Sieste, glissement de terrain et chutes vertigineuses
12H00-12H30 : L’heure de la sieste est enfin arrivé. Le moment préféré de la journée, et je me dis que je pourrais enfin me reposer. C’est l’heure du moment câlin. Bébé et moi on s’installe dans le canapé. Il est dans mes bras et me regarde avec un sourire malin. Et soudain, mes pauvres lunettes n’étant pas à portée, m’agrippe la lèvre inférieure tout en rigolant. Il commence à secouer ma tête d’avant en arrière. Je fais semblant de hurler, ce qui fait reprendre son rire de plus belle. Au bout de quelques minutes de petits jeux, Monsieur estime qu’il peut donc se reposer. Comme il dort, je me dis que c’est enfin le moment idéal pour tenter de récupérer à mon tour.
J’essaie donc de m’endormir. Je suis mal installé, mon bras, tordu par le fait de soutenir bébé, me fait quelque peu mal. Et là, je me rappelle systématiquement ce que je me dis les jours précédents : Demain, il fera la sieste dans son lit. Mais je n’arrive pas à m’y résoudre, c’est tellement chouette de l’avoir comme cela près de soi. Et donc le sommeil ne vient pas. Après une demi-heure de tentative, je saisis ma tablette. Je vais surfer un peu et répondre aux messages du matin. On tente donc de rédiger quelques mots, et on s’y reprend plusieurs fois : difficile de répondre d’une main, avec la moitié du clavier qu’on ne voit pas et un correcteur orthographique qui décide lui-même des mots que vous voulez écrire.
Au bout d’un quart d’heure, j’ai enfin pu répondre à un seul message ! Je commence à avoir quelques crampes, dues à ma position de contorsionniste – rédacteur de petits mots via tablette. Je décide donc de fermer quelque peu mes yeux et tenter à nouveau de me reposer un peu.
C’est là que je commence à sentir quelque chose d’humide contre moi, dans son sommeil de bienheureux, bébé a fait ses gros besoins ! Mais il dort toujours et je n’ai pas envie de le réveiller, il a l’air si bien ! Je dois prendre mon mal en patience, et tout en ayant cette humidité contre moi, tente de fermer les yeux et trouver le sommeil. J’arrive enfin à m’endormir, lorsque tout à coup, dans mon état inconscient, je sens quelque chose qui me triture le nez. Tant bien que mal j’ouvre les yeux, et c’est là que je constate qu’une petite fripouille me regarde avec un gros sourire, essayant de mettre ses doigts dans mes narines.
14h-14h30 : Tout en étant dans le brouillard suite à la tentative de sieste avortée, il va falloir vite nous changer (eh bien oui, si je suis mouillé, la plus grande victime de l’inondation reste bien sûr l’arroseur en question). On court vite chercher dans l’armoire de quoi se changer, en évitant à nouveau de nous cogner un peu partout. Sur la table à langer, je constate avec effarement la raison du sinistre. Papa, dans son extrême diligence, avait laissé le onzième doigt en position vers le haut, rendant par ce fait le lange totalement inutile. Mais l’accident le plus grave n’est pas encore arrivé : après l’inondation, arrive le glissement de terrain : tout en nettoyant les petites fesses bien dodues, je sens une odeur pestilentielle qui se dégage. Quelque chose de brun est entrain de se déposer sur la main qui passe la lingette. Les nausées reprennent de plus belle, tout en se demandant comment un petit bébé peut faire sortir autant de choses de son tout petit corps. Luttant contre mon propre corps qui désire aussi faire des rejets par un autre orifice, on essaie tant bien que mal de tout nettoyer et de garder son sang-froid.
Ça y est. Bébé est propre et changé. J’ai l’estomac complètement retourné et la tête dans le brouillard suite à la sieste interrompue. On va essayer de boire un café histoire de se remettre un peu de ses émotions. Petite tête blonde dans le parc juste à côté de moi. En cinq minutes, il a fait tout le tour de ses jouets, et trépigne d’impatience pour courir partout. Prendre son café au calme, ce ne sera pas encore pour aujourd’hui. À peine posé sur le sol, petit Henri exprime un immense rire tellement communicatif que je ris à mon tour. Quelque chose a attiré son attention, et fonce à quatre pattes et à toute vitesse vers l’étagère à CD de sa maman. Et là, ma tête blonde adorée, tout en se marrant comme un fou, commence à faire le tri des disques : l’un après l’autre, ces derniers apprennent à connaître la douce sensation de chute et de choc contre le sol. Je le prends, le dépose un peu plus loin, et essaie vite de ranger les Cds.
À peine ceux-ci rangés, l’instigateur de leur tourment est de nouveau là. Il se raccroche à l’étagère et recommence son méfait, ses rires reprenant de plus belle. Impossible de le gronder, son rire, tellement communicatif, me rend tout aussi hilare. On recommence l’opération quelques fois, tous deux rigolant à chaudes larmes. Et c’est là que je me rappelle une chose : je m’étais fait un café. Il est maintenant complètement froid.
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