Le Brahmapoutre - 2
C’est alors que je croisais, dans ce nouveau palais des milles et une nuit, la fille du Maharâjah Sudangphâ, Ashakîvam « rayon d’espérance », par une nuit sans lune, sourd aux feulements des tigres chassant sous les murs de Roustem-Pacha. Elle habitait un pavillon de bambou et de stuc ocre, bordé de bassins aux nénuphars odorants. J’étais une fois encore transporté en dehors du temps. Ma muse me revenait…
A cette même époque, l’hiver 1407-1408 bat son plein à Bourges ! De mi-novembre à mi-avril, cet hiver est l'un des plus terribles du Moyen Âge. Chutes de neige impressionnantes, toutes les rivières sont prises en glace. À Paris, les charrettes circulent sur la rivière de Seine complètement gelée.
Au Hog’s, célèbre taverne berrichonne, on débite la Guinness à la hache ! Quantité d'arbres fruitiers et de vignes sont détruits par le froid. (Je me permets cette digression pour affirmer cette assertion : je ne chanterai pas encore « fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous… »)
Là-bas, dans la moiteur de la jungle d’Assam, j’ai fait un rêve…
– Qu’allez-vous faire ?
– Partir avec vous. J’ai besoin de vivre au présent.
– Et l’avenir ?
– Nous verrons bien. Je ne le connais pas.
– Et le passé ?
– Je ne l’ai plus. Vous savez, c’est très simple : je n’ai ni espoirs ni regrets. Il y a dans mon passé tout ce que je n’ai pas réussi à être.
– Et la nostalgie ?
- Cette épave du bonheur ? Nous avons celle que nous méritons.
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