, tu meurs inévitablement. Seule moi détient le secret de l'antidote, et je ne te dirai pas non plus le nom du poison et de l'antidote. Donc tu ne peux pas non plus essayer de t'en procurer toi-même, ta vie dépend entièrement de moi à présent.

Je ne sais pas si c'est mieux ou si c'est pire que d'avoir un poison qui me tue lentement, avec tout le temps pour souffrir, ou d'avoir un poison qui me tue nettement et rapidement. Mais je suis en vie, pour le moment, c'est le principal.

— Et donc tu n'as plus à me menacer, pas vrai ? On peut donc discuter tranquillement entre personnes civilisées, hein ?

— Bon, jusque là tu n'as pas essayé de me tuer, ni éprouvé une quelconque animosité envers moi, donc je suppose que tu es du "genre" pacifiste. Viens, ce soir tu dormiras chez moi, on aura tout le temps de discuter.

J'espère qu'on va pas "discuter" avec les armes, ou sous la torture... Pour l'instant comptons sur sa bienveillance, beaucoup, vraiment beaucoup, sur sa bienveillance.

Lorsque nous quittâmes les lieux, un étrange groupe de personnes habillés en blanc, si je puis me permettre de les juger, vint à la rencontre de la jeune chasseuse de monstre et après une courte discussion, ils se mirent à nettoyer le bâtiment des cadavres et du sang. C'est à ce moment-là que je remarquai que le monstre qui m'avait attaqué avait déjà été déplacé autre part. Pendant combien de temps m'étais-je évanouie ?

Je suivis la jeune fille jusqu'à sa demeure, mais à ma grande surprise, même s'il n'y avait rien de surprenant, la jeune fille n'habitait pas dans un manoir hanté, mais plutôt une maison des plus banales avec un jardin bien entretenu, un potager de fruits et légumes, aucune plante dangereuse ou toxique. Quant à la décoration de la maison, et bien, il n'y en a pas. C'est sobre, un peu trop même, le vide et l'absence de meuble rendait la maison immense. Je la suivis jusque dans sa chambre, démêlant au fur et à mesure la réalité des rumeurs. En entrant dans sa chambre, je découvris une chambre très bien rangée comparée à la mienne, avec le décor toujours aussi sobre, un fusil près du lit, et des cartouches de balles de fusil dans un des tiroirs de l'armoire au vu du bruit métallique lorsqu'on l'ouvre. Mais la jeune fille y resortit non pas des munitions, mais de simples habits... et des menottes. Je me demande bien ce que font des menottes à l'intérieur d'un tiroir.

— Je vais aller d'abord me doucher et me changer, en attendant je vais te menotter dans le salon. Fais attention donc, car si j'entends le moindre bruit suspect, je sors et je te fusille. D'ailleurs je vais prendre ce fusil avec moi. Ne penses pas non plus à quitter le salon, si je te trouve autre part, je te descends sur-le-champ.

Elle pris le fusil près de son lit et sortit les cartouches du tiroir, chargea son fusil, puis descendit les escaliers et se dirigea droit vers la salle de bain après m'avoir menotté dans le salon comme promis.

Je m'assied donc dans le canapé du salon. Et j'attendis patiemment. Le salon était un peu vide. Juste une table, deux chaises, une télé, une horloge, un canapé. Pas de console de jeux, pas de tableau, aucune décoration, aucun meuble, juste le nécessaire. Je m'attendais à attendre encore longtemps, quand soudain la porte du salon s'ouvrit et entra la Demoiselle de l'horreur, les cheveux encore mouillés, fusil à la main. Elle avait peut-être peur que je fasse n'importe quoi et se méfie encore de moi, ce qui expliquerai sans doute pourquoi elle porte encore une cotte de maille sous son pyjama.

— Bon entrons directement dans le vif du sujet, sais-tu que tu n'es pas humain ?

— Je ne suis... pas humain ? Vraiment ?

— Vraiment. Voici, la preuve.

Elle me montra alors un os, très probablement un phalange. Alors que je restai pendant un court instant perplexe. C'est alors que je réalisai subitement l'origine de cet os.

— Ne me dis pas que...

— Ce phalange, c'est le tien.

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