Méditerranée
D'un geste du bras, le mécano signala au lieutenant Verduzio la fin de l'avitaillement en carburant. On procéda à l'enlèvement des cales, libérant ainsi les épaisses roues carénées du Caproni 133. Verduzio lança un à un les trois moteurs qui bientôt ronronnèrent à l'unisson. Le pilote italien contrôla l'efficacité des commandes, poussant, tirant, inclinant à droite puis à gauche l'imposant manche à balai. Après un léger coup de frein, l'équipage guida le docile Caproni jusqu'à la piste d'envol.
Le trimoteur s'élança de toute la puissance de ses moteurs Piaggio Stella. Sa course éffrénée sur le ruban de béton secoua quelque peu les seize passagers. L'avion décolla, prit place dans le majestueux essaim au large de Catane.
Ada scrutait paresseusement la Méditerranée dont les flots lancinants défilaient à 50 mètres à peine sous les roues de l'appareil. Le vol téméraire de la nuée d'insectes métalliques se poursuivrait ainsi jusqu'aux rivages africains.
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