Chapitre 8 : « Encore un peu… »
Ce jour-là, elle est venue nous voir de son propore chef. Nous savons tous ce que cela veut dire : " un très grand danger dont elle seule ne suffira pas est apparu ".
Comme je me chargeais de la mission de sa surveillance, j'ai servie d'intermédiaire pour faire passer le message. Mais, comme toute l'Église était très occupée, c'était à moi que revenait la tâche.
« Pfff, je suis vraiment pas motivée »
- Ha, avec toi et ton air tout le temps blasé, t'as tout le temps l'air démotivée. Mais tâche comme même de bien l'aider, elle est plutôt forte non, cette Laetifa ?
- Tu peux dire ça car tu ne l'as jamais connue. C'est une véritable abomination, une exterminatrice de monstres. Si je dois vraiment être positive, alors je dirais que, grâce à elle, j'ai pu avoir un aperçu de ce que je m'apprêtais à devenir.
Grâce à elle, j'ai pu trouver ma vocation : " Je ne tuerai jamais, que si c'est une question de vie ou de mort. Sinon, monstre ou pas, je ne tuerai pas "
- Je vois, travaille bien !
Et mon collègue s'en alla précipitamment, allant rejoindre le bureau de direction où on l'a appelé pour une mission. Il ne semblait pas prendre en compte mes mots. Pourtant, je pense que c'est tout de même important, du moins pour moi.
Maintenant que j'y repense, si j'avais décidé de suivre aveuglément les ordres, tuer sans distinction, tant que c'est un monstre, tant que c'est un individu ayant des liens surnaturels qui se montre dangereux, j'aurais probablement fini comme elle. Ce soir-là, si je ne l'avais pas rencontrée, si je n'avais pas assisté à son massacre, j'aurais fini comme elle.
Elle ne représente pas seulement pour moi du dégoût, mais aussi de la peur. Une incarnation même de l'obsession et de la haine. Qu'a-t-elle vécue pour finir ainsi ? Je n'ai vraiment pas envie d'en savoir plus.
« Tiens donc, la demoiselle est soucieuse, est-ce vraiment le moment ? »
- Élio ! Que fais-tu ici ?! Comment on t'a laissé entrer ?!
- Regarde bien autour de toi. On est à l'extérieur de l'enceinte de l'Église. On dirait que t'étais vraiment dans la lune ! Que ce passe-t-il ? Une déception amoureuse ?
- Mais non ! Je dois juste aider une fille nommée Emy Saurror Laetifa.
- Ah, elle. Tiens, tu en auras besoin. Sur ce, à plus !
Il me tendit dans la main des menottes et une seringue contenant probablement une solution soporifique, et partit aussi vite qu'il est apparu. Je ne savais que faire de ces outils, mais la plupart du temps, les conseils d'Élio sont toujours à prendre en compte.
Pour une raison que j'ignore, il semblerait qu'il est capable de voir l'avenir. Il l'a prouvé à plusieurs reprises qu'il en est capable et que ses prédictions sont à 99% bonnes. Il nous sera très utile, et il pourrait même sauver le monde s'il le voulait, mais il refuse d'utiliser ses pouvoirs pour ces choses là.
Je peux comprendre que cela représente beaucoup de responsabilités, ou alors il a une technique pour voir l'avenir mais pas au point de pouvoir sauver la monde. Mais parfois, il arrive qu'il m'aider volontairement dans mes futures tâches.
Cela lui donne un air mystérieux, d'apparaître et disparaître comme il veut tout en nous aidant sans y intervenir. Il y a déjà un moment que nous avons décidé d'abandonner nos recherches sur cet homme. Ses informations sont trop bien cachées et cela ne va pas nous avancer à grand chose d'en savoir davantage.
Mais en y repensant, il a dit "ah, elle" comme s'il la connaissait. À la prochaine rencontre, on devrait peut-être discuter un peu plus longtemps. Il est probablement au courant de quelque chose, concernant le Démon… Pour l'instant, la priorité se repose sur la mission de soutien, on y réfléchira à tout ça après.
« Je t'explique le plan. Suis-le à la lettre si tu tiens à la vie »
C'est aussi cette facette de sa personnalité que je déteste. Elle parle tout le temps comme si elle était supérieure, avec un air hautain. Pourtant, ce qui est le plus frustrant, c'est qu'elle a raison. Elle est effectivement supérieure en matière de chasse aux monstres.
Ses plans sont faciles à comprendre et simple à effectuer, mais c'est elle qui a les tâches les plus compliquées. Elle ne nous expose que le strict minimum à savoir, de ce fait, il arrive qu'on ne comprenne même pas à ce qu'on est en train de faire.
On dirais qu'elle a vraiment du mal à faire confiance à autrui. Pourtant, d'après mes observations, elle a récemment recruté un garçon aux cheveux blonds nommé "Geag".
« Juste avant de commencer l'opération, est-ce que je peux te poser une question ? »
- Non.
- Qui est le garçon que tu as recruté ?
- Tu veux que je lui demande son adresse mail à ta place ?
- Non, je veux juste savoir si tu n'aurais pas entraîné un humain lambda dans tes délires.
- Il n'a peut-être aucun lien avec le paranormal, mais pas totalement. Il a actuellement à peu près 17 ans, mais il a battu le record du monde d'apnée et de lancé de vortex. Il a des capacités physiques hors normes pour un enfant de son âge. Surtout qu'après enquête, il n'a pas subi d'entraînement intensif ou vécu dans des conditions qui l'oblige à acquérir ces compétences.
- Donc tu penses qu'il n'est pas normal, et tu veux garder un œil sur lui, par la même occasion, utiliser ses capacités pour t'aider ?
- Oui, et puis, je pense qu'après cette mission, je vais peut-être le laisser tranquille.
Même si cette fille paraît cruelle et démoniaque, elle a tout de même quelques facettes de gentillesse (je viens de le découvrir). Mais cela ne va pas changer mon avis sur elle, elle me paraîtra juste un peu plus humaine, mais c'est tout.
Quant au garçon, maintenant il commence à m'intéresser. Si ce qu'elle dit est vrai, alors il pourrait bien constituer un précieux atout pour l'Église. Mais bien sûr, s'il refuse ce n'est pas si grave.
Il a le droit de vivre une vie normale, vivre un bonheur que ceux de l'Église n'ont pu avoir et qui cherche à tout le protéger.
- Donc je disais, tu resteras au 1er étage et tu ne bouges pas avant de me croiser ou croiser le garçon. Et aussi, ne tues aucun monstres.
Sa dernière indication était assez étrange, mais comme d'habitude, je ferai comme elle le demande. C'est frustrant mais on y peut rien. L'autre fois j'ai décidé d'agir à ma guise et tout le monde est morts. Plus d'une fois, par ma faute, mes camarades sont morts.
Depuis, j'ai commencé à développer un léger traumatisme pour ça, et je ne désobéissais qu'en question de vie ou de morts d'autrui, ma propre mort est acceptable.
...
Cela fait maintenant plus de 3h à peu près que j'attends dans les couloirs. J'ai l'impression que j'ai soudainement rétrécie ou que l'espace s'est agrandi. C'est alors que j'aperçusse l'ombre d'une personne se déplacer de manière étrange au fond du couloir.
Je me suis alors avancée un peu dans l'espoir de le retrouver, mais je me suis soudainement téléportée dans un lieu inconnu, probablement le salon de chez quelqu'un.
…
« Non… c'est pas vrai… j'ai… »
Je sentis soudainement mon cœur se serrer et battre de plus en plus fort. Ma respiration devient irrégulière et rapide, ma vision noircit et mon esprit devient brouillon. Ma tête me fais mal, ma poitrine me fais mal, j'ai des sueurs froides et j'ai le souffle coupé…
« J'ai désobéis aux instructions… tout le monde va mourir… encore une fois par ma faute. Je n'ai même pas encore pu rembourser ceux qui m'ont offert leur vie ! Et si l'endroit où je suis restée en standby était un point décisif du combat ? »
Mon corps entier commença à trembler, mes mains sont moites et mes jambes deviennent molles et tremblantes.
« Et si Laetifa a risqué sa vie pour l'attirer dans cette endroit et moi, j'ai bousillé tout le plan ? Et si à cause de moi Laetifa est morte ? Seule elle connaît les détails du plan ! Sans elle on ne va non plus s'en sortir ! Oh non, j'aurais par ma faute, tuer un enfant qui avait un avenir prometteur…
J'étais chargée de cette mission, j'étais parmie les meilleurs de l'Église… que vont-ils penser moi si à cause de moi tout le monde est mort et qu'un terrible fléau ravage le pays ? »
À ces idées, je m'écroula par terre, mes lèvres ne cessent de trembler au point où je n'arrivai même plus à articuler.
« Pardonnez-moi grand frère, grande sœur, je n'ai pas pu vous protéger, pardonnez-moi mes camarades, je n'ai pas su remplir mon devoir… »
Mes yeux commencèrent à brûler, et de larmes chaudes parcoururent le long de mes joues. C'est alors que soudain, j'aperçusse une ombre par terre devant moi, dont l'origine se trouve juste derrière moi, avec un couteau dans la main. Lorsque je me retournai, une main se pencha vers mon visage…
À suivre…
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