Les brumes de la matinée

4 minutes de lecture

3H00 : Des hurlements stridents, comme si quelqu’un était en train de se faire étriper, m’extirpent de mon sommeil. Cela doit être Henri, qui pleure ne trouvant plus sa tute, bien que celle-ci soit attachée à son pyjama et que sa phosphorescence fait qu’elle brille à cinq kilomètres à la ronde. Se tourner, voir si sa compagne a entendu les pleurs, pour se rendre compte par ses doux ronflements que celle-ci n’a rien entendu. Se lever, l’esprit complètement embrouillé, et tenter d’éviter de se prendre les coins de meuble, les lunettes étant restées sur la table de nuit. Remettre la sucette dans la bouche de son bambin, faire demi-tour, retenter d’éviter les meubles (souvent le succès n’est pas au rendez-vous), pour se rendre compte que sa chère et tendre en a profité pour prendre toute la place dans le lit. Tenter de reprendre un peu de place dans le lit, et essayer de se rendormir. Tourner une bonne demi-heure avant de finalement pouvoir retomber dans les bras de Morphée.

6H45 : Le réveil retentissant de Madame réveille toute la chambrée. Dès l’émergence de la toile d’Hypnos , sentir une bonne odeur de selles qui se répand du lange de son bambin, qui donne déjà un haut le cœur monumental au petit estomac bien fragile de Papa. Mais pas le temps de fainéanter, il y en a un qui va vite avoir faim. Courir donc à la toilette, puis à la cuisine, pour préparer le biberon et les médicaments pour le reflux (en faisant bien attention de ne pas se tromper de seringues destinées au Motilium et Gaviscon, étant à moitié endormi). Profiter vite de la fin du réchauffement du biberon pour fumer une cigarette en deux-temps trois mouvements. Avoir la tête qui tourne quelques secondes pour avoir fumé trop vite. Vérifier que tout soit prêt pour le petit-déjeuner de Monsieur, et courir aller le chercher dans son lit en prenant quelques coins de meubles au passage.

7H30 (environs) : Le petit déjeuner fini, il faut s’occuper des émissions olfactives dérangeantes : le changer à moitié endormi (oui, je sais, il me faut un peu de temps pour me réveiller), éviter de dégobiller partout. Commencer à boire son premier café et se rendre compte après 5 minutes que le lange bien propre est à nouveau garni de la même substance. Rechanger bébé, avec des nausées un peu plus forte et courir à la toilette une fois fait. Se remettre de ses émotions nausées, et tenter de boire son café en lisant ses mails. Mais surtout ne pas répondre à ceux-ci ! Henri, dans sa sagacité extrême, détecte la frappe au clavier et réclame des câlins alors que 5 secondes plus tôt ses petits jouets retenaient toute son attention.

8H00 : La bataille commence : N’ayant pas fait attention, j’ai tapé quelques mots au clavier. J’en profite donc pour prendre mon petit bébé dans mes bras. Il me regarde avec un immense sourire. Je fonds. Profitant de cet instant de faiblesse, son sourire grandissant, il agrippe d’un geste vif mes pauvres petites lunettes déjà bien maltraitées. Essayer de les récupérer, en se débattant contre son petit bambin adoré, qui les secoue avec un rire triomphal. Suite à un combat acharné, les lunettes tombent par terre. Tenter de les récupérer, en évitant de nous cogner, et se prendre la table sur le haut de la tête en se relevant.

8H30-9H00 : Mon deuxième café enfin englouti, je me rends compte que ma petite tête blonde commence à se frotter yeux et oreilles. Retourner donc à la chambre avec son petit garçon dans les bras, et le border afin qu’il puisse se reposer. Une fois endormi, se rappeler des jeux d’approche aux scouts : s’éloigner sans faire de bruit, sur la pointe des pieds et prier pour que la porte ne grince pas. Raté, la porte a grincé ! Recommencer à bercer son petit bébé adoré, tout en se disant, comme un jour sur deux, qu’il faudrait remettre de l’huile sur le mécanisme d’ouverture de la porte. Recommencer la marche à pas de lynx, prier à nouveau pour que la porte ne grince pas, et exprimer un ouf de soulagement silencieux une fois cette dernière fermée.

9H15 : Se dire qu’on a un peu de temps devant soi et commencer à surfer sur les sites de recherche d’emploi. Se rendre compte à l’évidence que chaque offre demande à nouveau 53489 diplômes et la connaissance de la majorité des langages de programmation. Voir aussi à mon grand désarroi qu’aucune association ne cherche des personnes ayant de bonnes connaissances en informatique. Se dire qu’on risque de passer une sale quart-d’heure à l’ONEM, les offres d’emplois n’étant pas légion pour ma petite personne. C’est pas grave, je suis certain que demain sera la bonne. Constater qu’il me reste un peu de temps, et commencer à écrire sur mon blog ou travailler pour les pirates. Commencer à rédiger quelques lignes, lorsque je constate que le voyant du baby-phone commence à s’éclairer. Cela ne veut dire qu’une chose : Petit Henri commence à s’agiter, le réveil n’est pas loin. Rouler une cigarette à vitesse grand v, courir sur le balcon pour fumer en deux-temps trois mouvements (je crois que je ne dois pas vous raconter la suite, vous connaissez déjà).

Aux environs de 10H00 : Profiter du réveil de bébé pour se laver rapidement à l’évier avec une eau qui n’a pas eu le temps de chauffer. Ensuite, bébé et moi, on se met à jouer. Il commence à découvrir son univers, en rampant et grimpant un peu partout. Ne pas s’empêcher de rire de le voir découvrir son espace de vie tout en sortant des cris de joie et sa petite danse bien typique lorsqu’il se tient debout. Prendre bébé dans les bras afin de le déposer un peu plus loin, car il a trouvé un nouveau jeu amusant : appuyer sur les boutons de la console et du décodeur de la télévision. Répéter l’opération plusieurs fois, tout en rigolant, car il n’y a pas moyen de le gronder avec ses petits cris comiques. Au bout de la cinquième tentative d’éloignement de la petite tête blonde des « appareils magiques avec plein de boutons qui font de la lumière », le remettre dans son parc. Et surtout ne pas dire la phrase magique : « on va préparer à manger ? »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Greg "LeGreg" Siebrand ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0