Numinex et le guerrier
J’étais Numinex.
J'étais un prince, un géant ailé, une bête destructrice devant laquelle il fallait s'incliner sans se poser de questions. Détruisant villages, villes, cités antiques et vies, rien ne résistait à la force de mon Thu'um. J'ai déraciné les arbres, fait voler en éclats des montagnes, tué des guerriers que tous vantaient comme les héros de Tamriel. J'ai combattu bien des fois, tant que mes ailes en lambeaux me font parfois souffrir, me rappelant les jours de bataille, d'où je suis sorti toujours victorieux, et, conquérant que j'étais, après mes quelques journées de repos, j'y retournais. Je jouissais de ma force incontestable, j'étais l'un des démons des cieux, mais j'étais sans doute l'un des meilleurs. Je fus lieutenant du Dévoreur de Monde, le puissant Alduin démoniaque. Ce dovah était le plus cruel, plus conquérant que moi et que tous les autres, et, de sa gueule sombre et dangereuse sortaient les flammes dévastatrices d'Akatosh, son père et dieu du temps et de tous les dovah. Je faisais trembler Tamriel et la contrée Nordique de Keizaal, ou, comme ils l'appellent encore, Bordeciel, mais je servais aussi le puissant Alduin. Ma force ne pouvait rivaliser avec la sienne.
Je me contrefichais des problèmes des mortels, au sol de Tamriel. De toute façon, un mortel est destiné à mourir, je me chargeais, en plus d'assouvir ma soif de sang et de destruction, de les emmener sur les routes de leur lieu de repos éternel, Sovngarde. C'est ce qu'un Nordique souhaite, pour sa mort, non ? Ma cruauté semblait faire polémique, au-dessous du ciel, mon royaume. Lorsque les villageois me voyaient survoler un montagne, non loin de leurs habitations, ils hurlaient de terreur, mais je les épargnais, car je gardais mes meilleurs coups pour leurs villes. Ces villes étaient dirigés par des Nordiques plus imbéciles encore que leurs citoyens. Je le savais bien, que certains de mes frères étaient tombés sous leurs flèches et sous leurs haches, mais il en fallait plus pour me faire peur. L'odeur de la crainte pouvait remonter jusqu'à mes fines narines, qui se délectaient de cette odeur annonciatrice de conflits. Avoir peur maintient en vie, mais ils auraient dut garder cela lorsqu'ils avaient tenté de prendre la fuite. Les malheureux avaient péri sous mes flammes. Aucun humanoïde intelligent ne pouvait me tuer.
Je le croyais.
Perché en haut de ma montagne, le mont Athor, je toisais les hommes, ennuyé par la convalescence qui s'exigeait d'elle même, après un énième jour de combat contre les arcs Nordiques. Mon regard se promenait sur leurs forêts, leurs landes, leurs collines, puis il s'approcha d'une cité, surmontée d'un fort tout de pierre sombre, près de là où mon feu avait encore frappé. Je pus voir les habitants échanger des rumeurs, des ragots, concernant mon attaque de la veille. Cela m'amusait au plus haut point ; les hommes et les femmes de Bordeciel reconnaissaient ma puissance sans savoir que, de ma vue draconienne, je les surveillais. Je remarquais de jeunes enfants, encombrés par leurs habits de toile trop grands, se pourchasser inlassablement pour finir par tomber dans les caniveaux. Les femmes discutaient travail aux champs et se plaignaient de leurs maris qui rentraient souvent ivres de l'auberge, tout en achetant et échangeant légumes, fromages frais et morceaux de gibier chassés puis séché au sel. Les hommes, quant à eux, s'étaient rassemblés près du fort, entourant un guerrier, vêtu d'une armure étincelante, qui se pavanait en exhibant sa hache polie aux yeux des autres. Encore un qui s'attire les regards, et qui brûlera sous mon souffle, m'amusais-je. Même moi, Numinex, fils des dovah, je n'aurais pu savoir que cet homme à l'œil blanchi par les batailles qu'il avait du mener serait celui que j'affronterai, des jours plus tard.
Ma vision ne pouvant aller au travers des solides et hauts murs du fort de cette ville, je dus me résoudre à m'assoupir, tout en espérant que la guérison des mes ailes ne prenne pas une éternité. Un brûlant désir de réduire ce nouvel arrivant en armure et à la belle parole en un tas de cendre d'os s'était éveillé en moi, et il était de mon devoir de l'assouvir, comme j'écoutais depuis ma naissance tous ces appels bestiaux.
Plusieurs jours passèrent. Lorsque je survolais ladite ville où le guerrier s'était rendu, je pouvais entendre des conversations à mon sujet. Mais on ne parlait plus de mes triomphes face aux simples gardes de châtellerie censés protéger les villages que j'attaquais fréquemment. Femmes, hommes et enfants, ils ne parlaient plus que d'Olaf le Borgne, le guerrier qui s'était mis en tête le pari fou et dangereux de me terrasser. A ces annonces, je riais comme rient les dovah, en grondant et en laissant un panache de fumée blanche sortir de mes naseaux. Un simple Nordique ne pourrait jamais abattre le colosse que j'étais ! Je ne détruisis point de villages, après avoir comprit qu'un simple moustachu qui avait peut-être un peu abusé de sa consommation de skooma, le liquide addictif à base du sucrelune kahjiit d'Elsweyr qui s'importait de plus en plus sous en Bordeciel, sous mes yeux profondément déçu de l'évolution des hommes, viendrait me défier, au sommet de ma montagne. Oh, que j'avais hâte de faire comprendre à ce voyou de première qu'on ne pouvait se frotter à un dovah sans en subir les conséquences. N'avait-il pas entendu les récits palpitants des rares rescapés de mes assauts ? N'avait-il pas vu les cadavres carbonisés et les maisons réduites à néant ? A moins que cet inconscient ne descende d'Ysgramor lui même, ou ne dispose d'un quelconque artefact inconnu, je n'avais strictement pas à m'en faire.
Je le sentais approcher, cet homme à l'œil trouble, et je savais qu'il périrait dans les heures qui suivront. Jamais un homme ne pourrait venir à bout du puissant Numinex, lieutenant d'Alduin durant le Guerre Draconique.
Ce fut un matin clair, où le ciel, n'étant pas troublé de nuages orageux, était d'un bleu clair resplendissant qui, je le trouvais, faisait merveilleusement ressortir mes écailles dépolies par la pointe des flèches des Nordiques et de tous ceux que j'avais attaqué. Mais surtout, je pouvais, lorsque je me trouvais au sol, entendre le pas lourd du guerrier. Tous ses compagnons de voyage avaient péri, et Olaf le Borgne n'en avait que faire. A ce qu'il marmonnait, ces frêles-peaux n'auraient pas tenu une seconde face à moi, seraient morts de peur. Je souriais, voyant enfin quelqu'un mesurer ma puissance sans frissonner de terreur. Peut-être ce guerrier serait-il meilleur que les autres. Il ne restait plus qu'à le découvrir, car il arrivait enfin au sommet du mont Athor, ma demeure. Pour le surprendre, je restais au sol, le défiant de mon regard ardent.
Olaf le Borgne était bel-et-bien borgne, et une moustache brune pointait sous son nez, moustache chargée de flocons de neige accumulés lors de son ascension rude sur ma montagne. Il portait une armure grise polie et maculée ici et là de sang séché, preuve que le guerrier s'était battu à de nombreuses reprises avant de venir ici, ce qui sous-entendait la raison de la mort de ses acolytes. J'espérai au fin fond de moi qu'il ne serait point blessé, pour pouvoir faire durer le combat aussi longtemps que je le voudrais.
L'homme moustachu s'avança, hache dans un main, bouclier sculpté dans l'autre. A son expression dure et déterminée, on aurait dit qu'il croyait détenir la force d'Ysgramor ! Il était déjà bien ardu de ne pas partir en courant à la simple vue du colosse que j'étais. De plus, ma position offrait une vue plus basse de moi, et les yeux de ce Nordique courageux pouvaient détailler toutes mes écailles. J'ouvris légèrement la gueule, révélant ma dentition aussi mauvaise qu'effrayante, et, de ma longue langue violacée et fourchue, me pourlécha les babines. Son sang guerrier ferait une excellente mise en bouche avant que je ne me goinfre des cadavres brûlés de la cité que je comptais anéantir. Le Nordique ne perdait pas la face, et me toisait avec mépris. Je le comprenais, au fond, j'avais sans doute déjà carbonisé sa famille, lors d'un de mes assauts. Mais ce qu'il s'apprêtait à faire était un pur acte suicidaire. J'ignorais s'il en avait lui même conscience.
Cependant, Olaf le Borgne fit un léger pas en avant, releva le menton en signe de défi et déclara d'une voix forte qui me surpris moi-même.
— Approche, infâme créature diabolique, vient te frotter à la lame du grand Olaf le Borgne, qui, je le sais, sera fait Haut-Roi de Bordeciel, une fois son exploit accompli !
Mes yeux rieurs le fixant profondément, je grippai sur un lourd rocher recouvert d'une fine couche de neige blanche et froide, et, de mes longues griffes crantées, traçait un mot : Dinok. Un seul mot, avec lequel je le mettais au défi de m'affronter. Pourtant, sa réaction me surpris grandement.
— La Mort, gronda Olaf, en prononçant ce dernier mot comme s'il s'agissait de la pire des pourritures, ce qui, je le conçois, était le cas.
— Tu parles la Dovahzul, répliquai-je d'une voix rauque, cendrée, méconnaissable pour moi qui n'avait pas prononcé une phrase en langue humaine depuis des décennies. Bien, pour un Jul, un humain.
— Tu mérites bien de mourir avec ta culture natale, lézard, fit le guerrier, sans pour autant changer d'expression. Demain, des livres seront écrits sur la cruauté sans bornes à laquelle tu t'es livré ! Elles seront racontées autour d'un foyer et d'une chope d'hydromel par les fils des femmes que tu as brûlées vives ! Et cela sans ressentir la moindre émotion, dragon !
— Je suis morokei, glorieux, de mon passé, dis-je en balançant ma longue queue effilée dans mon dos. A présent tu vas mourir, mun.
Sans lui laisser le temps de réagir, je me suis élancé dans les airs. Mes battements d'ailes ont soulevé une poussière de neige, qui a brouillé la vision du guerrier borgne. Je me suis échappé par le ciel, et j'ai plané un instant, fixant Olaf. Mais lorsque j'avais vu qu'il connaissait la langue draconique, j'avais ressenti une certaine appréhension ; il n'était pas impossible que cet inconnu, peu importe comment cela se pouvait, avait en lui un Thu'um, puissant ou non. Je me souvenais alors du frère cadet d'Alduin, un puissant ancien maîtrisant mieux son Thu'um que quiconque. Il se nommait Paarthurnax, le dragon qui avait eu la simplicité d'esprit d'enseigner l'Art de la Voix aux mortels de Tamriel. Quelle erreur ! Aujourd'hui, un puissant Nordique pouvait détenir en lui un Thu'um assez puissant pour se mesurer à un dovah ! Alduin avait toujours considéré Paarthurnax comme son frère et allié, mais je le voyais d'un œil plus sombre, plus critique. Le dragon blanc, deuxième né d'Akatosh, nous perdrait, un jour où l'autre.
Je tournoyais autour du guerrier, qui brandissait sa hache vers le ciel, vers le soleil. Peut-être adressait-il des prières aux dieux, avant que son armure et son corps tout entier ne se brise entre mes crocs ? Mais Olaf le Borgne arborait une expression à la fois sereine, mais son unique œil voyant brillait d'une rage et d'une détermination sans nom. Mes puissantes ailes déchirées frappaient l'air avec férocité, et je sentais, tout au fond de moi, la chaleur brûlante et enivrante du feu qui m'appelait, pressé de jaillir d'entre mes entrailles. Sous mes lourdes écailles grisâtres fourmillait le désir d'écraser la chair et de goûter le sang. Je pourrais me curer les dents avec les côtes de cet imprudent, puis jeter son cadavre devant le fort de la ville où il s'était présenté comme le guerrier sans peurs qui terrasserait Numinex. Comme il me plairait de le voir me supplier de l'épargner, alors qu'il sera obligé de ramper, cul-de-jatte après que je ne lui ai retiré les deux jambes ! Souriant à cette pensée, je me décidais enfin à passer à l'attaque.
S'ensuivit une lutte fracassante, explosive, où je lançais des coups de griffes vers sa tête, et où je mordais avec hargne son bouclier. Olaf le Borgne roulait dans la neige pour esquiver mes assauts, son œil unique balayant le plateau montagneux, comme à la recherche de la clef pour me vaincre, clef qui n'existait pas. Il tentait de taillader mon museau de sa hache, mais mes solides écailles faisaient glisser son arme tranchante sans que la moindre égratignure ne pointe le bout de son nez.
Rageur, mon adversaire finit par jeter violemment hache et bouclier dans la neige, alors que des flocons froids commençaient à tomber sur nous. Avait-il enfin compris que tant qu'il se battrait, il ne ferait que retarder sa mort ? Mais il fit quelque chose de bien plus déstabilisant. Quelque chose que j'avais malgré tout senti.
Olaf le Borgne ouvrit la bouche, révélant une dentition douteuse mais sans doute meilleure que la mienne, et cria. Ce n'était pas un cri normal, une hurlement de rage, de peur ou de joie. Le guerrier Nordique venait d'utiliser son Thu'um sur moi. Les mots s'étaient déclarés avec une précision effrayante. Fus, la force. Ro, l'équilibre. Dah, la poussée. La voix de l'homme en armure face à moi me déstabilisa un instant, et je fus contraint de me poser au sol. La neige glaciale battait désormais mes flancs, et je pouvais sentir les flocons s'infiltrer sous mes écailles, me trempant instantanément. Le Nordique n'en restait pas là ; il me harcelait de cris en langue draconique, alors que, quelques jours auparavant, jamais je ne l'aurai soupçonné de la connaître. Chaque Mot était plus lourd de sens que la plus sombre des phrases, et perturbait mon esprit de dovah. Je n'allais pas me retenir face à ce guerrier de pacotille ! Le feu qui bouillonnait en moi sortit avec fureur de ma gueule grande ouverte, et Olaf eut tout juste le temps de s'abriter derrière son bouclier, qui était encore à ses pieds, pour éviter de finir carboniser. Je ressentais les âmes draconiques de mes frères morts sous sa hache en lui, mais, loin de renoncer, je frappais de mes Cris son simple corps d'humain. Yol Toor Shul, et une tempête de feu roux transformait la neige en eau claire qui s'échappait entre les fissures dans la roche, ou sous la terre brune et détrempée. Je faisais trembler la montagne, prêt à la détruire s'il le fallait pour que cet homme tombe. Mais le Borgne semblait invincible, et répondait par des Mots puissants, dictés avec le plus grand soin, qui témoignait d'une pratique ancienne, d'un vrai don des dovah. Maudit Paarthurnax, c'était cet idiot qui avait choisit d'enseigner la Dovahzul aux hommes ! Il était en train de me détruire !
Puis je me suis écroulé. Jamais je n'aurai pensé que cela soit possible, mais Olaf le Borgne, guerrier de Bordeciel, était toujours vivant, debout devant ma tête lourdement posée sur le sol nu de la montagne. Une puissante fatigue harassait mon corps entier, ma gorge était sèche d'avoir parlé, j'étais désormais à la merci de ce simple Nordique, que j'aurai put battre, si je m'étais décidé à l'affronter dès son arrivée au sommet du mont Athor. Je m'en voulais extrêmement. De m'être laissé tomber. D'avoir couvert Alduin de honte en exposant ainsi ma gorge aux mains sales de stupide humain de ce guerrier Nordique ! Ce n'était pas digne d'un dovah, surtout un géant de la Guerre, comme Numinex, comme moi. J'étais honteux, mais ma tête était trop lourde pour que je la relève. Qu'il m'arrache donc la vie ! Je mourrais en héros, et les autres dovah se souviendraient de Numinex, l'indestructible lieutenant du Dévoreur de Monde. Je prononçais alors mes derniers mots intelligibles :
— Tue-moi, mun.
Mes yeux fatigués et troubles s'ouvrirent sur un endroit étrangement clos, sentant une odeur de pourriture, de mort, et de sang. Du sang, oui, j'en avais perdu une quantité monstrueuse. Mes muscles étaient torturés des pires douleurs que puisse éprouver un dovah. Mes ailes étaient douloureusement repliées et enchaînées d'anneaux de fer sombre, qui m'entaillait la peau. Ma gueule était muselée, de sorte à ce que plus jamais des paroles ne puissent s'échapper de mon être. De toute façon, je n'étais plus en état de parler, ni de bouger, ne serait-ce que la pointe d'une corne. Seul mon imposant poitrail maculé de sang caillé et de fines brûlures se soulevait difficilement, unique preuve que j'étais encore en vie.
Ainsi le guerrier ne m'avait-il point tué. Il m'avait ramené dans un fort d'où je ne pourrais voir même un moindre morceau de ciel, et où je ne pourrais plus jamais sentir la fraîche brise de Bordeciel. Intelligent, il avait décidé de me couvrir plus que jamais de honte, en me privant d'une mort héroïque, et en me condamnant à souffrir dans un cachot spécialement conçu pour moi, et mon grand corps de dovah.
Chaque jour je souffrais plus encore. Je perdis au fil du temps la mémoire, en venant même à oublier mon propre nom. Etais-je bien Numinex, ce grand dovah qui avait volé aux côtés du Dragon Noir, qui avait rayé des cartes humaines bon nombre de villes et de villages, qui avait terrassé les meilleurs guerriers de Bordeciel ? Je n'étais plus celui-là, je n'étais plus qu'un tas d'écailles, une coquille vide, sans âme, sans forces, sans conscience. Mes yeux vitreux fixaient un point invisible, je ne sursautais même plus lorsqu'un garde moqueur me jetait une lourde pierre au museau, faisant résonner dans ma cellule le bruit assourdissant du métal qu'on frappe. Si un dovah fantôme vint un jour me rendre, je ne m'en souvenais plus. Ma souffrance m'avait quitté. La mort m'appelait, mais une crainte tournait encore dans ma tête. Malgré cette terrible humiliation, serai-je accueilli en héros, en conquérant, en ce que j'étais par le passé ?
Puis un jour, après une éternité passée dans cette geôle de fortune à pourrir comme un morceau de viande putréfié, ils vinrent me chercher. Olaf était devenu Haut-Roi de Bordeciel, tandis que Numinex allait mourir devant une foule de Nordiques fous de joie. Je n'étais pas fier de moi. J'avais tenu à l'affronter, et il avait gagné. J'étais terrassé par la Voix. Le Thu'um, qui appartenait de droit aux dovah, avait servi à un humain pour détruire une bête ailée. Je songeais à Alduin. Il était le véritable roi de Bordeciel, de Tamriel tout entier, même. Sa force volait plus haut que les plus hautes montagnes, et bientôt, la trahison de son frère Paarthurnax serait connue de tous, et il le punirait. Tandis que la planche sur laquelle j'étais allongé coulissait sur les rampes métalliques pour que mon cou dénudé d'écailles qu'on m'avait retirées avec hargne se trouve sous la lame tranchante de cette guillotine géante, je songeais à la gloire que ce dragon sombre aurait, une fois sa lutte accomplie. Il me vengerait, moi, Numinex, son meilleur combattant. Il nous vengerait tous.
Longue vie à Alduin. Lingrah laas Alduin !
Note de l'auteure : « Olaf et le dragon » est un livre entièrement créé pour l'univers The Elder Scrolls. Etrangement, en jouant à TES5 : Skyrim, son titre a attiré mon attention, et je l'ai lu en entier. C'est là qu'à germé dans mon esprit l'idée du changement de point de vue. De plus, je trouve plutôt plaisant (à l'écriture) de prendre la vision du condamné, du perdant, du méchant. On découvre une autre façon de voir l'histoire, et on a parfois l'étrange sentiment de trouver le méchant moins méchant qu'il n'en a l'air au départ.
« Numinex et le guerrier » est mon tout premier One-Shot, il est un peu court, mais j'espère qu'il vous a plus. J'ai respecté toutes les révélations découvertes dans le livre original (et en faisant quelques recherches sur des sites comme La Grande Bibliothèque de Tamriel, et les wikis), en particulier le passage où Olaf transporte Numinex jusqu'à Fort-Dragon, où il n'est pas expliqué comment il fait. L'auteur PNJ Adonato Leotelli fait également remarquer que, je cite le texte : « ce détail brille par son absence ».
Si vous remarquez une quelconque erreur, n'hésitez pas à l'annoter ! Vous participerez à l'amélioration de mon écriture, mais aussi de ma connaissance de l'univers The Elder Scrolls, dont je ne suis qu'une minime fan en comparaison à certains :-).
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