Épilogue: aujourd'hui, tu as un an
Aujourd’hui tu as un an. Il y a un jour ou deux, lorsque tu étais chez ta grand-mère, je regardais ta petite frimousse sur une photo et les larmes, comme lors de cette froide nuit de janvier 2013, me montèrent au visage. Je me rappelle, je me souviens. Il y a un an, tu étais bien au chaud dans le ventre de ta maman, prenant bien ton temps pour sortir de là et de nous faire un petit coucou.
Nous sommes restés de longues heures dans cette salle de travail, plus d’une journée à dire vrai, afin d’enfin t’apercevoir, petit être qui déjà, cognait le ventre de sa maman lorsque son papa mettait sa main dessus et te parlait. Comme tu ne venais pas de toi-même, étant bien au chaud dans ton petit cocon, les docteurs parlèrent de te faire venir par une opération, et je me rappelle, l’inquiétude qui montait en moi. Avec la fatigue en plus, j’étais totalement hébété, devant me faire épauler par un membre du personnel médical. J’étais assis là, dans cette grande salle froide, près de ta maman à attendre ton arrivée.
Et puis j’entendis un petit cri. Tu étais là. Pendant qu’on te nettoyait, je pouvais enfin te regarder pour la première fois. Et le coup de foudre vint tout de suite, lorsqu’on te posa dans mes bras. Les larmes me montèrent aux yeux, je pus enfin te tenir, te regarder. Tu semblais si bien, blotti contre moi. Et pendant plusieurs jours, à chaque fois que mon regard se posait sur toi, ces petites larmes d’allégresse et de fierté refaisaient surface.
Et depuis ce jour, la vie n’est plus la même : avant que tu ne viennes au monde, je pensais que les phrases du genre « tu verras, quand tu seras père, tout l’amour que tu auras à donner », étaient, pour moi, des phrases bateau. Il ne m’a pas fallu une demi-heure pour me rendre compte de la véracité de ces mots. En un rien de temps, tu as fait naître en moi des sentiments que je ne connaissais pas, une chaleur que je n’avais jamais connue et que jamais je n’aurais pensé être capable de pouvoir donner. Tu as rendu ton papa débordant d’amour et de fierté, lui faisant connaître une tendresse en lui qu’il n’aurait jamais soupçonnée.
Et depuis le mois de mai, nous passons nos journées en tête à tête. À faire les fous, courir dans le couloir, à jouer à l’avion, et plein de petits jeux du genre. Tu passes tes journées à rigoler comme un petit fou, me communiquant tes petits rires, qui me font à mon tour sourire et rigoler à chaudes larmes. Rien que le fait de te regarder te trémousser en te tenant à un support quelconque, et le sourire pointe le bout de son nez Je crois que je n’ai pas autant ri depuis ces quelques mois avec toi que durant le début de ma vie. Et ce n’est pas compliqué : les jours où nous ne sommes pas ensemble, lorsque j’ai un petit coup de blues, il suffit de regarder ta petite frimousse sur mon téléphone pour que le spleen disparaisse aussi vite qu’il est apparu. Et je le répète, grâce à toi, je suis en train de passer les meilleurs moments de mon existence.
J’adore te regarder jouer. Raconter dans ton langage propre à toi des aventures à tes petits bonhommes en plastique. Je suis assis là, à table devant mon écran en train d’écrire quelques mots, et subitement, tu viens t’accrocher à mes jambes pour réclamer un gros câlin. Et repartir jouer avec tes figurines tout joyeux, une fois que la séance de blottissement dans les bras t’a satisfaite. Mais mon moment préféré de la journée, reste pour moi la sieste de l’après-midi. Blotti, dans mes bras, ou tu me regardes avec tes sourires jusqu’aux oreilles, en parcourant mon visage avec tes petites mains, comme si tu voulais le connaître, c’est le cas de le dire, sur le bout des doigts. Et t’endormir, rassuré, dans mes bras, comme si on avait l’impression que c’est l’endroit le plus confortable du monde.
Tous ces petits moments, je les savoure et les chéris. Ils s’imprègnent à l’encre indélébile dans mon être, et je les garde bien au chaud au fond de moi, car tu es le plus beau cadeau qu’il m’ait été possible de recevoir. Je t’aime, mon fils.
FIN
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