Chapitre 1 - Rencontre

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J'ouvre les yeux, mon cœur bat la chamade et je suis trempée de sueur. Encore un peu dans le coltard, je me tourne vers mon réveil matin pour regarder l'heure. Ma main tremble et je manque de faire tomber cette maudite machine qui fait du bruit tout les matins à la même heure. Il est 5h31, je me recouche en soupirant. Encore deux heures à attendre la sonnerie de mon réveil. Ce réveil que je ne massacrerais pas encore ce matin, comme tous les autres matins depuis bien un mois. Ce n'est pas le stress de la rentrée qui me fais faire des insomnies, non... Je ne suis pas le genre de fille à stresser pour si peu. C'est une chose bien pire qui me réveille aussi tôt.

Ce même rêve, toujours le même d'ailleurs, qui me revient chaque nuit. Juste au moment où j'arrive à me rendormir un peu, il resurgit, jusqu'à ce que la fatigue me rattrape. Et je me réveille de nouveau. Et cela chaque nuit depuis le milieu des vacances. Moi qui pensais passer de belles et calmes vacances comme tous les été,je me suis bien trompée. Et ce rêve... Il est court et simple, mais il me fait peur. Il me terrifie. Et dés que j'ouvre les yeux, je ne m'en souviens plus, enfin, pas totalement. Comme si mon cerveau était tellement pétrifié de peur, qu'il l'effaçait dés que j'ouvre les yeux. Mes parents ne savent rien, mais je sais que si je leur en parle, ils voudront que j'aille voir un psychiatre. Encore.Et je reprendrais encore des somnifères ou toutes sortes de médicaments ! Je n'ai pas envie, alors je me tais et je vis avec cette plaie.

Je commence à me calmer. Je suis toujours trempée de sueur, mais ce sera comme ça jusqu'au matin. Mon cœur est calme et ma respiration est de nouveau stable. Je sens déjà la fatigue me rattraper. Je sais très bien que ce rêve va revenir dans quelque secondes, dés que je fermerais les yeux en faites. Malgré tout, mes paupières sont trop lourdes. Je repars déjà dans mes songes.

*****

Je suis entourée de ténèbres, il n'y a ni lumière, ni air. Oui,pas d'air, je n'arrive pas à respirer, et j’étouffe. Je mets mes mains à ma gorge. Je sais que je suis dans ce rêve, et pourtant,malgré tous mes efforts pour me pincer, ou tout autre moyen pour me réveiller, je n'arrive pas à faire autre chose que ce que mon instinct me dicte : essayer de respirer, à tout prix.

Je sais ce qu'il va arriver, je vais voir ses crocs me sourire et ses yeux violet me fusiller du regard, et puis je vais me sentir tomber,chuter, et là je vais pouvoir respirer. J'attends, enfin, de voir ses crocs me sourire, et cette créature dans l'ombre me regarder. Je veux respirer. Mais lorsque les crocs apparaissent, ce n'est plus un sourire, c'est une gueule ouverte qui m'attends. Les yeux sont toujours d'un violet étincelant, mais leur clarté est plus sombre,comme si la créature redoute ce qu'elle va me faire. Je sens un souffle diriger mes cheveux vers la gueule de la bête, je crois d'abord qu'elle va bien m'avaler, mais en fait, c'est elle qui respire. Moi, je suis toujours en apnée. Je me demande si je ne vais pas finir par mourir en rêve, ou même dans la réalité vue mon état quand je me réveille.

Je sens le souffle chaud de la bête sur moi, je la sais tout près,la gueule grande ouverte. Et d'un coup, son souffle est plus puissant, et d'autant plus ardant. Je sais alors ce qui m'attends,mais je ne peux toujours rien faire. Je ne vais pas chuter sans fin comme dans mes précédent rêve. Non, ce qui m'attends est bien pire.

La créature prend de nouveau un dernier souffle, un souffle des plus puissant. Après un dernier duel de regard entre nous, elle crache son jet de flamme sur moi, et moi je ferme les yeux pour ne pas voir la suite. Je sens les flammes ardentes me recouvrir. Je sens leur chaleur. Mais elles ne me touchent, elles ne me brûlent pas du moins, elles m'effleurent. Je ne peux toujours pas respirer. Mais je me sens en sécurité dans ses flammes, comme si c'était moi qui les émettaient. Je rouvre alors les yeux, il fait toujours aussi noir,mais le peu de lumière qui éclaire mon rêve vient de moi, vient des flammes qui m'entourent.

Je soupire de soulagement, je peux respirer. Ce n'est pas si terrible cette fois. Jusqu'à ce que je sente une douleur aigu qui me paralyse le bras. Et cette fois, plus par surprise qu'à cause de la douleur,je cri...

*****

- AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

DRIIIIIIIIIIIING !!!

Je soupire de soulagement. Je suis toujours en sueur et mon cœur bat toujours aussi vite. Mais quand je me touche le bras, je n'ai plus mal. Et quand je touche ma peau, elle est froide, même glacée. J'ai enfin échappé à ce rêve, une fois de plus. C'est enfin l'heure de se lever, et je suis soulagée d'échapper à mon sommeil, même si je suis épuisée. L'heure de retourner dans le monde réel me rend pour une fois heureuse. C'est l'heure du tournant de ma vie d'ailleurs.

Une nouvelle année, dans un nouvel établissement... Et par la même occasion quelques changements peut-être. Car c'est ce que je pressant depuis bien un mois, depuis la même époque où mon rêve m'a réveillé pour la première fois. Ma vie va changer du tout au tout, enfin... c'est ce dont j'ai l'impression... Mais, ce n'est qu'une impression après tout.

Je me lève avec un peu de mal, mon épuisement est général, mon corps tremblote. Je me dis alors qu'une bonne douche ne serait pas de refus, quitte à être en retard, tant pis. Je vais donc prendre des affaires propres dans mon armoire et coure en direction de la salle de bain que je ferme à double tour avant que mon frère ne vienne me disputer la place. Je me dévêtit et fait couler l'eau. Dés que je suis sous le jet, je ressens un bien être immense, et tout mon corps soupire d'aise. C'est comme si l'eau qui ruisselle sur mon corps évacue toutes mes douleurs, tous mes cauchemars de la nuit vers le tuyaux d'évacuation. Après un bon shampoing et quand je me sens bien propre, je sors, je commence à avoir faim. Je me sèche rapidement, essayant de ne pas mettre de l'eau partout. Et j'enfile mes vêtements, une chemise rouge et un jean bleu clair. Je n'aurais pas l'air super classe pour une rentrée, mais au moins, je me trouve potable. Je ne suis pas le genre de fille non plus à me faire belle durant deux heures, donc pas de maquillage ni de pomponnage. Je passe direct au stade petit déjeuner.

Ma journée commence comme une rentrée normale, un petit déjeuner pas prêt et plus de lait, la pire des catastrophes. Puis vient ensuite le chat, enfin... Quand il y en a un qui arrive, les autres ne sont plus très loin, les quatre autres suivent. Je suis donc obligée de les nourrir, ce que je fais immédiatement, sinon ils vont monter sur la table. Mon père n’aime pas ça. Et ils vont me faire chier pendant que je mange. Je leur donne donc leur pâté, un peu écoeurrée par l'odeur, mais bon... Je commence à avoir l'habitude. Puis, je peux enfin manger mes céréales, sans lait,mais je fais avec. Puis, je remonte préparer mon sac et là, ma mère est levée et...

- Kira !!! Ton petit déjeuner, s'il te plaît !!!

… Ma mère m'appelle pour ranger mon petit déjeuner, alors je redescend le ranger rapidement, profitant du moment que mon chat soit resté dans un coin pour le caresser un peu. C'est mon chat, je l'aide puis qu'il est chaton, et je l'aime tellement. J'adore lui trifouiller le pelage avant de partir ou lui tirer sur les moustache même s'il n'aime pas ça et qu'il me boude ensuite... Mais bon,c'est mon moment privilégier avec mon chat. Quand j'ai fini mon sac après être remonté, je m'ennuie. Encore bien vingt minutes à attendre que l'un de mes deux parents m'emmènent. Je me pose donc sur le canapé et je regarde la télévision. Mais bon, à cette heure-ci, il n'y a que des dessins-animés pour enfant. Ce n'est plus de mon âge. Mais c'est toujours plaisant de se vider l'esprit avant de changer d'air.

Les vingt minutes de passées, je me chausse et on est partit... Direction le lycée... Mon nouvel établissement donc. Eh oui, je rentre en seconde. Je ne sais pas s'il va y avoir de gros changement avec le collège, mais j'espère bien. Car la vie de collégienne rejeter par tout le monde, j'en ai ma claque. Et tout ce dont j'ai envie, c'est retrouver mes amies. Il nous faut quelques minutes seulement pour y arriver. Mon père me dépose devant les grilles, comme toujours il s'inquiète. Je le rassure d'un signe de la main, et fait demi-tour, me dirigeant vers les grilles.

Derrière, c'est à un gros bâtiments fissuré de partout dont j'ai affaire. Je me demande comment il peut y avoir des gens qui étudient là-dedans. De plus, la peinture extérieur est à moitié passée,et la couleur est très douteuse : un rose pâle, un peu gris et orange sur certains côtés. En gros, je me demande comment ce bâtiment fait pour encore tenir debout. Et encore, je n'ai pas visité l'intérieur.

A l'arrivée, première épreuve : trouver la porte d'entrée. Pas trop compliqué, il suffit de suivre le flux d'élèves enthousiastes, ou non. Deuxième étape : ne pas se perdre, mais pour une fille comme moi qui a un sens de l'orientation plutôt bon,c'est un jeu d'enfant. Troisième étape : trouver sa liste, son nom, sa classe. Une étape beaucoup plus compliqué au vue de l’amoncellement de bêtes enragés qui sont mes futur camarades de classe devant les listes scotchées aux fenêtres du rez-de-chaussée.

Pour passer le temps et ne pas me faire écraser par des pieds ou pire encore – vue ma petite taille –, je décide de chercher mes amies. Elles ne devraient pas être très loin, je suis la seule à toujours arriver en retard. J'observe donc la cour, vide, vue que tout le monde s'est précipité devant les liste, enfin... presque vide. Il y a bien deux où trois groupes de personnes en retrait,dont le mien bien sûr, je les reconnais à leur hurlements de rire.Mais amies sont reconnaissables de loin, elles me font toujours de grands gestes quand elles me voient, mais sur le coup là, elles me crient plutôt de les rejoindre. Cela me fait plaisir de les voir aussi joyeuses.

Je me dirige donc vers elles, en trottinant. Tout d'abord je leur fais la bise habituelle, puis les questions traditionnelles après les retrouvailles fusent, du genre : « Comment vas-tu ?Elles se sont bien passée tes vacances ? » Et les cinq minutes à répondre. Puis je lance au groupe :

- Laquelle de vous à eut le courage de se faufiler dans cette masse ? (montrant les élèves qui se battent près des listes de classes).

- En tout cas pas moi, j'aurais beaucoup trop de mal à passer. Je suis un gros morceau, après tout, rigole la première.

C'est une grande blonde du nom de Aria. Elle n'est pas spécialement grosse, mais c'est en rapport avec une réflexion de la part de ma mère. Cela lui ait resté dans la tête et depuis elle aime bien se désigner ainsi. Elle sait prendre les choses du bon côté. Pour une blonde, elle n'est pas plus idiote que moi.

- Non, mais si j'avais pas été là, elle aurais pas sut dans quelle classe elle se trouvait, dit alors une petite brune.

Oui, plus petite que moi, c'est possible. Elle, c'est Kitsune, elle est pire que moi en ce qui concerne les moqueries parfois. Sinon,elle est assez sympathique et gentille.

- Alors ? Vous êtes où ? je demande.

- Elles sont toutes les deux dans la même classe, moi je suis toute seule et toi aussi, je crois, me répondit la dernière.

C'est une blonde aussi, son nom c'est Katty, mais sinon, on la surnomme parfois « la blonde aux couettes » parce qu'elle se fait toujours des couettes dans les cheveux. Ca lui donne un air enfantin, elle l'est un peu d'ailleurs, une grande gamine.

Nous discutons quelques instant de tout et de rien en attendant quel'attroupement d'élèves se disperse un peu. Enfin, voilà le moment où la sonnerie retentit. On a désormais cinq minutes pour trouver notre salle. Je jette un coup d’œil sur les listes. Bien sûr, les élèves partent chacun de leur côté retrouver leur camarades. Je salue mes amies avant de les quitter, sachant que nous nous retrouverons plus tard. J'en profite pour aller jeter un coup d’œil à ma liste pour voir dans quelle salle je suis, un coup d’œil me suffit pour trouver mon nom, ma classe et ma salle : B32. Troisième étage. Courage. Et, bien évidemment, comme l'a dis Katty, je suis toute seule dans ma classe. Je ne connais personne, du moins en regardant les noms affichés. Je prend mon courage à deux mains et me dirige vers les escaliers, et commence à monter les marches, direction ma salle.

Arrivée au milieu du parcours, je sens quelque chose. Je me fige et me retourne regardant dans la cage d'escalier, par la fenêtre,partout, sentant une présence qui me surveille. Comme si quelqu'un me regardait fixement, mais sans pour autant trouver cette personne.J'ai l'habitude d'avoir des impression comme ça, de me sentir observer sans qu'il n'y est personne. Mais cette fois-ci, c'est persistant, étrange, et inquiétant. Ce n'est ni de la malveillance,ni vraiment de la curiosité. Comme si cette présence invisible est intéressée par... Moi ? Je ne saurais l'expliquer... Je continue de tourner pendant un instant dans la cage d'escalier,cherchant la personne qui m'observe, ou autre chose. Je dois sembler un peu paranoïaque, et surtout un peu idiote sur le coup.Finalement, je me calme et met cette impression étrange d'être observer sur le compte du stress. Puis, j'entends la seconde sonnerie et là, je sens vraiment mon cœur s'affoler. Je vais être en retard le jour de la rentrée ! Je monte donc les dernières marches quatre à quatre. Mais plus je les monte et plus j'ai cette impression qui s'accentue. Je m'efforce de l'ignorer, mais rien n'y fait. C'est comme si cette présence lit toutes mes pensées, tout ce que j'ai dans la tête. Comme si elle s’insinue en moi. Je commence à sentir une douleur au fond de mon crâne, supportable au début.Mais qui devient de plus en plus puissante, jusqu'à ce qu'elle me vrille le crâne. Au point que ma vue se brouille et je trébuche. Me raccrochant à la rambarde, je m'empêche de me prendre les marches pointues de plein fouet. Je ferme alors les yeux pour essayer de calmer cette douleur. J'ai l'impression qu'on m'enfonce plein d'aiguilles dans la cervelle. Je respire doucement, essayant de faire le vide dans mon esprit. Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, immobile, mais je vais vraiment finir par être en retard.Puis, par miracle la douleur s'estompe, tout comme cette impression très oppressante d'être observée.

Je me redresse, posant une main à mon front, un réflexe étrange.Mais la douleur a définitivement disparu. Je recommence à monter les marches, d'abord doucement, puis plus rapidement, surprise. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais je sais que cinq minutes, ça passe très vite, alors je commence à courir malgré que je suis essoufflée, et que je me sens exténuée. J'arrive au moment où notre professeur principal arrive, tous mes camarades sont déjà là. Je soupire de soulagement, j'arrive au bon moment. Je regarde alors ma classe, du moins les élèves qui commencent déjà à rentrer un part un. Sauf un. Un jeune garçon, plus grand que moi,il lit un livre, assit contre un mur.

Il lève alors les yeux de son livre et me regarde, me scrute,m'observe. Il semble sonder mon esprit. Je secoue la tête, je doit vraiment être stresser pour penser tout ça. Mais, ce que je vois n'est pas sur le coup du stress. Car en effet, les yeux du jeune garçon sont d'un noir sombre, ou après mures observations, je dirais plutôt violet très foncé. J'ai l'impression qu'il voit tous mes secret. Je recule et m'appuie contre le mur, pourtant mon vertige de tout à l'heure ne revient pas. Mais cette façon qu'il a de me fixer, me dérange beaucoup. Je finis par suivre les autres élèves dans la classe, ignorant cette impression de mal-être que ce garçon me fait ressentir. Notre professeur nous demande de nous mettre par ordre alphabétique, et par miracle, je ne suis pas à côté de ce grand brun aux yeux violet. Des yeux violets qui ne semblent choquer que moi dans cette classe. Malgré cela, j'ai toujours l'impression qu'il me scrute dans mon dos, je le sais. Il n'est pas loin derrière moi. Pourtant que je me retourne, je le vois lire son livre. Puis vient l'appelle, le garçon range son livre, et moi je me tourne vers le professeur. Au nom de Kira Donor, je réponds présent. J'attends.Puis j'entends le sien. Je sais que c'est lui. Car sa voix me fait frémir, frémir de peur. Mais je sais qu'il y a autre chose. Sky Lavallais... Son nom, rien que son nom, me fait avoir des frissons partout le long de mon échine. Comme si j'avais déjà entendu sa voix, son nom. Et pourtant, ce garçon ne m'inquiète pas plus que ça, je serais même curieuse de le connaître.

Quelques heures passent lentement, jusqu'à ce que la sonnerie de midi retentisse. Je soupire de soulagement en entendant ce bruit si rassurant. Le professeur commençait vraiment à me fatiguer. Je me lève et range mes affaires avant de me dépêcher de sortir de la salle. Mais, même si le professeur m'horripile, ce n'est pas à lui que j'ai envie d'échapper. Mais surtout à ce garçon. Je descends à toute allure les escaliers du lycée, sautant presque des marches, ne pensant plus qu'à m'échapper et à rentrer chez moi. Ne pensant même plus à mes amis qui doivent peut-être m'attendre devant la grille du lycée. Puis, je me souviens, son regard me revient, sombre et méfiant. Ce violet sombre semble encore me fixer, même à travers les murs. J'arrive enfin en bas, je franchis les portes et me dirige vers les grilles, la cour est grande. Je reste dans le flux d'élève. Je n'ai pas envie de me faire voir, ni par ce garçon, ni par mes amies. Je ne saurais pas quoi leur raconter. Peu à peu je me rapproche de la grille du lycée, grande ouverte, me désignant la liberté et ma sérénité. L'esprit tranquille, je marche vers la sortie. Puis, je sens une, puis deux gouttes d'eau. Et je fixe le ciel. Il va pleuvoir. Je suis en chemise, je n'ai rien pour me protéger, je vais rentrer sous la pluie. Puis je sors mon portable pour envoyer un message à ma mère pour qu'elle vienne me chercher,ainsi je ne serais pas trop mouillé si j'attends sous l'arrêt de bus. Je me bats avec les touches tactiles qui ne fonctionnent presque pas avec l'eau qui inonde le téléphone. Je jure et frotte un peul'écran pour enlever l'eau. Je ne remarque absolument pas ce qui m'entoure, étant en plein dans ma bataille avec la technologie. Et je refuse de perdre. Je continue pourtant à avancer, jusqu'à ce que je percute une personne. J'en fais tomber mon téléphone. Je jure une fois de plus, insultant la personne de tous les noms possible et existant, puis je ramasse mon téléphone. Ensuite je lève les yeux vers la personne que j'ai percuter pour m'excuser malgré tout. Car c'est moi qui suis en tord, étant donné que je ne regardait pas devant moi. Quelques gouttes me rentrent alors dans le yeux, je suis obligé de cligner des yeux pour mieux voir mon interlocuteur et donc je ne remarque pas tout de suite de qui il s'agit... jusqu'à ce que j'entende sa voix...

- C'est mieux de regarder devant soi, quand on marche, me dit-il, affichant un grand sourire.

Je lève alors la tête d'un coup, la pluie me retombant alors dans les yeux. Je suis assez surprise de le trouver là, alors que je pensais être sortie avant lui et avoir évité son regard si persistant. Il semble très amical et gentil en me disant cela, plus que tout à l'heure, lorsqu'il me fixait. Je suis un peu estomaquée,mais je me remet vite du choque et lui lance, d'un ton sec et neutre :

- Désolé, j'envoyais un message. Du moins j'essayais jusqu'à ce que tu sois sur mon chemin.

- Pardon, excuse moi, je ne voulais pas te sembler agressif. Et puis j'aurais du faire attention aussi à ce qu'il y avait devant moi,dit-il avec un petit ton moqueur. Sinon... je voulais m'excuser pour ce matin.

Il parle d'un air hésitant, un peu timide. Je suis assez surprise qu'il s'excuse, comme s'il m'avait offensée. Enfin, c'est un peu le cas. Mais comment peut-il le savoir ? Mais ce qui me perturbe le plus, c'est son regard, une fois de plus. En effet, ses yeux... ils ont comme... changés de couleur. Ils sont désormais violet clair...Pour que je me rassure, je me dis que c'est la luminosité qui a changée et que cela les rend plus clair, plus lumineux, plus brillant. Je secoue la tête discrètement pour me remettre les idées en place.

- Et t'excuser en quoi ? je lui demande, pour en être sûre.

- Ce matin je pense que je t'ai regardé un peu méchamment. Mais jet'ai confondu avec quelqu'un d'autre, me répond-il comme si de rien n'était.

La personne avec qui il a dû me confondre doit-être quelqu'un qu'il n'aime vraiment pas, ou alors ce mec est... très bizarre. Mais le plus bizarre, c'est que cela fait plusieurs fois que j'essaie de le regarder dans les yeux et qu'il détourne le regard. Comme si ça le gênait, comme si mon regard est lourd à supporter. J'avoue que je suis lourde et très chiante parfois, mais je ne pense pas que mon regard soit des plus dérangeant. Je secoue un peu plus la tête plus par réflexe pour chasser toutes mes pensées étranges. Quand je vais pour le rassurer, j'ouvre la bouche, mais je n'ai pas le temps de prononcer un mot qu'il me dit :

- Je dois y aller. Mon bus arrive.

Puis il part en courant vers l'arrêt de bus, sans même un « Au revoir. », ce qui est la moindre des politesses. Ce garçon me semble de plus en plus bizarre, car il n'a même pas regarder en direction de l'arrêt de bus, comme s'il l'avait sentit arrivé. Bon,il y a bien le bruit, mais dans une rue avec beaucoup de circulation,c'est plutôt difficile. Je me dis finalement qu'il doit surtout avoir de très bonnes oreilles.

Remise de cette discussion, plutôt courte et assez étrange, je rejoins quand même mon groupe de filles, avec qui je vais rentrer la plus grande partie de mon chemin. Ma mère ne venant pas me chercher après avoir vérifié mes messages. Je vais encore rentrer trempée... Je sais d'avance qu'elles vont parler de leur camarades de classe. Pour ce qui est de moi, je sais que je ne leur parlerais pas de ce garçon si étrange. Je sais trop bien ce qu'elles penseraient sinon : que j'ai craqué sur lui. Hors ce n'est pas l'attirance que j'ai pour lui... Je ressens plutôt un mal-être perturbant.

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