Chapitre 7 : Le répit (par Maëlle. H.)
Chapitre 7 : Le répit (par Maëlle. H.)
Ses yeux papillonnèrent un instant avant de se fixer sur les rais de soleil qui se glissaient entre les volets de bois. La chambre aux murs clairs était décorée avec des jouets et des peluches. Juste devant lui se tenait un autre lit, dont la couette chahutée lui apprit qu’il avait sûrement eu un voisin pour la nuit. Ethan remua un peu, mais le moelleux de l’oreiller de coton lui paraissait si confortable qu’il hésita à se redresser. Finalement, il n’eut pas à décider, la porte s’ouvrit.
— Ah tu es réveillé, dit une voix douce.
C’était Mme Gardoque. Elle ne ressemblait plus du tout à cette dame à la mine fermée qu’il avait rencontré la veille. D’un geste précautionneux elle vint s’assoie à ses côtés sur le lit.
— Nous sommes très heureux de t’accueillir ici Ethan, sois le bienvenu. Tu peux m’appeler Emma ou Mme Gardoque, c’est toi qui choisis. Tu étais bien fatigué hier et nous t’avons mis au lit directement mais ce matin, toute notre famille est là pour te rencontrer. Sophie m’a dit qu’elle t’avait déjà rencontré au parc, elle est impatiente de te voir, elle trépigne depuis deux bonnes heures.
Le rire chaud d’Emma emplit la pièce et arracha un sourire à Ethan.
— Allons, ajouta-t-elle, prépare-toi, et rejoins-nous en bas.
Elle avait désigné la petite valise qu’Anna avait apporté la veille et qui contenait des vêtements de rechange et quelques affaires personnelles. Ethan se leva dès que la porte fut fermée et ouvrit le bagage pour s’assurer que son plus grand trésor s’y trouvait : la figurine de Sonic que papa lui avait offert pour son huitième anniversaire. Elle était là, ouf, étouffée dans les chaussettes, mais toujours aussi belle.
Lorsqu’il arriva au bas des escaliers, toute la maisonnée l’attendait. Emma lui présenta M. Gardoque dont la grosse moustache bougea dès qu’il se mit à parler pour le saluer. Ensuite Sophie fit un pas en avant, tortillant ses petites mains sur le devant de sa robe comme si elle devait à présent réciter une poésie à la classe, elle fit un pas de côté et désigna du doigt les deux autres garçons alignés derrière elle.
— Lui c’est Basile, il est gentil mais un peu susceptible.
Basil remua sur ses pieds et s’empourpra un peu.
— Sophie ! t’exagères !
Mais les rires du petit groupe remplacèrent bientôt les récriminations et Basil s’interrompit pour glousser à son tour.
— Et voilà Teddy, il ne parle pas mais ne t’y fis pas, il entend très bien et ne perd jamais une miette de ce qu’on dit.
Le Teddy en question acquiesça et fit un pas un peu formel en avant en lui tendant la main.
Ethan la serra. C’était bien la première fois qu’il faisait cela et il eut l’impression d’être comme les grandes personnes, comme son père.
La journée passa très vite. Toute la troupe lui fit faire le tour de la grande maison. Une bâtisse fatiguée et sans grand charme, mais qui fleurait bon les petits bonheurs du quotidien. Puis les enfants l’entraînèrent dans leurs jeux et lui dévoilèrent les milles et une cachettes des lieux. Ethan appris avec plaisir que c’était Teddy qui partagerait sa chambre. Un sourire entre eux et déjà, ils étaient amis pour la vie.
Puis les jours s’enchaînèrent les uns ou autres, au milieu des jeux, de parties de cartes pendant lesquelles M. Gardoque les régalait de ses mimiques de mauvais perdant. Cela faisait longtemps que la vie d’Ethan ne lui avait pas semblé aussi simple et aussi agréable. Sa mère lui manquait bien sûr, le soir lorsque l’obscurité enveloppait la grande maison il pensait à elle et son cœur se serrait. Il la reverrait bien sûr. Mais en attendant, il était bien ici.
Un matin, une sonnerie stridente retentit et Emma répondit au téléphone tout en plongeant une grosse tartine dans son café. Puis l’air grave, ignorant les traînées du liquide chaud qui se répandait maintenant sur la nappe elle annonça à la tablée :
— C’était Anna, elle vient chercher Ethan demain. Le juge a tranché pour la garde du grand-père.
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